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Suicide d’un salarié : Renault attaqué en justice
Publie le lundi 19 octobre 2009 par Open-Publishing2 commentaires
Alors que la France reste sous le choc de la vague de suicides qui ont endeuillé France Télécom, l’audience qui s’ouvre aujourd’hui au tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, va prendre un relief particulier.
Sylvie T., la veuve d’Antonio, un cadre du Technocentre de Renault à Guyancourt (Yvelines) qui s’est suicidé sur son lieu de travail le 20 octobre 2006, attaque la marque au losange pour « faute inexcusable ».
Après avoir obtenu, en octobre 2007, la reconnaissance de ce suicide comme accident du travail, Sylvie T., qui livre dans nos colonnes un témoignage accablant sur le calvaire enduré par son mari, cherche à établir la responsabilité du constructeur. Si tel est le cas, « les maladies psychiques pourront être liées au travail, comme les maladies physiques, cela risque de coûter cher », confie Pierre Nicolas, représentant de la CGT au Technocentre.
« La souffrance et la pression sont toujours là »
L’enjeu du procès dépasse largement le cas de Renault. La série noire des suicides chez Renault, puis France Télécom, ne doit pas occulter le fait que de nombreuses entreprises sont confrontées à ce phénomène. On se souvient, par exemple, que trois techniciens d’EDF, employés dans des centrales nucléaires, s’étaient donné la mort entre 2005 et 2007. Conscient de l’émotion suscitée dans l’opinion publique par les suicides à répétition de salariés, le gouvernement est monté au créneau.
Le ministre du Travail, Xavier Darcos, a fait du stress au travail l’une de ses priorités. Il y a dix jours, il présentait un plan d’urgence pour la prévention des risques psychosociaux. Toutes les entreprises de plus de 1 000 salariés doivent avoir ouvert des négociations sur le sujet avant le 1er février 2010. De son côté, la ministre de l’Economie a demandé aux entreprises dans lesquelles l’Etat est actionnaire (EDF, GDF Suez, EADS…) de se montrer « exemplaires ».
Confrontées à l’hyperstress de leurs salariés en butte à des pratiques managériales, vécues comme brutales ou dégradantes, les entreprises sont-elles prêtes à rectifier le tir ? Chez France Télécom, les syndicats sont sceptiques. Chez Renault, ils considèrent que le plan « antistress » de la direction n’est pas à la hauteur. « Ce plan sert à protéger juridiquement l’entreprise, mais l’organisation du travail n’a pas évolué, estime Alain Guéguen, délégué SUD au Technocentre. La souffrance et la pression sont toujours là. » Avec ses collègues, il attend désormais le jugement du tribunal des affaires de sécurité sociale de Nanterre.
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Le Parisien
C’est bien certes cette action mais, attention à ne pas faire croire aux salariés que nous pouvons obtenir gain de cause sans action syndicale et en judiciarisant les luttes, en faisant "confiance" à la justice bourgeoise...
Messages
1. Suicide d’un salarié : Renault attaqué en justice, 19 octobre 2009, 09:30, par MOLLARD
GREVE GENERALE POINT BARRE
1. Suicide d’un salarié : Renault attaqué en justice, 19 octobre 2009, 13:46, par (k)G.B.
Insurrection, tu veux dire, camarade ?