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Sabiha AHMINE : L’État comme l’Europe ne doivent pas abandonner les TOM-TOM

Publie le lundi 2 mars 2009 par Open-Publishing
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Note de Sabiha AHMINE, conseillère régionale de Lyon

Le jeudi 26 février, nous étions ensemble à Lyon pour la marche de solidarité en soutien à la lutte pacifique de nos concitoyens de Guadeloupe et la Martinique, qui dure maintenant depuis un moment.

Au côtés de simples citoyens, militants et autres organisations politiques ou syndicales, en présence d’élu-e-s communistes, dont le vice président du Sénat Guy Fischer qui venait rentrer d’une mission de solidarité au Guadeloupe ou ma collègue Danielle Lebail Coquet, nous avons manifester pour dire non au mépris. Car nos concitoyens Guadeloupéens, Martiniquais, Guyanais et Réunionnais se battent contre la vie chère, contre les bas salaires, les licenciements, le chômage et pour leur dignité. Cette manifestation était aussi un moment d’hommage à la mémoire du militant syndicaliste Jacques Bino, membre de la CGTG, qui a tragiquement trouvé la mort sur un barrage nocturne.

Comme disait un militant, leur combat est le nôtre. C’est pourquoi, nous devons leurs apporter toute notre solidarité. Pour la justice sociale et le respect de droits dans les DOM-TOM, nous avons besoins de favoriser des solutions politiques pacifiques et courageuses, cela en place et lieu de violence. Il ne faut jamais oublier que ce puissant mouvement social et populaire, qui s’est développé en Guadeloupe depuis le mois de décembre, à travers des luttes dans l’unité, a toujours été accompagné d’une volonté de négocier avec l’ensemble des acteurs. Après avoir joué consciemment le pourrissement, et après avoir fait la sourde oreille, le gouvernement ne doit pas répondre par la répression.

Aujourd’hui, nous exigeant du gouvernement de peser suffisamment fort sur le MEDEF et les autres organisations patronales pour qu’elles puissent parapher les conclusions du dialogue, en acceptant l’accord établi stipulant une hausse réelle de 200 euros des bas salaires. C’est ce qui peut aider à sortir rapidement de la crise par le haut. En effet, en métropole comme aux DOM TOM, ce n’est pas au peuple de payer la crise.

L’enveloppe proposée par Sarkozy, soit 380 millions d’euros pour les quatre DOM, dont l’essentiel en exonération de charges sociales, n’est pas suffisante ! Nous avons besoin d’un véritable plan d’urgence et d’égalité pour la Guadeloupe, car la précarité de la situation sociale est sans appel : un taux de chômage presque trois fois plus élevé qu’en France, en particulier chez les jeunes, un PIB presque inférieur de moitié à la métropole, une inflation 60% supérieure à la métropole, le cocktail apparaît aujourd’hui explosif !

Le statut de DOM fruit de haute lutte, n’a jamais abouti à une égalité réelle pour les Guadeloupéens sociale et économique. D’une manière générale l’État comme l’Europe ne doivent pas abandonner ces territoires. C’est vers la recherche de l’égalité économique que tous les efforts se doivent désormais de converger. Pour atteindre cet objectif, l’outre-mer doit pouvoir continuer de bénéficier de l’ensemble des dispositifs nationaux et européens qui permettent de rattraper ses retards de développement et de pallier à ses handicaps structurels.

Le projet de traité de constitution européenne ne l’engage malheureusement pas dans cette voie. Pire, il risque même de constituer un recul sans précédent pour l’outre-mer. La transformation de l’article 299.2 du traité d’Amsterdam en article III.330 du projet de traité n’est pas sans conséquences sur le fond : jusqu’à présent les sept Régions ultrapériphériques européennes (dont Açores, Canaries, Madère, Guyane, Martinique, Guadeloupe et Réunion), qui pouvaient bénéficier de "mesures spécifiques", et donc dérogatoires, ne le pourrons plus désormais.

Pour nous, la lutte contre les inégalités doit rester la seule rationalité des politiques publiques.

Messages

  • Tous les DOM/TOM sont tenus par des grandes familles, de véritables dynasties ploutocratiques très liées aux grandes familles politiciennes basées à PARIS. Les DOM/TOM sont des pompes à fric. Des sommes colossales y arrivent et en repartent...vers où ? Qui le sait...? Les détenteurs de ces pouvoirs financiers n’ont aucun respect pour les masses qui leur servent d’alibi pour s’approprier d’énormes richesses sous le couvert de subventions..
    D’ailleurs dans le palmares des pays corrompus, si l’on intégrait les DOM/TOM, la France serait à la toute première place du classement. Remarque proférés par les Italiens qui se plaignaient d’être classés devant les Français.
    Manifestement tous les citoyens français ne sont pas traités à la même enseigne. Cela rappelle l’Union française de l’après guerre où l’on ne traitait toujours pas d’égal à égal les " coloniaux ". D’ailleurs on peut se demander à qui a profité la mort du Général Leclerc dans ce contexte d’après guerre.
    Nos élites d’alors n’avaient aucun projet humaniste pour les populations de l’empire colonial. Elles n’en ont pas davantage aujourd’hui pour les habitants des DOM/TOM en voie de largage.. A ce sujet, on pourrait relire les textes de Jean Jaurès sur les sujet. On sait comment il a hélas fini...