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Un vent de résistances populaires dans toute l’Europe
Publie le dimanche 17 octobre 2010 par Open-Publishing3 commentaires
de Bruno Odent
Europe Les enjeux
La mobilisation s’amplifie d’Est en Ouest face à l’austérité et aux tentatives de démontage du modèle social européen, jusqu’en Allemagne où la subordination de l’UE aux marchés financiers est désormais contestée par le syndicat DGB.
La France est loin d’être la seule confrontée à un climat de luttes et de mobilisations sociales. Un vent de résistance souffle aujourd’hui sur toute l’Europe. Ces événements sont plutôt occultés par les grands médias audiovisuels de l’Hexagone. Et pourtant la manifestation de la Confédération européenne des syndicats (CES), le 29septembre dernier – 120 000 personnes dans les rues de Bruxelles– révélait déjà l’ampleur du mécontentement des salariés du continent, venus protester contre les plans d’austérité appliqués, sur recommandation express de la Commission, à leurs pays respectifs.
Et depuis lors, il ne se passe quasiment pas une journée au sein de l’UE sans une grève ou une grande initiative mettant en cause les politiques de casses sociales, de coupes salariales et de démantèlement des services publics. L’Espagne était paralysée par la grève générale contre la précarité et l’austérité, fin septembre. Le Portugal le sera le mois prochain pour les mêmes raisons. Les salariés grecs ne désarment pas et dénoncent désormais les privatisations du rail et de l’électricité, prescrites dans les saignées des docteurs Barroso et Strauss-Kahn. Les manifestants envahissent les rues de Prague, les Irlandais décident d’organiser la riposte à l’ultrarigueur, les enseignants roumains débrayent contre des coupes prévoyant d’amputer jusqu’à un quart de leurs déjà maigres salaires.
Comme la France, l’Europe gronde. Et pour les mêmes raisons. Car la « réforme » française des retraites s’inscrit dans la même logique de « purges ». Après les centaines de milliards d’euros déversés en2008 et2009 pour voler au secours du système financier, on se tourne vers les peuples pour « apurer les comptes » et on entend drainer l’épargne salariale vers les assurances privées et donc vers les Bourses. Quitte à saper toujours plus les « États providence » européens alors même qu’est si éclatante la débâcle du contre-modèle anglo-saxon et que grandit le besoin de nouveaux services publics, de solidarités plus poussées, organisées autour d’un tout autre mode de coopération européenne.
Le débat sur ces enjeux de société émerge avec ces résistances. En particulier au sein de la première puissance économique de l’UE. En Allemagne, les sidérurgistes viennent d’obtenir, après quelques grèves d’avertissement, 3,6% d’augmentation et l’alignement des rémunérations des intérimaires sur celles des employés permanents, foulant aux pieds la sacro-sainte « modération salariale ». Celle-là même qui était pourtant défendue initialement par la confédération des syndicats allemands (DGB) puisque fruit d’un consensus négocié entre partenaires sociaux.
Mais les temps changent. Le même DGB organise aujourd’hui un « automne chaud », multipliant les rendez-vous pour exiger des hausses de salaires ou le rejet du plan de rigueur du gouvernement Merkel, qui affecte d’abord les plus pauvres. Plus révélateur encore du nouveau climat social et de la montée en puissance de nouveaux enjeux de société, l’organisation a tenu, il y a tout juste une semaine, à Berlin, un « congrès sur le capitalisme ».
Le choc entre les marchés financiers et les peuples, qui marque l’étape actuelle, y est ouvertement abordé. « Cette crise n’est pas une crise habituelle. C’est une crise du système. C’est pourquoi nous vous avons invités à ce congrès, pour en décrypter les causes et nous pencher sur les alternatives », a lancé Claus Matecki, l’un des secrétaires confédéraux du DGB, s’adressant aux participants à ces assises.
Le DGB s’était déjà illustré en proposant, en juin dernier, la création d’une banque publique européenne chargé du financement des États. Cette banque émettrait des bons européens du Trésor, disponibles pour tous les pouvoirs publics à un taux très légèrement supérieur à celui de la BCE (1%) afin de financer emplois et projets d’intérêt général.
La démarche heurte les normes monétaristes des traités de l’UE qui interdisent toute forme de financement des États par la Banque centrale et les contraint donc d’en passer par les conditions des marchés financiers. Mais, précisait le même Claus Matecki, interrogé alors par l’Humanité, quand des règles européennes établies « s’avèrent mauvaises, elles doivent être changées »…
Messages
1. Un vent de résistances populaires dans toute l’Europe, 17 octobre 2010, 17:30, par nervall
il est temps de comprendre que l’UE n’est qu’une banque géante au service de la finance mondiale
et que cette europe n’est pas économique mais financiere
les peuples ont été vendus aux banques privées avec le traité de maastricht
et que l’euro n’ a été conçu que pour la création d’une industrie financiere
il faut vite arrêter le désastre
l’UE ne contrôle plus sa monnaie ni son financement
1. Un vent de résistances populaires dans toute l’Europe, 17 octobre 2010, 22:54
Les européens ne contrôlent plus rien du tout.
Tout à été privatisé et/ou revendu à des étrangers.
Les partis dit "socialistes" ont menti à leurs peuples et ont trahi les nations.
2. Un vent de résistances populaires dans toute l’Europe, 17 octobre 2010, 23:20, par yapadaxan
Les politiques nationales européennes créent les conditions d’un rapprochement des luttes sociales. La contestation critique constate un système d’exploitation à l’échelle planétaire et dont le but consiste en l’enrichissement accru des plus riches. Jamais la conscience de classe n’avait été aussi lucide ni agissante.
Les expériences des 2 Europes (Est et Ouest) confluent vers une lecture à la fois unique (le présent social d’aujourd’hui) et dédoublée (le passé fracturé d’hier).
Voilà sous nos yeux le paradis capitaliste, démocratique, l’espace libre de l’épanouissement individuel et collectif.
L’individu, le peuple, les peuples se voient réduits à leurs justes dimensions : ils sont des marchandises qui s’échangent de moins en moins cher. Pas plus.
Sans rêver excessivement, on peut s’attendre à des bouleversements révolutionnaires sur la base de luttes accrues. A condition, bien sûr, qu’on sache se donner les instruments politiques et révolutionnaires de ces bouleversements.