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UE et ratification (ou "Pour une contre-attaque européenne")

Publie le jeudi 2 juin 2005 par Open-Publishing

"mercredi 1 juin 2005, 23h44

Nouveau revers pour la Constitution européenne aux Pays-Bas
AMSTERDAM (Reuters) - Trois jours après la large victoire du "non" en France, les électeurs néerlandais ont porté un nouveau coup au projet de Constitution européenne qu’ils ont massivement rejeté.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a estimé lors d’une conférence de presse à Bruxelles que ce résultat annonçait une période difficile pour l’Union européenne.

Tout comme le chancelier allemand Gerhard Schröder et le président français Jacques Chirac, Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président en exercice de l’UE, a répété que le processus de ratification du texte devait se poursuivre malgré ce second désaveu en trois jours.

Après dépouillement de 5,1% des suffrages, le "non" était donné en tête à 62,1% des voix contre 37,9% pour le "oui", selon l’agence de presse néerlandaise ANP. Les résultats définitifs sont attendus vers 02h00 vendredi.

Comme en France dimanche, la participation a été importante puisqu’elle s’élevait à 64,8%, bien au-delà des 39% enregistrés en 2004 pour les élections européennes.

Le Premier ministre Jan Peter Balkenende, qui était hostile au départ à l’organisation de ce référendum, a été prompt à reconnaître la défaite du camp du "oui", emmené par sa coalition gouvernementale de centre-droit.

"Les électeurs ont livré un message clair qu’il ne faudrait pas ignorer", a déclaré le chef du gouvernement qui, contrairement à Jean-Pierre Raffarin en France, avait exclu de démissionner en cas du victoire du "non".

"Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour impliquer les citoyens dans l’Europe de demain", a-t-il ajouté.

"QUELQUE CHOSE NE VA PAS DANS LE PAYS"

Le résultat de cette consultation populaire, la première de l’histoire aux Pays-Bas, n’a dans les textes aucune valeur contraignante, le Parlement étant seul habilité à accepter ou à rejeter la Constitution européenne. Les députés devront dans tous les cas de figure voter sur le texte.

Néanmoins, les partis politiques et le gouvernement avaient fait savoir qu’ils respecteraient la volonté populaire en cas de participation supérieure à 30%.

Le "non" sans équivoque des Pays-Bas constitue un nouveau signe de la défiance d’une population dressée contre les élites du royaume depuis le meurtre en 2002 du responsable populiste Pim Fortuyn, élu sur un programme hostile aux immigrés, suivi par celui l’an dernier du cinéaste Theo Van Gogh, grand pourfendeur de l’islam.

Les cinq principaux partis néerlandais, dont les trois formations de la coalition gouvernementale, avaient fait campagne pour le "oui".

Le populiste Geert Wilders, considéré comme l’héritier politique de Fortuyn, a immédiatement appelé Balkenende à démissionner et à organiser des législatives anticipées.

"Si vous réalisez que les deux tiers du Parlement soutenaient la Constitution alors que deux Néerlandais sur trois se sont prononcés contre, vous comprendrez que quelque chose ne va pas dans le pays", a-t-il déclaré.

LA LETTONIE JEUDI

Les Pays-Bas, l’un des six pays fondateurs de l’Union européenne dans les années 1950, ont vu ces dernières années une montée en puissance de l’hostilité à Bruxelles dans un contexte de tensions politiques et sociales accrues.

Multiforme comme en France, l’opposition au traité s’est appuyée sur la méfiance des Néerlandais vis-à-vis de l’euro, la crainte qu’ils ont de perdre le contrôle de leur politique d’immigration, leur hostilité à la candidature de la Turquie à l’UE et la peur de voir Bruxelles s’attaquer aux aspects les plus originaux de la législation néerlandaise sur le mariage homosexuel, les drogues douces ou l’avortement.

Le rejet néerlandais pourrait enfoncer un second clou dans le cercueil d’un traité constitutionnel censé améliorer le fonctionnement du bloc communautaire après son élargissement en mai 2004 à vingt-cinq.

Conscient du risque de voir le texte mourir de sa belle mort avant même d’être entré en vigueur, Barroso a de nouveau appelé les Etats membres à ne pas prendre de "décisions unilatérales" sur le traité d’ici le Conseil européen des 16 et 17 juin à Bruxelles.

Juncker, qui s’est par ailleurs dit "inquiet" pour le référendum du 10 juillet au Luxembourg, a déclaré qu’il ferait des propositions de sortie de crise lors de ce sommet.

"Nous pouvons prévoir des dégâts sur le long terme mais qui a une idée de ce que cela signifie ? (...) Nous ferons tout notre possible pour garantir un rétablissement rapide", a-t-il dit.

Après l’électrochoc du vote français de dimanche, la plupart des dirigeants européens ont exclu toute renégociation du traité. Ils ont estimé que le processus de ratification devait continuer, soulignant que neuf pays représentant près de 49% des 454 millions de citoyens que compte l’UE l’avaient déjà approuvé.

La Grande-Bretagne pourrait annuler le référendum qu’elle prévoyait d’organiser en 2006, mais elle attendra vraisemblablement pour ce faire d’avoir l’accord des autres pays de l’UE.

La Lettonie, qui a opté pour la voie parlementaire, devrait devenir dès ce jeudi le dixième pays de l’UE à approuver le texte."

http://fr.news.yahoo.com/050601/290/4g0v3.html

Je me demande combien de pays vont devoir voter contre ce TCE avant que Jean-Claude Juncker, Chirac, Schröder n’accèptent la règle du jeu que l’UE avait elle-même choisie stipulant que le TCE ne pourra être ratifié qu’à l’unanimité des Etats membres ... On change les règles en chemin et tout va bien ... sauf que nous n’allons pas laisser passer cela. Peuples d’Europe unissons-nous et élaborons une contre-attaque contre le totalitarisme de l’UE !

Eïnte.