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The AIDS does not kill... Le sida ne tue pas / The AIDS does not kill any more... Le sida ne tue plus

Publie le jeudi 2 décembre 2010 par Open-Publishing
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Beaucoup a été fait en terme de recul de la maladie, de refus de la discrimination, de visibilité - même si en milieu étudiant l’administration caresse encore de loin de vagues idées de tentatives de censure -, et si beaucoup reste à faire encore pour la reconnaissance des droits et une vision moins pénalisante de la maladie on s’aperçoit rapidement que lorsqu’on pense Sida il n’y est pas uniquement question de sexualité mais bien plus de politique...

« Le sida tue moins » serait plus correcte pour rester dans un contexte préventif parce qu’avec le sida ne tue pas on comprend rapidement les dangers qu’il y aurait à répandre un tel slogan et pourtant c’est bien de ça dont il est question lorsqu’on songe à l’outil de service qu’il devient ce sida pour définir des populations parasitaires, dangereuses et déséquilibrées dans la bouche - officiellement quand même - de partis politiques issus d’extrêmes droites qui batifolent sur la question car pour eux il faut croire que pratiquer de la prévention consiste à définir des individus repérables pour les cataloguer et au final s’en éloigner plutôt que de s’en rapprocher... Nous parleront-ils un jour de leurs cas de séropositivité dans ces milieux d’extrêmes droite sans qu’à tout bout de champs ce ne soit évidemment dû à de mauvaises rencontres ou se réfugient-ils encore dans des consanguinités de recoins ?
Le sida ne tue pas devrait-on clamer aux cathos intégristes nationalisés dans ce « pas de sexe avant le mariage » qui les congèle dans des socialisations atrophiées et ainsi battre en brèche tout un pan de cette éducation sexuelle imaginaire aux visées politiques bien précises qui voudraient encore faire croire que la meilleure prévention résiderait dans l’abstinence... Bonjours la monotonie sexuelle chez les pratiquants et tous ces enfants qui naîtront sans que leurs parents n’aient vraiment connus l’odeur du sexe... quant aux pratiques...

Voilà comment d’un simple symptôme viral pouvant devenir à partir d’un certain stade une maladie grave, au même titre que le cancer - qu’il ne faut pas prendre à la légère, certes - mais face à laquelle on peut rapidement se retrouver devant de véritables pathologies politiques qui permettent à des extrémistes de la droite de définir les personnes affectées du virus comme étant inaptes à poursuivre leur métier, des individus dont il faudrait se séparer et j’en passe... Et c’est pas avec la « lepénisation actuelle de la droite » (le terme est d’Alain Krivine) que ça va s’arranger... Malheur à eux, maudits soient-ils ces droitiers de l’extrême chez qui la famille prend tout son sens ségrégationniste dès lors qu’il y est question de sexe mais les séropositifs n’abandonneront pas leur place dans la société pour que vous en ayez plus et ils s’aiment en parfaite harmonie, sans tabous et en pleine possession de leur jouissance qu’ils soient hétéros, lesbiennes ou gays.

Reconnaissance sociale donc et situationnisme politique !

Si de nombreuses situations de rejets à la personne sont encore rencontrées dans les milieux du travail et certaines zones concernant par exemple l’accès ou pas à des assurances vie une énorme reconnaissance financière à l’égard de la maladie a fait son chemin et si sur les bancs de l’Assemblée nationale on vente à hue et à dia les efforts de la recherche aux coups des millions mis en service il n’en reste pas moins qu’au niveau des infrastructures les subventions allouées ne sont pas énormes et les « petites » associations, à forte amplitude sur le terrain, ajoutées d’un rayonnement intellectuel certain, doivent la plupart du temps se contenter pour l’instant de dons et d’une autonomie autogestionnaire plutôt que d’une existence subventionnelle.

Enfin les différentes manifestations militantes de prévention et d’autonomie sexuelle permettent à chacun de vivre librement leurs choix tout en dénonçant toujours les formes larvées de discrimination liées ou non à cette maladie. Car il ne suffit pas d’être concerné effectivement par le virus vih pour être montré du doigt car en ce domaine se répand malheureusement le délit de faciès quasi autorisé par le corporatisme répandu par les conservateurs rigoristes encore extrêmement droitières qui confondent encore le sexe et la braguette avec le sexe et la baguette !
Ainsi le nouveau regard que font voir les associations militantes consiste avant tout à la défense de la personne et non à sa quelconque soumission et réveille aussi en chacun la fibre charnelle qui pourrait encore se heurter à la censure.

Laurent Gantner

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