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Retraités américains, planteurs ivoiriens, même combat : récupérer l’argent du cacao !
Publie le mardi 11 septembre 2007 par Open-Publishing2 commentaires
Retraités américains, planteurs ivoiriens, même combat : récupérer l’argent du cacao !
Dominique Baillard
Des retraités américains pourraient bien faire les frais des investissements hasardeux du FRC, le fonds de régulation et de contrôle, qui chapeaute le négoce du cacao ivoirien. Le fonds qui gère leurs pensions s’est allié aux instances de la dite filière du cacao pour acquérir en décembre 2003 l’usine de chocolat de Fulton, près de New York.
Hausmann Banet, le dirigeant de ce fonds de pension basé en Californie, (Lion Capital) est aujourd’hui pressé de récupérer ses billes, soit les 20% qu’il détient dans l’usine, car le retour sur investissement n’est pas au rendez-vous. Et pour cause ! L’usine n’a toujours pas produit le moindre carreau de chocolat. Longtemps, cet ivoirien d’origine a accepté les explications d’Abidjan sur les retards occasionnés par la guerre civile dans les financements promis. Mais lui et ses actionnaires ont fini par se lasser et ont lancé un détective à la recherche des capitaux engloutis.
39 millions de dollars ont bien été virés par le FRC à l’usine de New York, mais ils n’ont jamais atteint leur destinataire. On en perd la trace après un transit via un compte ouvert au nom d’une société écran, IC Trading, dans l’Etat de Géorgie ; l’enquête menée par le détective n’a pas permis d’en savoir plus sur leur destination finale. « Si l’argent était arrivé à l’usine on n’en serait pas là aujourd’hui », déplore Hausmann Banet. Deux maisons ont par ailleurs été acquises à New York pour les cadres dirigeants. Le comté d’Oswego qui a généreusement subventionné l’usine pour sauver quelques centaines d’emplois menace de se retirer, selon le lobbyiste recruté par le fonds de pension pour régler le contentieux.
Pour l’instant, les Ivoiriens jouent la montre et n’ont toujours pas signé l’accord trouvé en juin, accord qui prévoit le refinancement de l’entreprise, un changement de gestion et l’apurement des dettes accumulées. Dans plusieurs courriers adressés au président Gbagbo en juin dernier, le lobbyiste lui demande de faire accélérer la procédure. Malgré les réunions convoquées par le président avec les personnes concernées, ces demandes sont restées lettre morte.
Récemment, Hausmann Banet est passé à l’action judiciaire. Il a lancé des poursuites contre le FRC qui devra répondre du soupçon de blanchiment d’argent. Montant du préjudice subi par le fonds de pension : de l’ordre de 40 millions de dollars. Reste à déterminer les réparations auxquelles pourraient prétendre les planteurs ivoiriens, les premiers floués dans cette affaire. Depuis quelques jours, ils exigent eux aussi des comptes aux structures censées les représenter et menacent une fois de plus de ne pas livrer les fèves qu’ils s’apprêtent à récolter lors de la saison principale.
par Dominique Baillard
Messages
1. Retraités américains, planteurs ivoiriens, même combat : récupérer l’argent du cacao !, 11 septembre 2007, 16:14
Morale de l’histoire :
– ne pas se tourner vers les "fonds de pensions", mais leur préférer le principe de solidarité intergénérationnelle. Tout un système à revoir.
Se faire de l’argent avec... de l’argent, c’est une drôle de morale qui peut tourner à la cata !
2. Retraités américains, planteurs ivoiriens, même combat : récupérer l’argent du cacao !, 11 septembre 2007, 18:39
Il y a quand même une grosse différence entre les fonds de pension et les travailleurs du cacao (travailleurs au sens large).
– Quand tout va bien, les fonds de pension font suer le burnou aux travailleurs du cacao, en exigeant des rendements délirants pour leurs "mandataires", les retraités (par capitalisation).
– Quand ça va un peu moins bien, les travailleurs du cacao paient les pots cassés, sur ordre des fonds de pension, pour préserver les intérêts de leurs "mandataires", les mêmes retraités.
– Ce n’est que quand TOUT S’EFFONDRE que les fonds de pension maladroits perdent de leur valeur. Les fonds de pension dits "bien gérés" se retirent en général à temps, liquident le cacao (qui trinque ?) et vont exercer leurs talents de pillards sur d’autres victimes.
Tout ça fait une grosse différence !
Jean-François