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Sarkozy et les mal-logés

Publie le vendredi 26 août 2005 par Open-Publishing

** Extrait du Monde

Nicolas Sarkozy, qui s’est rendu sur les lieux de l’incendie dans la
nuit, a annoncé qu’il avait demandé au préfet de police de Paris,
Pierre Mutz, de recenser au plus vite "tous les immeubles qui peuvent
présenter une situation de dangerosité en termes d’incendie et de
suroccupation" . Le ministre de l’intérieur a estimé que "la
difficulté, c’est que tout un tas de gens, qui n’ont pas de papiers
pour certains, s’amassent à Paris, et qu’il n’y a pas de conditions
pour les loger". **

Il est certain que les sans-papiers forment une part importante des mal-logés.

Certains collectifs ont posé d’ailleurs les 2 questions, comme le
collectif pour la régularisation de Lyon en 2001/2002, qui avait
occupé plusieurs bâtiments vides, et déclarait "nous sommes en lutte
pour obtenir des papiers et des droits, surtout le droit de travailler
légalement, et le droit au logement" ; ou les demandeurs d’asile qui
squattaient à Limoges. Des collectifs de sans-papiers franciliens
aussi ont abordé la question, explicitement dans des tracts, ou
implicitement comme le collectif de sans-papiers de la Maison des
Ensembles.

Les sans-papiers ont peu de choix pour se loger : s’entasser dans des
foyers de travailleurs immigrés ou chez des proches, squatter... S’ils
ont des enfants, ils peuvent espérer se faire payer l’hôtel, mais ce
n’est pas forcément mieux qu’un squat ; ou être héberger dans un centre
pour demandeur d’asile (CADA), ce qui a un ’inconvénient : la police
sait où vous trouver quand la demande d’asile est refusée.

La déclaration de Sarkozy est inquiétante, car jusqu’ici, les
expulsions de logement donnaient rarement lieu à des contrôles
d’identité et à des arrestations de sans-papiers. A l’exception
notable des Roms.
Mais il faut bien remplir les charters, et on peut craindre des
descentes de police dans les immeubles insalubres où, faute de mieux,
immigrés avec ou sans papiers vivent.

Tout dépendra des réactions collectives et de la solidarité... Car les
luttes du logement, quand elles prennent en compte les sans-papiers
(ce qui n’est pas toujours le cas...), peuvent aussi faire avancer la
régularisation. Et puis, la meilleure protection d’un sans-papier,
dans un squat ou dans la rue, c’est de ne pas être isolé, de faire
partie d’un collectif. Même si on ne gagne pas ses papiers, vivre dans
un appartement occupé (et certains sont en bon état, notamment dans le
parc HLM) et le faire tenir, c’est déjà ça.

UN LOGEMENT POUR TOUS, AVEC OU SANS PAPIERS !