Accueil > Un interpellé de Villiers-le-Bel photographié par Match, en slip et menotté

Un interpellé de Villiers-le-Bel photographié par Match, en slip et menotté

Publie le jeudi 21 février 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Un interpellé de Villiers-le-Bel photographié par Match, en slip et menotté

Alliot-Marie saisit l’IGPN

Pas de chance pour Michelle Alliot-Marie !

Alors qu’elle s’est donnée beaucoup de mal pour assurer à la presse que le ministère n’était pour rien dans les fuites à la presse ayant précédé l’opération policière de Villiers-le-Bel (elle a même assuré avoir songé à annuler l’opération, en apprenant que la presse était au courant), la polémique rebondit avec la parution d’un reportage spectaculaire dans Paris Match du 20 février (Henri Salvador en couverture).

En ouverture du journal, juste après le sommaire, le lecteur trouve six pages montrant les hommes de la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI) de Versailles, casqués et masqués, en action.

Les hommes de la BRI sont chargés d’interpeller certains suspects considérés comme dangereux et pouvant être armés. La première double page légèrement floue nous montre un suspect emmené par les policiers, tête dissimulée sous sa capuche.

La deuxième double page détaille l’intervention : rassemblement à quelques kilomètres du lieu d’intervention, entrée dans l’immeuble, porte d’un appartement forcée, fusil pointé, puis interpellation.

Et enfin, un homme revêtu de son seul slip est assis sur son lit, entouré de policiers dont l’un semble en train de lui passer les menottes. Une main menottée est visible.

La troisième double page montre un policier de la brigade criminelle, après l’interpellation, fouillant sous le lit après avoir soulevé le matelas.
En bas à droite de l’image on lit « Le récit de notre photographe sur www.parismatch.com »

Mais sur le site de Paris Match, aucun récit du photographe

Que s’est-il passé ?

Match a expliqué à Arrêt sur images que c’est Eric Bouvet, le photographe auteur de ces images, qui a demandé à ce que ses commentaires ne soient pas mis en ligne.

Contacté par ASI, Bouvet, photojournaliste réputé, s’est refusé à tout commentaire.

On sait simplement qu’Eric Bouvet, habitué des enquêtes photo de longue haleine, suivait les activités de la BRI depuis un certain temps, dans le cadre d’un reportage qui avait été autorisé par les autorités policières. Au matin du 18 février, la BRI l’a amené avec elle. Coup de chance : c’était Villiers-le-Bel. Il a pu ainsi travailler en toute tranquillité.

Mercredi 20 février en début d’après-midi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur annonce que Michèle Alliot-Marie a demandé à l’IGPN (l’Inspection Générale de la Police Nationale) d’enquêter sur les circonstances dans lesquelles Match a pu réaliser ces photos.

Gérard Gachet, porte-parole d’Alliot-Marie, explique les motifs de cette démarche à hup si :

« La photo qui montre une personne menottée à moitié nue peut être considérée comme une atteinte à sa dignité. La loi interdit de publier la photo d’une personne menottée. Le fait que son visage soit flouté ne suffit pas à lui retirer un côté litigieux qui peut permettre à son avocat de contester les circonstances de cette interpellation. Madame Alliot-Marie a d’ailleurs eut un contact avec Olivier Royant, le patron de la rédaction de Paris Match, à ce sujet. »

« Il est par ailleurs regrettable que la BRI n’ait pas tenu compte du caractère hors norme de cette opération. La BRI ne semble pas avoir demandé à sa hiérarchie si l’autorisation accordée au photographe pour suivre ses opérations depuis quelques jours était valable dans ce cas précis. »

Par Gilles Klein le 20/02/2008

arretsurimages.net


DEMONSTRATION DE FORCE A VILLIERS-LE-BEL - CRS 2008

Messages