Accueil > Sans papiers de Creil, ils continuent
Les sans papiers de Creil continuent leur occupation. Ils ont reçu une assignation à comparaître mardi prochain au tribunal de Senlis pour l’occupation de l’agence Randstad. D’ici là ils préparent leurs dossiers car ils sembleraient qu’ils auraient la possibilité, malgré les critères restrictifs de la circulaire transmise aux préfets, d’être régularisés. Ils décideront eux-mêmes de façon démocratique ce qu’ils entreprendront dans les prochaines heures et notamment si ils demanderont une rencontre au Préfet accompagnés d’un élu. On parle du seul député communiste de Picardie, Maxime Gremetz qui les a soutenus depuis le début et qui est en lien permanent avec eux et des élus de Creil et de Nogent sur Oise.
En attendant, ce samedi soir tout est calme dans les locaux des deux agences occupées . Des petits groupes se forment pour discuter, préparer les dossiers avec les preuves de travail, les fiches de paie, les diverses attestations. Sous le barnum sur lequel flottent les drapeaux rouges de la CGT, ils sont quelques-uns à préparer le repas pour les 69 camarades : du poulet agrémenté de riz aux oignons, un plat qui par ce temps humide va bien tous les réchauffer. On sert du thé, fort, très fort comme on a l’habitude de le faire au Mali.
Certains sont allongés à même le sol sur leurs lits de fortune avec quelques couvertures que leur ont donné les militants du secours popualire. Ce soir les militants de l’action catholique ouvrière leur ont rendu visite, des militants et élus communistes de Creil aussi. On reste vigilant, à la moindre intervention de la police , le réseau d’alerte se mettra en place pour prévenir les élus, les responsables syndicaux, les militants, les citoyens.
Car ici on ne se résigne pas à l’idée d’une épreuve de force, beaucoup pensent que la négociation peut avoir lieu bientôt et que des avancées peuvent être enregistrés ce qui donnerait de l’espoir à tout le mouvement.
Ils sont nombreux à penser que le dialogue est possible avec les pouvoirs publics parce que le rapport de force a permis jusqu’à ce jour de montrer qu’ils sont determinés à se faire respecter. Mais pas question de baisser la garde, la vigilance s’impose, la lutte c’est aussi être ferme sur les revendications tout en démontrant que chacun est responsable : depuis plus de 15 jours d’occupation, quotidiennement les occupants nettoient les lieux, veillent aux bonnes relations avec le personnel, s’adressent aux habitants, expliquent leur lutte. La popularité de celle-ci vient de ce travail courageux qu’ils ont entrepris : expliquer leurs conditions de travailleurs sur-exploités depuis des années et décider par eux-mêmes sans que quiconque ne puisse prendre les décisions à leur place.
Une lutte admirable, courageuse, digne !