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Siné : L’Affaire a commencé

Publie le mardi 29 juillet 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

L’Affaire a commencé

(par Robert Tourcoing)

C’est la guerre !

Ne nous y trompons pas. Derrière les apparences d’une banale empoignade d’intellectuels médiatiques touillant les mêmes recettes éculées dans les mêmes marmites rouillées, quelque chose d’essentiel se joue. Quelque chose qui solde une époque, et qui en ouvre une autre. Le combat est essentiel, il faut le gagner, le gagner complètement, défaire jusqu’au dernier les porte-flingues de cette cabale, et bien leur faire mordre la poussière. Cette fois, c’est la fois de trop. Depuis des années, ils tirent à bout portant, impunément, avec leur arme magique qu’ils appellent l’antisémitisme. Mais cette balle sera la dernière. Celle qui va ricocher et leur fracasser la tête.

D’Alexandre Adler à Laurent Joffrin, d’Ivan Roufiol à Philippe Val, de Bernard-Henri Lévy à Claude Askolovitch, la camarilla des blablateux stipendiés s’est mise en marche, avec son énorme machinerie de pognon, de perchoir, de kiosques, de micros, de puissance cathodique. Contre une seule plume. Contre un seul homme. Pour le supprimer définitivement, lui clouer le bec, le marquer au fer rouge de toute éternité, d’un signe infamant entre tous. Un signe magique, qui par contagion frappera de nullité, de satanisme, tout ce qu’il a pu dire, faire et dessiner. Détruira l’œuvre d’une vie.

Eh bien cela, nous ne le laisserons pas faire. C’est eux ou nous. Pas de compromis possible. A la loyale, flamberges sorties devant témoins, honneur dans la balance. On ne s’arrêtera pas au premier sang.

Voici pourquoi.

C’est le rire qui est en jeu. Le vrai, celui qui explose, qui déborde, qui renverse tout sur son passage. Celui qui révèle les failles de l’être. Celui qui coupe l’herbe sous les pieds, qui scie la branche, qui fait perdre l’équilibre. Celui qui fait son croche-pied jubilatoire aux statues de Commandeur. Celui qui ne s’arrête pas, qui ne s’arrête nulle part, qui saute les petites clôtures et les haies dérisoires de l’opinion toute faite. Tempête dans les jardins du consensus. Spasme irrépressible dans les zygomatiques du cosmos. Ce rire-là ne peut, ne doit souffrir aucune censure. Aucune.

C’est la vengeance par les mots qui est en jeu. La terrible, indispensable vengeance de l’esprit contre le réel. La littérature, en somme. Dans le monde, on se cogne tout le temps, on bute contre la nécessité, contre la naissance, contre les hiérarchies, contre l’économie, contre les puissants, contre la politique, contre le béton, contre les supermarchés, contre les bénitiers, contre la vieillesse, contre la bêtise, contre soi-même. Et en particulier, dans la France de 2008, on se cogne contre un symbole, celui de Jean Sarkozy. Cet être, ce tout petit être insignifiant, il n’est rien mais il symbolise tout. Muettement, il proclame chaque jour à la face du peuple : « Je suis tout, vous n’êtes rien. J’ai de l’argent, vous n’en avez pas. J’ai du pouvoir, vous n’en avez pas. J’ai de l’avenir, vous n’en avez pas. J’ai un père, vous n’en avez pas. J’ai des relations, vous n’en avez pas. J’ai, parce que j’ai. Et vous n’avez rien, parce que c’est comme ça. Et il n’y a rien d’autre qu’avoir. Rien d’autre que pouvoir et argent. Même pas eu besoin de travailler à l’école, puisque j’ai. Le reste est fumée. Fermez le ban ». Eh bien contre cela, la vengeance par les mots est indispensable. Elle est sacrée. Elle a tous les droits. Et on ne la fera pas taire.

C’est l’universel qui est en jeu. L’universel, c’est de dire « tous », sans exception. Tous les hommes. Toutes les croyances. Tous les Etats. Toutes les communautés. Tous les obscurantismes. Tous les impérialismes. Tous les pouvoirs. Cela s’appelle la pensée, et ce qui s’essouffle avant ne mérite pas ce nom. Sinon, on en tient pour le droit particulier, supérieur à tous les autres, d’une croyance, d’un impérialisme, d’un pouvoir, d’une communauté. Alors, il n’y a plus d’humanité. C’est le nationalisme, plus ou moins fascisant. C’est la force, la force brute avec des mots autour pour cacher. Eh bien, nous disons avec Siné que nous bottons le cul de tout et de tous : des femmes voilées ET des rabbins, des tyranneaux arabes ET des colonisateurs israéliens, de la connerie communautariste musulmane ET juive, de l’obscurantisme hindou ET bouddhiste, du tchador ET des rouflaquettes, du nationalisme français, russe, moldave, états-uniens, paraguayien, inuit ET du nationalisme israélien qui s’appelle le sionisme. Il n’y a pas d’autre patrie que la patrie humaine, et nous sommes anti-tout le reste. Nous sommes pour tous les traîtres, et notamment pour les « traîtres juifs » régulièrement vilipendés par les gardes-chiourme autoproclamés d’une communauté-prison. Lorrain je suis, français je suis, européen je suis, blanc je suis, d’origine catholique je suis, et je m’en branle, et je refuse ces purs hasards de la naissance, et je ne poursuis personne pour anti-lorrainisme. Vous n’avez qu’à en faites autant avec vos petites hérédités.

C’est la politique qui est en jeu. L’offensive anti-Siné vise large. Elle veut décapiter les dernières idées, les derniers espoirs, les dernières sensibilités authentiques qui surnagent encore au-dessus de la mélasse socialo-gestionnaire des petits arrivistes en culottes courtes. Dans la société, dans le monde, il y a des classes, et c’est une insulte à la raison. Il y a des gens qui vivent sans travailler, tandis que d’autres travaillent sans vivre. Il y a des opprimés, il y a des guerres de domination, il y a des conscrits qui se font trouer le caisson, il y a des généraux braillards de salon, il y a des check-points, il y a des visas, il y a des corrompus adulés et des honnêtes conspués, il y a des émirs et des putes philippines, il y a des starlettes qui se gavent et des artistes très maigres. Insultes à la raison. Eux, les parvenus éditorialistes en chaire, ont étouffé leur raison - pour bouffer. Mais ils n’étoufferont pas la nôtre. Et ils ne traîneront pas nos révoltes dans la boue amalgamante des « tendances glauques séculaires franchouillardes gaucho-poujado-antisémites ». Ils ne le feront pas, parce que nous les tuerons avant. Intellectuellement. Sur le pré des idées, à la loyale.

Feu !

Source : L’opressoir

Messages

  • Robert Tourcoing, très bien ! Au niveau des idées les plus épurées, de la philosophie, il faut se référer à l’ouvrage d’Emmanuel Faye sur la scandaleuse escroquerie intellectuelle bâtie sur Heidegger, "L’introduction du nazisme en philosophie" qui confirme la première dénonciation de Victor Farias, ouvrage intitulé "Heidegger et le nazisme". Lire ces ouvrages fondamentaux pour comprendre l’enjeu de la lutte des idées au niveau le plus élevé où le place la bourgeoisie, dont les éléments - professeurs, ingénieurs, comptables...- ont, comme le dit Lénine, beaucoup de choses à apprendre au prolétariat. Ce qu’ignorent complètement et la conscience tranquille Buffet et consorts. Jesse

  • C’est dit, et bien dit ! On est tous là et on sert les rangs ! Et on signe la pétition de soutien à Siné (http://soutiensine.blogspot.com).

  • Merci à Siné d’avoir suscité un tel texte !

    A propos de "l’anti-sémitisme d’extrême-gauche" je voudrais signaler le magnifique discours de Lénine

    http://fr.youtube.com/watch?v=EJ1jlbS0bTg

    qui n’a pas pris une ride.

    Les modérateurs de Libé et NouvelObs, qui laissent pourtant passer des posts sans grand intérêt, ont toujours refusé cette référence, je ne sais pas pourquoi. Peut-être youtube est illégal ? Ou alors Lénine fait peur ?
    Je vous laisse juges.

  • Il faut lutter collecter beaucoup de pétiton mettre en ligne la pétition pour Siné sur Bella ciao