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Un exemple de propagande médiatique : "l’euro nous protège, l’euro nous protège, l’euro nous protège"
Publie le mardi 17 février 2009 par Open-Publishing2 commentaires
Pas possible d’y échapper, on vous le répète sur tous les tons, sur toutes les ondes, matin, midi et soir depuis le déclenchement de la crise : « l’euro nous protège. »
C’est archi faux.
D’abord, on en parle peu en France, mais plusieurs pays de la zone euro envisagent désormais publiquement de se doter d’une nouvelle monnaie nationale (pour l’heure, il s’agit du Portugal, de la Grèce et de l’Espagne. L’Irlande et l’Italie seraient sur le point de les rejoindre).
Mais, surtout, la dernière livraison de statistiques d’Eurostat, l’INSEE européen, finit de rétablir la vérité. Il serait bien que tout le monde diffuse ces chiffres pour contrecarrer la propagande pro-euro.
Si l’euro nous protège, c’est d’abord manifestement de la croissance et de la prospérité. En effet, au dernier trimestre de l’année 2008, le produit intérieur brut de la zone euro a reculé de 1,5%, soit un chiffre encore pire que celui enregistré aux Etats-Unis, épicentre de la crise (- 1%).
Autre nouvelle qui contredit le soi-disant effet protecteur de la monnaie unique : la zone euro est entrée en récession avant l’Union européenne, dès le 3ème trimestre de 2008, alors que l’UE était encore globalement en croissance. Autrement dit, les pays européens qui n’utilisent pas l’euro ont conservé plus longtemps de meilleures performances économiques.
Pour résumer :
– La zone euro est entrée en récession la première.
– Elle connaît la dépression la plus sévère du monde.
– De surcroît, elle sort d’une période de 10 ans de faible croissance, la plus faible du monde.
Mais à part ça, rassurez-vous, « l’euro nous protège. »
http://www.marianne2.fr/Comment-l-euro-nous-protege_a175243.html
Messages
1. Un exemple de propagande médiatique : " l’euro nous protège, l’euro nous protège, l’euro nous protège, ", 17 février 2009, 11:49, par momo11
L’euro nous protège tellement que quand on compare avec le franc,on s’aperçoit des augmentations pharamineuse des produits courants.Ne parlons meme pas de la fausse crise pétrolière qui a engraisse total.momo11
2. Un exemple de propagande médiatique : "l’euro nous protège, l’euro nous protège, l’euro nous protège", 17 février 2009, 16:32
Cet article montre comment la crise met en cause le statut de la BCE, élément fondateur de l’europe capitaliste.
http://www.lacrisedesannees2010.com/article-27803604.html
Mercredi 11 février 2009
le débat sur l’éclatement de la zone euro
Depuis la fin de l’année 2008 l’attention se porte sur les coûts de la dette souveraine pour les Etats les plus fragiles. Jusqu’ici le signe le plus tangible du succès de la monnaie unique était la convergence des taux. A monnaie unique devait correspondre un taux unique . A la faveur de la crise, ils se sont mis à diverger. Au moment où ces lignes sont écrites il existe plus de 250 points de base sur les emprunts à 10 ans entre le meilleur élève (l’Allemagne) et le moins bon ( La Grèce). Une telle situation n’est pas durable car elle ne maintient pas la naturelle hétérogénéité structurelle des Etats mais l’aggrave. En clair ce différentiel qui très approximativement concerne le nord de la zone vis-à-vis du sud, fait que les divers pays vont s’éloigner les uns vis-à-vis des autres. C’est que la prolongation du différentiel de coût entraine des charges de remboursement de plus en plus divergentes. Ce qui signifie que les pays de la zone sud verront leurs prélèvements fiscaux affectés de façon croissante au seul remboursement de la dette. Comme si, lors d’une étape de montagne dans le tour de France, il avait été décidé que les coureurs les plus médiocres , devaient payer le prix de leur insuffisance et, seraient équipés des machines les plus lourdes. Il reste à examiner si dans de telles conditions ces coureurs parviendront au sommet du col et ne seront pas contraints à l’abandon.
A cette crainte il est officiellement répondu que pour ces pays en difficulté le coût de sortie de l’Euro serait plus important que le coût de son maintien. Et il est vrai que le coût de sortie est élevé : certes il y aurait retour à l’ancienne monnaie nationale sur une base dévaluée et donc desserrement d’une partie de la contrainte monétaire, mais en retour un certain nombre d’actifs seraient dévalorisés et le coût de la dette souveraine augmenté. Le taux de l’emprunt en monnaie nationale ancienne serait probablement plus élevé que le taux en euro. Sans compter les complications juridiques : les anciennes créances libellées en euros seraient elles remboursables en monnaie nationale ? Et au-delà, si tel n’est pas le cas, ces anciennes créances libellées en euros deviennent une dette extérieure dont le coût s’accroit du montant de la dévaluation du fait du retour à la monnaie nationale. Beaucoup de complications et d’inconnues. Au total les coureurs médiocres, équipés de lourdes machines, ne pourraient abandonner et devraient gravir la col quel qu’en soit le prix.
Mais le fait de devoir rester dans le peloton pousse à la réflexion : les meilleurs, équipés de bonnes machines, peuvent -ils aider les plus handicapés ? Peuvent-ils valider un comportement altruiste et venir en aide ? Nous avons l’idée de mutualisation de la dette souveraine par construction d’une agence européenne chargée d’émettre de la dette pour le compte de tous les Etats de la zone. Mais se pose la question traditionnelle de la gestion des passagers clandestins : le taux qui se fixerait serait certainement inférieur au taux des Etats les plus fragile, mais certainement supérieur au taux allemand. Cela reviendrait à subventionner avec des prélèvements publics allemands, des pays réputés mauvais gestionnaires. Ce choix de créer une agence de mutualisation ne peut donc se manifester que si le coût de l’abandon de l’euro par certains développe des externalités négatives chez les plus vertueux, externalités dont le coût serait supérieur au coût de la mutualisation. Là encore beaucoup d’incertitudes, de difficultés et d’inconnues. En termes simples, est-ce que l’abandon de l’euro par certains n’entrainera pas de la méfiance sur le marché, et au total une hausse du taux pour ceux qui restent dans la zone ?
Dans ces conditions il semble difficile d’envisager des décisions rapides. La solution la moins couteuse pour tous est bien évidemment la monétisation de la dette souveraine des Etats en difficultés par La BCE, ce qui est juridiquement interdit. Et cette interdiction juridique est aussi une valeur fondamentale pour l’Allemagne. De par la force des choses il est possible aujourd’hui, de ne plus rester enchâssé dans les critères maastrichtiens , mais peut-on aller au-delà ?
On peut imaginer des étapes intermédiaires avant la lâcher prise qui devrait mettre fin à l’indépendance de la banque centrale européenne.
Par exemple, une politique monétaire très sélective pourrait inciter les banques centrales des Etats en difficulté à intervenir auprès des banques de second rang de ces mêmes pays pour soutenir les cours des bons du trésor et ainsi estomper le spread par rapport à le dette souveraine allemande. C’est d’ailleurs ce que pense JP Chevalier qui ne voit pas d’autre explication à l’actuelle re -convergence. Une telle politique n’est toutefois qu’un maquillage - certes élégant - mais aussi nécessairement précaire. Et précaire car ne s’attaquant pas aux causes mais simplement aux effets, il s’agit d’une thérapie aggravant les disparités potentielles d’inflation, et donc les facteurs de dislocation de l’édifice euro-système.
Seule la violence de la crise permettra de mettre fin à l’indépendance de la BCE et à la monétisation de la dette souveraine. Car les taux vont inéluctablement augmenter en raison de la gloutonnerie des Trésors chargés de limiter le feu de la crise. C’est dire que même les bonnes signatures seront défraichies par le vent de la contestation, et le problème des Etats les plus menacés sera, peut-être demain, celui des plus solides.
Le moment où sera mis fin à l’indépendance de la banque centrale, sera évidemment retardé autant que possible, et le degré de violence de la crise fixera le caractère plus ou moins éloigné de la date de cet abandon. On peut du reste anticiper que cet abandon ne sera jamais prononcé et deviendra situation de fait plus ou moins cachée, aussi bien pour ne pas affoler les marchés, que pour ne pas ridiculiser les adorateurs du mythe de la monnaie indépendante.
Mais la situation nouvelle ainsi créée entrainera immanquablement l’arrivée singulière d’acteurs, eux-mêmes déjà naufragés réels, sur le lieu du naufrage en cours . En clair des monnaies en voie d’effondrement comme la livre sterling, chercheront à bénéficier du paquebot euro au moment où ce dernier prend l’eau. C’est que pomper l’eau (émettre massivement de la monnaie européenne) permet de maintenir encore quelque temps le navire à flots. D’où aujourd’hui le curieux langage de la peur de l’éclatement de la zone euro contredit par le discours de ceux qui affichent une volonté résolue à rejoindre la zone le plus rapidement possible .
Bien évidemment, la machine inflationniste qui se mettra en place pour contenir la violence de la crise, ne pourra que continuer à accroitre les disparités entre les pays de la zone, et la perspective de vérifier le concept de zone monétaire optimale cher à Mundell , ne pourra que s’éloigner. La solution ne fait encore qu’aggraver le problème.
Dans le feu de la crise, les Etats européens seront-ils prêts, après rupture de plusieurs barrages établis dans la hâte, à tout lâcher et donc mettre fin à ce qui était présenté comme le symbole de la réussite de la construction européenne ?
On peut certes continuer cet exercice de prospective très longtemps. Il s’agit simplement ici, de mettre en évidence les choix qui se présenteront inéluctablement, et pour lesquels il faudra trancher. En fin de processus, c’est-à-dire lorsque la vague inflationniste sera devenue puissante les décideurs européens, décideurs obligés de renoncer à leurs croyances et aux traités correspondants, auront à comparer les coûts colossaux de l’abandon de l’euro, aux coûts également colossaux du renoncement aux indépendances des structures étatiques nationales. Créer un grand Etat européen, avec notamment toutes ses armes fiscales, ou annoncer au monde que la gestion de la crise ne peut aboutir qu’au retour des nationalités que l’on voulait justement estomper, tel est l’enjeu fondamental, qui bien évidemment, dépasse le champs de la stricte économicité.
Villeneuve d’Ascq le 11 février 2009.
Jean Claude Werrebrouck.