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Un témoin alimente encore le soupçon dans le dossier Karachi.

Publie le vendredi 19 novembre 2010 par Open-Publishing
5 commentaires

Un nouveau témoin a renforcé la piste d’une affaire de corruption lors de la présidentielle de 1995 et accrédité l’existence d’un lien avec l’attentat de Karachi en 2002, amenant une autre plainte des victimes.

Ce dossier, conduit par le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, concerne Nicolas Sarkozy, ministre du Budget à l’époque du marché d’armement signé avec le Pakistan en 1994, au coeur du dossier.

L’audition de l’actuel chef de l’Etat est demandée à la justice par les parties civiles.

L’hypothèse de travail de l’enquête est qu’une partie des 84 millions d’euros de "commissions" convenues par écrit en marge de la vente de sous-marins au Pakistan est revenue frauduleusement en France pour financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était porte-parole.

L’instruction cherche par ailleurs à déterminer si le fait que Jacques Chirac ait fait cesser le paiement des commissions après son élection à l’Elysée en 1995 a ou non un lien avec l’attentat de Karachi, qui serait dans ce cas une vengeance.

Il a fait 15 morts dont 11 Français travaillant pour la Direction des constructions navales (DCN) sur les sous-marins.

Le nouveau témoin entendu jeudi, Michel Mazens, un haut fonctionnaire alors chargé par l’Etat français de négocier les contrats d’armements, a déclaré au juge, selon sa déposition relatée à Reuters par une source proche du dossier, que Jacques Chirac avait bien fait cesser les paiements en 1995.

Michel Mazens a aussi indiqué que des intermédiaires recrutés par le gouvernement Balladur, les Libanais Ziad Takiedinne et Abdul Rahman al Assir, ont été privés d’autres commissions de 200 millions d’euros concernant une autre vente de frégates à l’Arabie saoudite.

VILLEPIN, CHIRAC MIS EN CAUSE.

Michel Mazens, qui agissait selon ses dires sous la direction de Dominique de Villepin, alors secrétaire général de l’Elysée, a expliqué être allé voir un dirigeant de la branche commerciale de la DCN, Dominique Castellan, pour lui faire part de la décision d’arrêt des paiements.

"Il a réagi en me disant que, pour lui, c’était compliqué, car c’était faire courir des risques à ses personnels", dit Michel Mazens dans un passage de sa déposition publié par le site internet d’information Mediapart.

Me Olivier Morice, avocat des familles de victimes, dit voir dans cet élément la démonstration que le risque avait été pris par l’Etat français de s’exposer à des représailles.

"On a la preuve qu’au moment où Jacques Chirac et Dominique de Villepin prennent la décision d’arrêter le paiement, ils savent qu’il y a des risques", a-t-il dit à Reuters.

Une nouvelle plainte pour mise en danger d’autrui et homicides involontaires va donc être déposée et elle visera Dominique de Villepin, Jacques Chirac et les anciens dirigeants de la DCN, dit Me Morice.

L’audition de Jacques Chirac et Dominique de Villepin comme témoins a déjà été demandée au juge Van Ruymbeke. Les deux hommes ne se sont pas exprimés publiquement.

L’instruction de Renaud Van Ruymbeke s’effectue dans un contexte juridique délicat, le parquet ayant fait appel de sa décision d’enquêter pour "corruption et abus de biens sociaux" sur ces faits. La cour d’appel devra trancher.

Le nouveau ministre de la Justice, Michel Mercier, a déclaré vendredi qu’il n’entendait pas intervenir dans ce dossier.

"Si je commence mon travail de ministre de la Justice en intervenant dans les instructions, procès en cours, ça va pas marcher. Je ne ferai jamais ça", a-t-il dit sur Europe 1.

Nicolas Sarkozy est potentiellement concerné, car un rapport de police luxembourgeois versé au dossier judiciaire montre que des structures ont été constituées au Luxembourg par la DCN au moment du contrat pakistanais, avec son aval.

Il s’agissait de payer les commissions au Pakistan - pratique légale jusqu’en 2000 - mais aussi, pensent les juges, d’organiser le retour illégal d’une partie des fonds en France.

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE6AI0CS20101119

Messages

  • Michel Mercier :
    "Je ne ferai jamais ça"

    Quand un type de droite commence comme ça........

    le retraité

  • Qu’est ce qui est le plus immoral :

     accepter des ventes d’armements avec des commissions, des sous commissions, des rétros commissions ...

     ou les arrêter et prendre le risque de la vie des expatriés sur ce territoire ?

    Quant à N.S il est tellement mouillé d’aprés les publications et les actes qui lui sont reprochés, que en plus avec sa taille à la fin de son mandat il nous jouera 20.000 lieues sous la merde !

    Libre dissidence.

  • En fait, le seul objectif des armes est "d’incarner" la terreur des autres peuples afin de créer des rentes de situation aux industriels et aux politiques.

  • On ne peut pas toiser les 2 affaires en cours (Karichi et Bettencourt). Elles offrent au grand public un regard cru et en gros plan sur les manoeuvres de barbouzes auxquelles s’adonnent nos politiques de droite (mais aussi de... "gauche" ?)

    Ces 2 affaires concernent le financement occulte de campagnes présidentielles. Ces 2 affaires impliquent au 1er chef Nicolas Sarkozy. Le camp RPR/UMP Balladuro/Sarko conquiert l’expression électorale par le financement illégal.

    Dans l’affaire Bettencourt, il donne à voir la collusion organique, génétique, consanguine de la bourgeoisie d’affaires et de ses laquais politiques immédiats. Ce sont bien les grosses fortunes du CAC 40 qui banquent et, par là, choisissent et favorisent leurs représentants et leurs décideurs. On a l’instantané d’une démocratie de classe, choix des milliardaires contre les salariés, et ce de façon illégale. C’est-à-dire de façon contournée des lois pourtant conçues et mises en place par ce double pouvoir : économique et politique.

    L’affaire Karachi est intéressante par le fait qu’elle s’internationalise, qu’elle implique le Pakistan, l’Arabie saoudite et certains libanais. Qu’elle recourt lâchement et faussement à Al Qaïda et qu’elle fait ainsi la démonstration que l’organisation terroriste est mensongèrement utilisée. Ce qui laisse à entendre qu’elle a sacrément bon dos. Là, mais aussi et surtout ailleurs par-delà les frontières.

    Ainsi donc, les Chirac, Villepin, Sarkozy, Balladur et bien d’autres, tous présidents, 1ers ministres ou ministres depuis la cohabitation Mitterrand/Chirac, ne sont jamais que ces corrompus menteurs, tricheurs, barbouzés, entre crimes et vols qui dirigent notre pays.

    Là. En direct. En gros plan sous nos yeux. Regardez-les se démener, se débattre, se dénoncer, se balancer, se donner. On se croirait dans un commissariat où les caïds, entre chiasse verdâtre et sanglots du violon, jouent chacun sa peau.

    Car là et pas ailleurs et notre exacte DEMOCRATIE !!!