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"VIVE LE CAPITALISME !"... non ?

Publie le mardi 3 février 2009 par Open-Publishing

La France compte 3,5 millions de personnes non ou mal logées

En un an, 200.000 personnes sont venues grossir les statistiques du mal-logement, selon le rapport annuel de la Fondation Abbé-Pierre, qui alerte sur la situation des personnes âgées et critique le plan de relance.

Sur la réalité du logement en France, les sons de cloche diffèrent. Quant l’Etat affirme financer de plus en plus de logements sociaux, la Fondation Abbé-Pierre tire, elle, la sonnette d’alarme : la situation empire. Selon son rapport 2009 sur l’état du mal-logement en France, une référence annuelle en la matière, le pays compte aujourd’hui 3,5 millions de personnes mal logées ou sans logis (elles sont 600.000 dans ce cas), soit 200.000 de plus qu’il y a un an. S’y ajoutent 6,5 millions de personnes en situation de réelle fragilité de logement, à court ou à moyen terme. Ces chiffres mettent en évidence l’ampleur de la crise dans l’Hexagone, où on estime à 800.000 le nombre de logements manquants pour répondre aux besoins.

Cette précarité touche de façon croissante les plus de 60 ans. « La génération du baby-boom vieillit et, d’ici à 2015, il manquera 115.000 places en maisons de retraite, surtout dans les zones pauvres », souligne le délégué général de la fondation, Patrick Doutreligne.

Même si les retraités jouissent encore d’un niveau de revenu élevé (il était inférieur de 10 % en moyenne à celui des actifs en 2005), la progression du niveau de vie des plus de 65 ans a été en deçà de celle des actifs sur la période 1996-2005. Quant au minimum vieillesse - qui, pour une personne seule, se situait à peu près au niveau du seuil de pauvreté en 1990 -, il est passé en dessous (soit 88 %) en 2005.

La paupérisation va s’accroître, au point, remarque le rapport, « que d’aucuns annoncent le crépuscule des vieux aisés à l’horizon de 2015 ». Déjà, près de 80 % des personnes en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) doivent faire appel aux ressources de leurs proches ou mobiliser une partie de leur patrimoine afin de financer leur prise en charge. « Aujourd’hui, 600.000 personnes âgées vivent avec une allocation de solidarité de 628 euros par mois qui les situent sous le seuil de pauvreté », souligne la fondation.
Paupérisation

Ce phénomène de paupérisation touche aussi les 4,6 millions de personnes des zones urbaines sensibles, soit « plus de 12 % de la population des départements Rhône, Bouches-du-Rhône, Nord, Essonne et Val-d’Oise, voire plus de 22 % en Seine-Saint-Denis », précise le rapport. Cette concentration déclenche un phénomène de ségrégation et d’enclavement - lequel concerne 750 quartiers, y compris, comme en Seine-Saint-Denis, des zones pavillonnaires où l’on voit des maisons louées par trois ménages.

Autre grand thème du rapport cette année, le suivi du droit au logement opposable (Dalo). D’ici à 2012, de 500.000 à 600.000 ménages seront considérés prioritaires au sens du Dalo pour être (re)logés. Mais, à fin décembre 2008, seuls 70.000 dossiers ont été déposés. « Les demandes sont concentrées sur 6 régions : les Pays de la Loire, le Languedoc-Roussillon, le Nord-Pas-de-Calais, l’Ile-de-France, Paca et Rhône-Alpes », énumère la fondation, pour laquelle la faiblesse des dépôts de dossiers s’explique par un déficit d’information.
800 millions en moins

« L’Etat s’est comporté comme un promoteur, il s’est contenté de donner une plaquette aux associations », commente son délégué général. Selon lui, sur les 4.100 relogements annoncés, seuls 2.100 sont liés à l’application du Dalo. Et si, sur le front du mal-logement, le bilan de la fondation est sombre, le plan de relance gouvernemental ne l’éclaircit pas : « Il rectifie juste les coupes ! estime Patrick Doutreligne. C’est un plan de 600 millions d’euros qui ne compense pas les 800 millions d’euros en moins dans le budget du logement en 2009. »

 http://www.lesechos.fr/journal20090...


Quelque 600.000 personnes âgées vivent avec 628 euros par mois, rappelle la Fondation Abbé Pierre

La Fondation Abbé Pierre s’inquiète des conditions de logement des plus de 60 ans et rappelle que "600.000 personnes âgées vivent avec une allocation de solidarité de 628 euros mensuels qui les situent sous le seuil de pauvreté", dans son rapport annuel 2009 sur l’état du mal-logement présenté mardi.

"Appréhender les personnes âgées comme une population homogène bénéficiant d’un confort de vie supérieur aux jeunes générations, c’est faire abstraction des inégalités de revenus qui existent chez les plus de 60 ans", souligne la Fondation dans le document.

"C’est oublier qu’aujourd’hui 600.000 personnes âgées vivent avec une allocation de solidarité de 628 euros mensuels qui les situent sous le seuil de pauvreté défini au regard de la norme européenne à 60% du revenu médian", ajoute-t-elle.

"C’est oublier aussi", poursuit la Fondation, "l’épisode de la canicule qui, à l’été 2003, avait brutalement placé sous le projecteur des médias l’isolement profond dont souffraient des milliers de personnes âgées et les conditions d’habitat inadaptées dans lesquelles elles se trouvaient confinées".

L’organisation s’inquiète pour les années futures. "Si l’allongement de la durée de vie est appelée à se poursuivre, il se pourrait bien qu’avec notamment les mesures adoptées en matière de retraite (les deux réformes de 2003 et 2008 qui allongent la durée de cotisation, NDLR), le mouvement de progression des ressources des personnes vieillissantes s’infléchisse ou même se retourne".

"Dès lors les situations de mal-logement que vivent les personnes âgées doivent moins êtres considérées comme les traces résiduelles d’un passé révolu que comme la préfiguration d’un état appelé à se développer".

La Fondation note également que "les différences de niveaux de vie qui sont encore plus marquées chez les retraités que chez les personnes en âge de travailler risquent (...) d’augmenter à l’avenir car les parcours de vie (âge d’entrée dans la vie active, vie familiale, santé et espérance de vie, inactivité, chômage...) sont de plus en plus affectés par des aléas de carrière, par l’instabilité des revenus, et des périodes de chômage plus fréquentes".

 http://tempsreel.nouvelobs.com/depe...


Rapport mal-logement Fondation Abbé Pierre : la synthèse

PAR Politis.fr

mardi 3 février 2009

Téléchargez ici la synthèse du dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre, rendu public aujourd’hui.

 http://www.politis.fr/IMG/pdf/Rappo...


La Fondation Abbé Pierre critique sévèrement la politique gouvernementale

"Entre obstination et indifférence" : dans son traditionnel rapport annuel, la fondation Abbé Pierre se montre extrêmement sévère à l’encontre de la politique du logement menée en 2008, critiquant à la fois son caractère "incertain et incohérent", l’insuffisance de l’engagement de l’État pour résoudre la crise et la négation des besoins sociaux.

Un chapitre entier lui est consacré dans ce travail qui fait un zoom sur la précarisation du logement des personnes âgées : 600.000 vivent avec une allocation de solidarité de 628 euros mensuels, les situant sous le seuil de pauvreté, souligne la FAP avant de rappeler l’inégalité devant la dépendance et les problèmes rencontrés lors du basculement dans la non-activité. D’autant que le statut de propriétaire ne protège pas du mal-logement : 84% des ménages sous le seuil de pauvreté sont propriétaires de leur logement ou logés gratuitement.
Autre sujet sur lequel se penche la fondation : le Dalo. 70.000 personnes seulement devraient avoir déposé un dossier, fin 2008 alors qu’on estimait à 600.000 le nombre de celles qui étaient concernées. Déficit d’information, complexité à remplir les formulaires... "Les conclusions que l’on dégage après une année d’application de la loi sont ambivalentes", reconnait la fondation qui "pointe les limites des dispositifs institués par le législateur".

 http://www.lemoniteur.fr/145-logeme...