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Retirer la loi de 1955 et décréter l’urgence sociale

Publie le mardi 15 novembre 2005 par Open-Publishing
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Parti communiste français

Le gouvernement s’apprête à prolonger pour trois mois l’état d’urgence. Encore une fois, l’unique réponse aux violences est la force et les atteintes aux libertés, alors que le cœur de la solution serait de décréter l’urgence sociale.

Le 2e rapport de l’observatoire sur les Zones Urbaines Sensibles (ZUS), publié le 24 octobre 2005, pointe l’absence totale d’ambition pour ces quartiers avec un taux de chômage deux fois supérieur à la moyenne nationale et un manque de moyens grave et récurrent du système de santé ou de l’école.

Tous les observateurs notent que l’une des causes les plus profondes du mal-vivre, du sentiment d’injustice et de la révolte parmi les populations de ces quartiers est l’ampleur et la violence des discriminations de toutes natures auxquelles elles sont confrontées. Ceci est dramatiquement vrai pour la jeunesse.

Les violences semblent reculer. Dans ce moment, l’urgence n’est pas à la reconduite d’une loi stigmatisante, violente et inutile, qui n’a d’autre effet que de permettre au gouvernement de porter atteintes aux libertés. Le moment n’est pas à chercher à remettre le feu aux poudres, en rétablissant de fait la double peine par des procédures d’expulsions expéditives annoncées à grand renfort de médias.

Le Parti communiste français demande au gouvernement de retirer la loi de 1955 et de décréter l’urgence sociale. Ces quartiers doivent figurer comme une priorité pour l’action publique, avec des moyens financiers et humains d’une ampleur sans précédent, dans le cadre d’une concertation avec les acteurs qui agissent chaque jour, avec les populations concernées, pour opposer l’action démocratique et citoyenne à la violence auto-destructrice.

Messages

  • RESISTER PIED À PIED...

    On sait bien que la contestation de la politique d’exclusion de ce gouvernement, né sur les ruines fumantes de la gauche en 2002, doit être multiforme et que des propositions doivent être défendues partout, y compris là où elles n’ont aucune chance d’être entendues...
    Donc ce communiqué du PCF a ce mérite : il porte la contestation aussi au sommet de l’État.
    Maintenant on sait bien aussi que l’essentiel du combat ne se situe pas là : il faut s’interroger sur les raisons qui font qu’on se trouve dans cette situation. La principale c’est que le peuple, qui peut tout balayer, tout changer, n’a pas conscience de sa force et n’est pas rassemblé pour l’employer à cette solution.
    C’est donc cette réalité qu’il faut travailler en donnant à la Politique tout son sens noble, humaniste...
    Et cela ne se peut qu’à travers la claire perception d’un fait capital : les "petits jeunes de 12-14 ans qui ont fait cette révolte des banlieues", "ils ont vu les grands frèreset grandes soeurs travailler avec acharnement pour décrocher un diplôme, acquérir une formation, qui dans leur mains se révèle sans valeur sur le marché du travail" (cf. "Encore plus à ceux qui ont tout" - L’HUMA du 14/11/2005 page 7) , soit parce que leur nom, soit parce que celui de leur quartier, les stigmatise et qu’ils sont face à une société à 2 vitesses, raciste, néo-coloniale et ultralibérale...
    La solution passe forcément par un changement de société et donc une révolution.
    Bien sûr, celle-ci est un concept neuf, à inventer sur le terrain.
    C’est dans les confrontations des expériences et des propositions dans les luttes, dans les quartiers et les entreprises, dans les forums populaires, dans la reconstruction des solidarités,
    dans la résistance pied à pied à cet ordre/désordre établi que nous pourrons dessiner les contours d’un nouvel espoir.

    À samedi 19 pour la défense des services publics !

    NOSE