Accueil > Retraites : les Français ne désarment pas

Retraites : les Français ne désarment pas

Publie le mardi 19 octobre 2010 par Open-Publishing
1 commentaire

Avant le vote au Sénat du texte sur la réforme des retraites, désormais plutôt prévu jeudi soir que mercredi, une nouvelle journée de mobilisation a lieu mardi 19 octobre, la sixième depuis la rentrée. Les manifestations rassemblaient à la mi-journée 480 000 personnes d’après le ministère de l’intérieur, contre 500 000 le 12 octobre.

MOBILISATIONS ET PERTURBATIONS

A Paris, le défilé partira à 13 h 30 de la place d’Italie en direction des Invalides en présence de tous les leaders syndicaux. La précédente journée interprofessionnelle, le 12 octobre, avait connu une mobilisation record, la police comptant 1,23 million de manifestants, les syndicats 3,5 millions.

Transports ferroviaires : 30,4 % des agents sont en grève. Selon la SNCF, plus d’un Transilien sur deux, un TER sur deux, un TGV sur deux et quatre trains Corail sur dix circulent. Le trafic est normal sur Eurostar.

RATP : 9 % des personnels sont en grève. Le trafic est normal ou quasi normal sur les autres lignes de métro. On compte 1 rame sur 3 sur la ligne 3bis. Sur le RER (zone RATP), 2 trains sur 3 circulent sur la ligne A, l’interconnexion avec la SNCF à Nanterre-Préfecture est maintenue. Sur le RER B, 1 train sur 2 circulent, l’interconnexion avec la SNCF est suspendue à Gare du Nord. Dans les bus et sur les lignes de tramway, le trafic est quasi normal, annonce la RATP.

Transports routiers : les routiers ont rejoint lundi le mouvement avec des barrages filtrants, des blocages de sites et des opérations-escargot organisés dans plusieurs régions, notamment à l’appel de la CFDT Transports. Le Centre national d’information routière (CNIR) fait état d’opérations-escargot ou de voies bloquées mardi dans les régions de Strasbourg, Brive, Biarritz, Sète et à La Souterraine, entre Limoges et Chateauroux. La CFDT Route annonce également des opérations-escargot sur l’autoroute vers Marseille et Niort et le blocage de la rocade d’Amiens et de la N44 à Reims.

Aéroports : la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé la réduction de 50 % du programme de vols à Orly et 30 % dans les autres aéroports métropolitains. A l’aéroport de Lyon, 112 vols ont été annulés, soit 31 % du trafic total. A Bordeaux, l’accès à l’aéroport a été coupé durant plus de deux heures dans la matinée par des manifestants de la CGT, FO, SUD, FSU et de la CNT. Ils ont mis fin à leur action sans intervention des forces de l’ordre. La fédération CGT des transports veut mobiliser les salariés des aéroports partout en France mercredi pour une journée de grève contre la réforme des retraites, a-t-elle indiqué mardi dans un communiqué.

Poste et telecoms : le taux de grévistes est de 10,23 % selon la direction contre 16,53 % mardi dernier. SUD PTT annonce un taux de grévistes de près de 25 %, contre plus de 30 % il y a une semaine.

Energie : la baisse de la production d’électricité liée aux mouvements sociaux représentait 5 200 mégawatts mardi matin, a annoncé la CGT, dont 3 000 MW dans le nucléaire.

PÉNURIE D’ESSENCE

Les 12 raffineries du pays ont reconduit la grève. Onze sont à l’arrêt et la dernière, celle d’Exxon à Fos-sur-mer, près de Marseille, fonctionne partiellement au débit minimum. La grève continue également dans les terminaux pétroliers de Fos-Lavera. Les dépôts de Bassens, Toulouse, Brive, Portes-les-Valences, Nanterre, Ouistreham, Rubis et Genevilliers sont bloqués, a-t-on appris de sources syndicales et pétrolières.

Les chiffres sur la pénurie de carburant sont extrêmement flous. Sur les 12 500 stations-service que compte la France, au moins 2 750 sont en rupture de carburant (1 000 stations Total, 750 stations Intermarché, 1 000 stations d’indépendants), selon des sources officielles. Les régions les plus touchées par la pénurie de carburant sont la Normandie, les environs de Tours et du Mans, et le
Sud-Ouest.

AFFRONTEMENTS ENTRE JEUNES ET FORCES DE L’ORDRE

Le ministère de l’éducation nationale a annoncé que 379 lycées étaient perturbés. Selon la FIDL, plus de 1 200 lycées sont mobilisés et 850 bloqués.

Douze des 83 universités ont voté la grève pour ce mardi, dont cinq avec des mesures de blocage, selon l’UNEF, premier syndicat étudiant. Le ministère fait état dans la matinée de quatre universités entièrement bloquées (Bordeaux-3, Paris-8, Pau et Rennes-2) et de deux partiellement (Caen et Tours), Lyon-2 étant fermée administrativement par la direction. De son côté, l’UNEF assure que dix universités étaient bloquées, six entièrement (Bordeaux-3, Clermont-2, La Havre, Montpellier-3, Paris-8 et Pau) et quatre partiellement (Caen, Orléans, Poitiers, Tours). De nouvelles assemblées générales sont prévues à la mi-journée.

Les enseignants sont 13,95 % à faire grève mardi, dont 14,14 % en primaire et 13,79 % dans le secondaire, selon le ministère de l’éducation nationale, soit moins que lors des précédentes journées. Selon le Snuipp-FSU, principal syndicat du primaire, le nombre d’enseignants grévistes dans les écoles (maternelles et élémentaires) était de 31 %.

Dans la matinée, de nouveaux incidents ont été signalés : à Paris, une jeune de 15 ans, blessée par l’explosion d’un scooter devant un groupe scolaire (XVe), a été hospitalisée ; à Nanterre et Lyon, des affrontements entre jeunes et forces de l’ordre se sont produits. Alors que 290 "casseurs" ont été interpellés lundi, en marge de rassemblements lycéens, Michèle Alliot-Marie a promis de la fermeté face à ces débordements.

Le lycée Gambetta, à Tourcoing a été fermé "pour des raisons de sécurité". "Aujourd’hui, c’est une journée nationale de grève avec un service plus limité. Je n’étais pas certain de pouvoir garantir la sécurité à l’intérieur de l’établissement", a indiqué Claude Bauduin, le proviseur du lycée qui accueille habituellement 960 élèves.

La mobilisation recueille toujours l’approbation de l’opinion publique : lundi, dans un sondage CSA, 71 % des Français exprimaient soutien et sympathie pour la journée de mardi.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/10/19/retraites-sixieme-journee-de-mobilisation-sur-fond-de-tensions_1428039_3224.html

Messages

  • J’entre en résistance ce jour officiellement et vous prie de croire en mon engagement fraternel.

    L’heure est grave et les principes de la République bafoués.

    Mon devoir de citoyenne est d’une part de manifester pacifiquement contre des réformes injustes et injustifiés, d’autre part de m’engager à m’opposer à toutes organisations politiques perverties et corrompues, j’entends gauche-droite...

    Face à la violence antisociale de la politique actuelle, j’en appelle et je réponds par la Résistance, la Désobéissance civile, et l’insoumission.

    Nous devons former des réseaux géographiques apolitiques pour un Avenir serein.

    Le contexte actuel nous place en tant qu’acteurs, nous devons répondre pour notre honneur et surtout pour nos enfants.

    Merci