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Un accord critiqué par la gauche du PS

Publie le jeudi 17 janvier 2008 par Open-Publishing

de Freyssenet Elsa, Les Echos du 16 janvier 2008

La question d’une alliance avec le Modem de François Bayrou divise le PS depuis la main tendue de Ségolène Royal entre les deux tours de la présidentielle. L’imminence d’un accord à Dijon entre le parti centriste et le maire socialiste François Rebsamen dès le premier tour des municipales a ravivé cette ligne de fracture, la gauche du PS condamnant cette initiative.

« Ce serait très choquant de voir le numéro deux du parti inaugurer le système des alliances à la carte qu’autrefois il condamnait. Il a gagné la ville sans eux (le Modem, NDLR), il a fait une bonne gestion, il n’a pas besoin d’eux », a dénoncé le sénateur de l’Essonne Jean-Luc Mélenchon. Le député des Landes Henri Emmanuelli, dont l’indiscipline sur l’Europe est critiquée, a pris un malin plaisir à affirmer : « La ligne du parti, c’est le rassemblement à gauche, point. Je constate que le numéro deux du PS ne respecterait pas la discipline au parti ».

Et l’ancien président du MJS, Razzye Hammadi, candidat à Orly, de renchérir en demandant que François Rebsamen « se mette en congé » de la direction du PS. Sentant le coup venir, la direction du PS n’avait pas explicitement exclu dans ses écrits des alliances locales avec des centristes, préférant poser trois conditions : « partager notre programme, accepter nos alliés (PCF et Verts, NDLR) et affirmer une volonté de refuser la politique gouvernementale ».

C’est ce qui a permis hier matin au maire de Paris, Bertrand Delanoë, de déclarer sur France Inter : « Pourvu qu’il n’y ait pas de combinaison politicienne mais un projet d’avenir pour les citoyens, cela me va très bien ». L’élu s’est montré d’autant plus « ouvert » que dans la capitale le chef de file du Modem, Marielle de Sarnez, penche vers lui pour une éventuelle alliance de second tour.

Hostile à la main tendue à François Bayou en mai dernier, François Hollande n’a manifestement pas voulu ouvrir un nouveau front au sein du PS. Hier soir, il a estimé que François Rebsamen a « respecté les trois conditions » posées par le PS et assuré que le maire de Dijon « ne fait pas alliance, avec un parti mais avec des personnalités » du Modem.

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