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Sarkozy ramène des renforts de police

Publie le vendredi 3 octobre 2003 par Open-Publishing

Le Parisien , jeudi 02 octobre 2003

CLICHY-LA-GARENNE Sarkozy ramène des renforts de police

Une brigade anticriminalité supplémentaire, plus douze autres fonctionnaires
de police et une voiture. Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur, avait
promis qu’il ne viendrait pas les mains vides à Clichy. Parole tenue. Hier
soir, lors de sa « visite de terrain » tant attendue par les élus, il a pris
l’engagement « qu’avant la fin de l’année, le commissariat de Clichy verrait
ses effectifs passer de 88 aujourd’hui à 104 ».Au pas de course, en un peu
plus de deux heures, le ministre a rencontré les policiers du commissariat
de Clichy, leurs syndicats, les riverains de la place du Marché, où des
bandes rivales se sont violemment affrontées ces dernières semaines, et les
habitants de la cité Sanzillons, théâtre d’une fusillade en mai dernier.

Le
tout à l’invitation de Gilles Catoire, le maire (PS) de Clichy qui attendait
Nicolas Sarkozy de pied ferme depuis la fin juillet pour lui réclamer ces
policiers tant désirés. Le ministre exige désormais des « résultats »
concrets : des taux d’élucidation toujours en hausse et une délinquance
toujours en baisse dans cette ville où environ 3500 délits ont été constatés
depuis le début de l’année. Sorti du commissariat, Nicolas Sarkozy a
parcouru à pied la distance qui le séparait de la place du marché. Premiers
contacts avec la population, parfois remontée. « Les jeunes ne sont pas tous
des voyous, ce qui leur manque, c’est du travail et des logements », lance un
homme, au coin de la mairie. De l’autre côté de l’avenue Jean-Jaurès, le
ministre de l’Intérieur a pu entendre les mésaventures des commerçants de la
place du marché, aux premières loges lorsque des attroupements dégénèrent.

« Monsieur le préfet, vous mettez des forces mobiles jusqu’à ce que les
voyous comprennent qu’ils ne sont pas chez eux ici ! », a intimé le ministre
dans la boutique du traiteur asiatique victime de coups de poing au début du
mois. En croisant une patrouille de CRS, Nicolas Sarkozy les a avertis, en
souriant, « pour vous je n’ai qu’une promesse : du travail aux heures les plus
difficiles dans les quartiers les plus difficiles ».Une fois regrimpé dans sa
voiture, le premier flic de France s’est téléporté jusqu’aux pieds de la
cité Belfort-Sanzillon. Là, il a pu goûter à l’ambiance turbulente d’une
cité qui a connu la première fusillade de l’année à Clichy. En partant, une
escouade de jeunes en survêtement et casquette l’ont bruyamment apostrophé
aux cris de « il est où l’argent, on n’a pas de stade ni de baby-foot » ou
encore « promettez nous que la police nous tapera pas ! ».

Sans se démonter,
malgré la bousculade, l’ex-maire de Neuilly leur a expliqué que « les
habitants demandent plus de police car ils disent que vous les empêchez de
vivre et de dormir ; moi je leur dis que vous n’êtes pas tous des voyous mais
vous leur faites peur, alors, tant que certains se comporteront comme des
voyous, la police viendra les chercher ! ».Olivier Bossut et Valérie Mahaut