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SANS PAPIERS - SANS RÉPONSE

Publie le jeudi 23 octobre 2003 par Open-Publishing

Ces trente dernières années, chaque gouvernement a apporté sa contribution à la fermeture des frontières, et à l’entrave des conditions de vie des étrangers sur le sol français. L’ordonnance de 45, « relative à l’entrée et au séjour des étrangers » s’oriente vers un texte légiférant la gestion de main d’oeuvre immigrée, définissant le bon migrant et encourageant la suspicion pour les autres. Le droit d’asile conventionnel (asile basé sur la convention de Genève) est de moins en moins respecté, et là encore la suspicion règne.
Dans le même temps, nous sommes passés de la Colonisation à la colonisation économique exploitant toujours les ressources vitales des pays pauvres. Plus facilement là bas qu’ici, le capitalisme mondial exploite, pille, affame, muselle la population, ne lui laissant le choix qu’entre la misère et l’immigration.
Echappant à la répression d’état ou de groupes para-militaires, fuyant la famine, quand ces hommes, ces femmes, ces enfants n’échouent pas, parfois plus morts que vifs sur les côtes, frontières de l’Europe. Quand ils ne meurent pas de froid dans les trains d’atterissage d’avion, ou asphixié dans les soutes de cargos (exemple parmis d’autre). Ils et elles survivent alors dans l’attente d’une éventuelle régularisation entre les mains des exploiteurs de misère, craignant quotiennement une expulsion.

Le 29 septembre, 200 algériens manifestaient devant la préfecture de Montpellier, derrière une banderole où on pouvait lire « nous ne sommes pas dangereux, nous sommes en danger ».
Le « collectif algériens sans papiers » est majoritairement composé de jeunes célibataires, pour certains diplômés. Sans papier, ils et elles sont une main d’oeuvre corvéable, en galère pour se nourrir, se soigner et dormir.
Dans un premier temps la préfecture refusera de recevoir les portes paroles du collectif, pour qu’enfin trois heures plus tard un directeur de cabinet entende leur revendication. A leur demande de régularisation collective, celui-ci proposera un traitement au cas par cas de leur dossier. Le collectif des algériens rejette cette proposition. Les sans papier(e)s algériens sont depuis dans l’attente d’une réponse comme s’y est engagée la préfeture...

Sur Montpellier un « Comité pour la régularisation de tous les sans papiers » se mobilise pour :

La liberté de circulation et d’installation ;
La régularisation de tous les sans-papiers ;
L’arret des expulsions ;
L’abrogation de la double-peine ;
La fermeture des centres de rétentions.

Nous appelons les sans papiers et les personnes de toutes les communautés à s’organiser en et à, s’associer dans la lutte globale pour la régularisation de toutes et tous. Ne laissons pas l’état nous diviser entre sexes, entre communautés, entre régularisés et clandestins...
Le comité se propose de soutenir les collectifs en lutte, d’être un lien entre ces collectifs, et le cas échéant d’entraver la machine à expulser.
Le comité rassemble des personnes et des organisations qui refusent l’exploitation de nos vies, exige l’ouverture des frontières entre les hommes, les femmes et les enfants de cette planète, en lutte aussi pour le droit à la santé, l’alimentation, l’éducation, le logement, la justice et la démocratie ici et là bas.

PERSONNE N’EST ILLEGAL

COMITÉ POUR LA RÉGULARISATION DE TOUS LES SANS PAPIERS,
Signataires : Individu(e)s, CGA, SCALP, G 10 solidaires, les verts.
MONTPELLIER Oct.2003 soutiensanspap34@no-log.org