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Scandale OFUP/Firstream : nouveau témoignage

Publie le dimanche 5 février 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

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Témoignage de Stéphanie G. (1er février 2006)

Je travaillais comme conseillère de presse à l’Ofup en 2000 et 2001, l’été dans une université (à Chambéry, Université de Savoie) et en septembre-octobre, dans des lycées de la région. Pour travailler à l’Ofup, il y a des tests de sélection qui durent une demi-journée. On nous juge sur nos capacités à prendre des initiatives, à être des personnes enclines à "aller vers les autres", à être ouverts. J’ai été recruté mais pour pouvoir toucher mes commissions, car on est payé exclusivement "à la com", il m’a d’abord fallu ouvrir un compte dans une banque en ligne. On nous a assuré qu’il n’existait pas d’autres moyens de reçevoir nos salaires, donc on a tous signé (8 personnes recrutées ce jour là pour la campagne d’été en fac, puis d’autres sont venues ensuite. Nous étions une 12zaine de courtiers). Il y a 3 journées de formation à l’Ofup, où l’on simule des ventes. A la fin, on nous demande, pour recevoir une prime, de vendre le plus d’abonnements possibles à nos proches. Il en fallait 10 par vendeur. J’en ai vendus 8:j’étais la meilleure du groupe, mais je n’ai pas eu le droit à quoi que ce soit car il m’en manquait 2...1ère désillusion.

La politique de l’Ofup est évidemment la vente à tout prix, forcée même si on nous présente la chose d’une autre façon, à demi mots. Nous avions un bureau à la fin de la chaîne d’inscription et ainsi, tous les nouveaux inscrits passaient nous voir, pensant avoir affaire à des gens de l’université. Une fois notre ’TDV’ bien amorcée, technique de vente = le même discours indéfiniment répété à chaque étudiant, on concluait un abonnement à un titre de presse. Mais nous étions vivement encouragés à vendre 2 voire 3 titres, avec relevés de nos performances toutes les 2h. Certaines revues sont mieux commissionnées que d’autres, donc on "sélectionnait"plutôt ces titres.

J’ai gagné environ 4500 francs l’été 2000. Je travaillais parfois 10h/jour, les pauses étaient quasi-inexistantes. Il m’arrivait parfois de passer des journées entières à la fac sans rien vendre, donc pas de salaire ces jours-là : dur dur pour le moral. Surtout qu’à la fin de l’été 2001, on comprend que la vente forcée de titres de presse prétendument "nécessaires à la réussite des études" n’est qu’une vaste fumisterie. Je me suis réengagée (je m’étais quand même fait des potes à l’Ofup, qui eux aussi trimaient pour trouver du boulot) : je n’avais rien trouvé d’autre cet été là, et que comme tout le monde, j’avais besoin d’argent. Cette fois, j’ai tenu 3 semaines...

En lycée, pour finir, on se jette littéralement sur nos proies (et oui, on est là que 3 jours dans l’établissement...). Le 2ème jour, si on vend un titre, on doit appeler A NOS FRAIS les parents le soir pour qu’ils confirment l’achat de leur enfant et avec un peu de chance, nous donnent leur numéro de carte bleue par téléphone. D’ailleurs, on finissait même par dire, sur les conseils et remontrances de notre responsable, qu’on ne prenait que la carte bleue. Par chèque, les gens peuvent toujours se rétracter donc pas de commission du coup.

Voilà tout, aujourd’hui, je ne conseille l’Ofup à personne, pour le boulot en tous cas. Les abonnements restent compétitifs certes. Mais je vous assure qu’il n’y a aucune obligation de s’abonner au Magazine littéraire si on veut réussir ses études, j’en suis la preuve. J’espère que mon témoignage aura pu vous aider.

Bien cordialement,

Stéphanie G.

Messages

  • C’est incroyable, j’avais déjà entendu parlé de ces pratiques mais ton témoignage confirme tous ce qui a été dit sur l’OFUP. J’ai également eu confirmation sur les liens entre Firstream et le milliardaire américain Lou Gonda. Franchement c’est un vrai bor..., l’Education Nationale doit arréter ça avant que ça ne lui explose à la figure.

    Sylvie Chothon
    Etudiante à Lille

  • exact
    tout est exact
    j’ai fait l’ofup aussi en lycée en septembre octobre 2005
    c’était un carnage
    on nous disait "c’est un lycée super bien côté trop bon vs allez vendre a mort",y’a que des classes de s
    et on arrivait dans un lycée technique , mais jamais ils ne nous auraient dit "oops on s’est trompés" mais plutot "c’etait pour voir comment vous vous debrouilliez"..

    aha,merci l’ofup .., ramene ton bon vert ...