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Sortie du livre "Mediator, combien de morts" du Dr Frachon... Les laboratoires Servier veulent le silence sur leur coupe faim

Publie le dimanche 30 mai 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

Les éditions Dialogues.fr sont assignées en référé demain par le laboratoire Servier au sujet du livre "Mediator, Combien de morts", écrit par une pneumologue brestoise.

"Combien de morts ?", c’est la question que le laboratoire Servier voudrait voir effacer de la couverture du livre d’Irène Frachon, un médecin brestois, sur le Mediator aux éditions Dialogues.fr. Ce médicament coupe-faim a été interdit le 30 novembre dernier par l’Afssaps (*) à la suite d’une étude réalisée par une équipe de médecins du CHRU de Brest.

Ce même laboratoire avait vu en septembre1997 l’interdiction de son Isoméride, un autre médicament coupe-faim largement prescrit. Le Mediator, pourtant également dérivé d’amphétamines, était resté en vente avec des indications réduites aux diabétiques en surpoids. Dans son livre, qui sera en librairie le 3 juin, le DrIrène Frachon explique comment le lien entre la prise de Mediator et des atteintes des valves cardiaques a pu être établi.

Jeune maison d’édition

"La ficelle est grosse. Dans son assignation, Servier dit trouver légitime que l’auteur jouisse d’une large liberté d’expression. Mais le laboratoire demande la suppression d’une mention sur la couverture. Cela revient à son interdiction", réagit Charles Kermarec, patron des librairies Dialogues et depuis peu éditeur. Servier estime que la mention "Combien de morts ?", en caractère gras, constitue "un dommage imminent".

Le laboratoire voudrait que le tribunal de Brest ordonne la suppression de la mention sous peine d’une astreinte de 500 € par jour de retard ou, à défaut, l’apposition d’un bandeau. Une action qui vise une toute jeune maison d’édition qui se passerait bien de ces frais de procédure. « C’est une histoire de santé publique et de patients qui souffrent. Le laboratoire Servier s’attaque à un petit éditeur, c’est une façon de tenter de nous faire taire sur ce scandale », ajoute Charles Kermarec.

Tiré à 5.500 exemplaires

Le livre a été tiré à 5.500 exemplaires pour l’instant. "Mais je vais le faire réimprimer tout de suite et alerter mes collègues libraires, leur demandant d’être vigilants pour ne pas être en rupture de stock. Il n’y a pas de dommage imminent puisque le médicament est déjà retiré de la vente. Et la question du nombre de morts est d’autant plus légitime qu’on sait qu’il y en a eu".

Le Dr Irène Frachon n’est pas visée par l’assignation, mais elle confirme : "La question soulevée du nombre de morts est très importante et elle fait peur au laboratoire Servier". Une crainte aussi, sans doute, de voir se multiplier les recours judiciaires des patients qui ont pris du Mediator. Une première patiente, traitée pendant sept ans et atteinte d’une valvulopathie, vient de déposer plainte début mai.

* Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé.

Source : http://letelegramme.com/ig/generales/regions/bretagne/produit-coupe-faim-le-scandale-du-mediator-rebondit-30-05-2010-936829.php

Messages

  • Je me demande quelle est la réelle motivation de ce médecin.
    Informer, désinformer, se faire de l’argent sur le dos des patients ou encore une notoriété ?
    Les patients qui seraient tentés de la suivre doivent bien se renseigner et prendre un second avis..... auprès de personnes qui cette fois n’auront pas de parti pris.

    • Pourquoi suggérez-vous qu’il y a un "parti pris" de la part de l’auteur ?

      Lisez l’ouvrage et vous verrez au contraire que le Dr Frachon raconte objectivement l’histoire des recherches qui ont mené au retrait de ce médicament présentant plus de risques d’être nocif que de chances d’être bénéfique. (Pour vous en convaincre, lisez les justifications de l’Afssaps.)

      Il montre de façon claire la proximité fâcheuse entre un industriel de la pharmacie et les instances d’accréditation des médicaments (dont les siens propres). C’est le risque d’être juge et partie, n’est-ce pas ?

      Il éclaire le rôle "intéressé" de l’industrie pharmaceutique dans des débats qui devraient être menés par des scientifiques indépendants, et les dangers que des conflits d’intérêts non déclarés font peser sur les instances d’autorisation des médicaments.

      Enfin, avec cet exemple d’un médicament prescrit pendant plus de 30 ans en majorité comme coupe-faim et non pour son rôle supposé dans le traitement du diabète, l’ouvrage montre comment un industriel, en ne communiquant pas les informations nécessaires sur la composition de son produit, est arrivé à poursuivre la commercialisation de son produit en France alors qu’il avait été retiré des marchés voisins (ex : d’Espagne), et a pu continuer à faire des profits aux dépens des cotisants de la Sécurité Sociale puisque ce "médicament" a été longtemps remboursé à 65%.

      Comment faut-il comprendre votre mise en garde aux patients "qui voudraient suivre" l’auteur ? L’auteur ne recommande rien d’autre que le retrait du marché de ce produit, effectif depuis le 30 novembre 2009, et semble avoir toute raison de se féliciter de la décision de l’Afssaps. Je vous encourage très vivement à lire l’ouvrage du Dr Frachon.

  • Dommage,
    "Combien de morts" ça rime avec "Médiator."
    Pas très artistes les empoisonnistes !

    En tout cas, moi j’en achète deux, un pour moi, un pour mon papa.
    Pas du médiamort, des livres !