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Un bilan des dix jours qui viennent de passer, bilan de ce qu’ils appellent un "conflit social"

Publie le vendredi 23 novembre 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

La grève très dure des salariés des transports publics prend fin pour laisser la place à des "négociations" entre les directions des entreprises et les syndicats.

Comme le gouvernement, qui chapeaute ces négociations, a imposé préalablement qu’il n’y ait pas de remise en question du plan qu’il a préparé pour supprimer les régimes spéciaux de retraites dans les transports publics, et que c’est là-dessus que portent les revendications des grévistes, il n’y a aucun espoir. Les grèves reprendront, plus ou moins vite, plus ou moins radicalement, car on a eu la preuve durant ces dix derniers jours que les salariés n’obéissaient plus aux mots d’ordres des leaders syndicaux dits "représentatifs", qui passent tous maintenant à des degrés divers pour des pourris, des corrompus, des achetés par le pouvoir (ce qu’ils sont évidemment).

Les merdias clament donc leur bonheur de voir la fin de la grève.

Mais ils ne disent pas un mot ou presque de la proposition faite par PARISOT du merdef : IL FAUT MAINTENANT SUPPRIMER LA DUREE LEGALE DU TRAVAIL...

Parallèlement les merdias et porte-paroles du pouvoir ont, ces derniers jours, beaucoup fait de propagande pour la hausse du pouvoir d’achat, laissant entendre que SARKOZY va faire des annonces dans ce sens.

Ils essaient donc de noyer le poisson de la grève pour les régimes spéciaux de retraite dans un nouveau "buzz" medriatique portant sur des espoirs de "hausse du pouvoir d’achat" pour tout le monde.

Si cette diversion marche, et qu’ils accordent quelques miettes permettant de bien consommer des merdes pour Noël, un semblant de calme reviendra.

Ces combines marcheront tant qu’il n’y aura que des grèves pour du fric, pour des avantages matériels. Parce que si de tels mouvements ne débouchent que sur des gains matériels, des augmentations de salaire, des allongements de retraite, des primes diverses, des gains en fric, quoi, cela ne fera que continuer à alimenter leur machine de mort, qui les rend, eux, de plus en plus riche, et qui nous fait, nous, de plus en plus opprimés par le terrorisme de la sur-consommation.

Il y a eu pendant ce mois de novembre fiévreux une rare et magnifique "fenêtre de tir" : c’était l’occasion rêvée de se mettre en grève générale, et l’approche de Noël rendait très efficace une vraie grève de la consommation. La combinaison de ces deux grèves aurait mis le pouvoir à genoux. On aurait pu espérer commencer à penser qu’on pouvait sortir de cette société mortifère sans espoir autre que la consommation toujours exacerbée.

Et plus peut-être.

Mais ça n’a pas eu lieu.

Les moutons ont préféré faire semblant de croire les leaders syndicaux, et feuilleter les catalogues des boîtes aux lettres, pour choisir l’écran plat à plasma de télé qu’ils vont acheter à crédit à Noël.

On a les rêves qu’on peut quand on appartient à un peuple de carpettes, de moutons.

rev

Messages

  • les merdias nous disent ce que la SNCF perd comme fric pour fait de grêve. ils ne nous disent pas ce que représentent les salaires non payés aux grêvistes. Idem pour l’état quand les fonctionnaires sont en grêve. A chaque fois que je suis en grêve avec la fonction publique j’enrage en me disant que l’état de frotte les mains car en grêvant on arrange son budget.pat30

  • C’e st quoi le différence entre les greves de 2003 et de 2007. En 2003 les cheminots et Bernard Thibault ils ont refusé de faire la grève. Fillon il y a gagné la bataille. Parce que les cheminots ils n’était pas solidaire avec les grévistes. En 2007 les cheminots ils ont perdu la bataille. Parce que le peuple ne s’était pas solidaire avec les grévistes. Cheminots. Bernard Thibault François cherec. avec Nicolas Sarkozy ils sont gagnés la bataille, mais pas laguerre

  • Lorsque il n’y a plus d’alternative politique (Vous avez dit Besancenot ?), plus de culture révolutionnaire (ce qui ne veut pas dire des mots en ismes), que les syndicats, les partis (on peut toujours -on doit - merci à ceux qui s’y essayent, en faire l’analyse mais c’est un peu tard) ont laissé (ou favorisé !) casser la combativité de la classe ouvrière et de ses avatars petits-bourgeois, comment espérer une action collective d’envergure ? Qui croit aux révolutions "spontanées" ?

    Le mouvement ouvrier français communiste, en refusant un dialogue "sincère" avec les coordinations qui cherchent d’autres voies de rassemblement (et ça date pas d’aujourd’hui, pas vrai les ’vieux" ?) sous prétexte de manipulations gauchistes ou petite-bourgeoises (comme si les partis et syndicats institués y échappaient !), a empêché l’élaboration de nouvelles formes de représentations et d’actions populaires. (Je sens que je vais me faire crier dessus : on tape toujours sur le PCF et la CGT... Mais les autres ne sont que des diviseurs de la classe ouvrière que le mouvement ouvrier aurait pu empêcher : 1945 : PCF = 20,3% des inscrits ; 2002 : 2,33% ; 2007 : 1,59%. Qui est le repoussoir ? Sans méchanceté, je sais que c’est ...lapidaire !)

    Aujourd’hui, où l’on sent bien que l’on arrive au bout de cette période d’après-guerre pour entrer dans une période aussi noire que celle de l’avant-guerre mais forcément d’un cran plus décisive (même si l’histoire sociale ne s’écrit pas à l’avance, Danielle Mitterrand montre dans son dernier bouquin - simple référence récente, elle n’est pas la seule, voir Chomsky, autre exemple, que les autres lèvent le doigt bien haut, qu’on les voit) que les puissants ont fait ce qu’ils avaient dit), nous voilà bien démunis pour savoir comment se compter et se représenter, non ? Lorsque dans les années cinquante, l’océanographe Anita Conti s’inquiétait de l’inépuisabilité des ressources de la mer, tout le monde se foutait de sa gueule. Maintenant qu’il n’y a plus de poissons sauvages, on fait quoi ? On se bat pour les poissons d’élevage ?

    N’ayant plus la référence profonde qu’était la lutte des classes (seule permettant de décoder la lutte féroce et permanente que la classe possédante n’a cessé de mener, elle), ce sont les simagrées des showmen-and women politico-médiatiques (et pourquoi pas une Christine Bravo -elle n’est pas “le” niveau zéro, elle est la représentation "totale", comme les autres, du niveau a-politique mais idéologique du spectacle capitaliste) qui dictent les "émois" des mouvements. Vivement une autre journée sans Sarkosy... hihi ! (rire jaune).

    Donneur de leçon sans façons

  • le conflit des transports fut outre un grand mouvement greviste :

    un moment de rupture de la domination quotidienne du capital sur des millions de salariés,qui connurent certes des deboires,mais egalement une aventure collective en marge du commandement capitaliste (horaires,travail hierarchie,etc).

    Ce fut pour certains des moments de rencontre,de dialogue,d’echanges de vie,de partage et de solidarité,le tout n’etant pas quantifiable selon les normes en vigeur !!!