Accueil > Suicides : L’aveu de F. Télécom
Stéphane Richard, le directeur général de France télécom, a reconnu mardi le suicide d’un fonctionnaire en juillet 2009 comme accident du travail.
Stéphane Richard poursuit ses gestes d’apaisement après la vague de suicides qui a touché France Télécom en 2008 et 2009. Le directeur général du groupe a reconnu mardi pour la première fois le suicide d’un salarié comme accident de service (l’équivalent d’un accident de travail pour un fonctionnaire). Cette reconnaissance est une première pour l’entreprise. L’inspection générale des affaires sociales (Igas) et une commission interne avaient pourtant émis un avis contraire.
France Télécom endosse donc la responsabilité dans le suicide d’un salarié. Il s’agissait d’un fonctionnaire, qui s’est donné la mort le 14 juillet 2009 à Marseille. Dans la lettre expliquant son geste, l’homme de 51 ans mettait en cause directement son travail. La révélation de ce cas avait ouvert une crise profonde au sein de l’entreprise alors dirigée par Didier Lombard. Les syndicats dénonçaient le management et les multiples réorganisations.
"Devoir d’assistance"
La direction a attendu septembre 2009 et l’arrivée de Stéphane Richard dans l’entreprise pour reconnaître un profond malaise. Ce dernier prendra en mars suivant le poste de directeur général, en remplacement de Didier Lombard. L’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde s’est attaché à renouveler les méthodes de management. C’est le sens, notamment, du plan stratégique sur cinq ans "Conquêtes 2015" présenté la semaine dernière.
La reconnaissance de l’accident de service avait été promise en juin par Stéphane Richard. Elle a été confirmée lors d’un rassemblement commémoratif en l’honneur de la victime. "France Télécom doit assumer un devoir d’assistance et de mémoire vis-à-vis des disparus et de leur environnements familiaux et professionnels", souligne un porte-parole. "Stéphane Richard souhaite également tout mettre en œuvre pour que, tous ensemble, nous puissions surmonter ce moment particulièrement douloureux. Dans cet esprit, il a décidé de considérer ce suicide comme un accident de service", a-t-il ajouté.
En mars dernier, l’Igas avait examiné sept cas de suicides et conseillé d’en reconnaître quatre comme accident de service. Celui du Marseillais n’en faisait pas partie. D’autres annonces suivront-elles ? Jointe par leJDD.fr, l’entreprise a refusé d’en dire davantage. Une quarantaine de salariés se seraient donné la mort depuis début 2008, dont 17 depuis le début de l’année. La direction veut, elle, poursuivre la thérapie collective.
http://www.lejdd.fr/Societe/Social/Actualite/Suicides-L-aveu-de-F.-Telecom-207186/
Messages
1. Suicides : L’aveu de F. Télécom , 15 juillet 2010, 09:16
Il faut se souvenir que lors de la privatisation de France Telecom, les seuls opposants clairvoyants étaient les militants CGT qui étaient presque unanimement considérés par leurs collègues comme des anciens combattants, voire des vieux cons.