Accueil > SOLIODARITAT DAB LA GUADELOPA !! solidarité avec la Guadeloupe !!
SOLIODARITAT DAB LA GUADELOPA !! solidarité avec la Guadeloupe !!
Publie le samedi 14 février 2009 par Open-PublishingSouvenez vous de la révolte guadeloupéenne de mai 1967, qui provoqua 3 jours d’émeute réprimés dans le sang par les forces de l’ordre, avec pour résultat une centaine de morts. Cette émeute avait été déclanchée par des ouvriers qui reclamaient une augmentation salariale. Exactement un an après la métropole française connu elle aussi son souffle de révolte.
Aujourd’hui les guadeloupéens élèvent à nouveau la voix, et alors que la récession économique menace de frapper de plein fouet les petits pays caribéens liés à l’économie nord-américaine et au capitalisme international la grève générale guadeloupénne montre l’exemple dans la région.
Cette petite ïle des Caraïbes, vieille possession de l’état français, transformée en 1945 en « département d’Outre-mer », fait une grève générale depuis le 20 janvier, paralysant l’économie et la vie de tout l’archipel. La plateforme de revendication des grévistes comprend 123 points, parmis lesquels la baisse des prix des produits de première nécessité, celle des impôts, des taxes et des carburants, le gel des loyers ainsi qu’une augmentation des salaires et minimum sociaux. En effet, le coût de la vie en Guadeloupe devient insurmontable. À un tel point que les fonctionnaires de métropole mutés aux Antilles reçoivent une prime de vie chère de 40%.
Qu’ils fassent partie du mouvement de protestation ou pas, beaucoup de guadeloupéens s’accordent à dire que cette mauvaise situation économique est la conséquence directe de la dépendance de l’île à la métropole. Tout est importé de l’Hexagone, jusqu’au mimétisme alimentaire, et le marché économique a atteint de telles abbérations que les guadeloupéens sont obligés de consommer du sucre fabriqué à des milliers de kilomètres de chez eux, alors que l’on connait l’importance de cette filière dans les Caraïbes.
Le collectif Lyannaj Kont Pwofitasyon ( alliance contre l’exploitation), regroupant 52 organisations, s’est assis à la table des négociations aux côtés des représentants économiques et politiques de l’île afin d’obtenir une réponse à la colère du peuple, alors que l’état français aurai envoyé sur l’île quelques 4000 militaires/gendarmes/CRS depuis le mois de janvier ( on voit clairement que l’état encore une fois a choisi la voie de la violence pour répondre au peuple).
Les colonies d’outre mer en révolte contre l’état français ?
Certes les organisations politiques guadeloupéennes ont bien changé depuis 1963, date de création de la première organisation politique indépendantiste de l’île, le GONG ( Groupe d’Organisation Nationale de la Guadeloupe), se revendiquant du courant maoïste, et voulant à l’époque arracher l’indépendance par « la révolution démocratique nationale et populaire ».
Aujourd’hui la plupart des partis politiques guadeloupéens ont mis de l’eau dans leur vin, et « l’indépendance nationale » a été remplacé par un « changement de statut » ou par le « souverainisme ».
Certes il continue à éxister un sentiment anticolonialiste, une certaine aspiration à ne plus dépendre de décisions prises à plus de 7000 km par des hauts fonctionnaires complètement détachés des problèmes réels qui se posent dans les « départements d’outre-mer ». Sentiments sous-tendus par la persistance de discrimination, de racisme, par les inégalités de développement entre la métropole et les colonies d’outre-mer.
Et alors que la majorité de la population descendante des esclaves est noire, la grande majorité des richesses est détenue par les « békés », les blancs, qui sont les patrons des grandes entreprises, les préfets, les grands responsables et décideurs de l’île, qui détiennent la majorité des terres, les supermarchés, les sociétés pétrolières et qui fixent les prix partout. Comme à l’époque de l’esclavagisme, c’est le blanc qui dirige et contrôle la vie de l’île.
Dans les dernières manifestations les foules scandaient "La gwadloup cé tan nou - la gwadloup cé pa ta yo - yo bisyon fé sa yo vlé - a dan péyi en nou"
(La Guadeloupe est à nous - la Guadeloupe n’est pas à eux - ils veulent faire ce qu’ils veulent - dans notre pays) ... preuve qu’une dualité existe au sein du pays entre blancs et noirs, riches et pauvres, métropolitains et guadeloupéens.
Et les guadeloupéens doivent oser pointer du doigts la source de leur mal, l’état français !
Enfin la convergence qui a vu le jour à l’occasion de cette révolte entre les organisations de la société civile guyanaise, martiniquaise et guadeloupéenne laisse entrevoir un espoir de futures revendications d’émancipation de la part des colonies d’outre-mer de l’état français. Et la Martinique est rentrée elle aussi en lutte le 5 février, suivant l’exemple de la Guadeloupe. Un comité de lutte vient même de se créer à l’Ile de la Réunion, autre colonie de l’Etat français dans l’océan indien.
Hartèra soutient la lutte de ces colonies de l’Etat français, qui ont un lourd passé d’esclavagisme et de répression, mais aussi de lutte : les syndicalismes implantés la bas peuvent sur beaucoup de points donner des leçons aus syndicats réformistes hexagonaux.
L’état surveille avec attention ces colonies, les dernières d’outre mer , et c’est la raison pour laquelle les médias ont été bien silencieux sur les évènements qui se déroulent là-bas.
Une grève générale de 4 semaines en métropole passerait-elle inaperçue comme celle de Guadeloupe ?
Aujourd’hui l’état français craint que cette grève générale s’étende à toutes les îles.
Les échecs de la négociation avec les représentants sarkoziste, prouve que ce mouvement se durcit, et que la la révolte ne s’éteind pas.
Monsieur Sarkozy propose une nouvelle instance de tutelle de ces îles (conseil interministériel des îles), à travers laquelle son gouvernement compte bien affirmer plus que jamais la présence de l’état français dans ces territoires.
Les guadeloupéens sont traités comme des citoyens de seconde zone, toutefois il est clair que l’état français ne permettra aucun débordement, pour preuve les renforts de gendarmes arrivés il y a peu en Martinique. C’est pourquoi nous devons rester attentifs à ce qui se déroule là-bas.
Nous encourageons les peuples a mener une lutte de libération de leur terre.
"On me parle de progrès, de réalisation, de maladies guéries... Moi je parle de sociétés vidées d’elles mêmes, de cultures piétinées, d’instruction minée, de terres confisquées, de religion assassinées, de magnificience artistiques anéanties, d’extraordinaires possibilités supprimées."
Aimé Césaire
Viver e decidir au pais !
Vivre et décider au pays !
hartèra !