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Vers une dictature policière librement consentie ?

Publie le samedi 12 novembre 2005 par Open-Publishing
5 commentaires

Je ne crois pas que l’on puisse préjuger qu’une quelconque causalité entre le non-désir de manifester et le sacrifice, volontaire ,de nos libertés. Pour manifester, il faut une volonté commune des organisations syndicales et des partis politiques pour appeler à descendre dans la rue.

Or, non seulement, nous n’avons pas d’appel mais en plus nous avons un plus petit dénominateur commun des organisations avec Sarkozy : la trouille des jeunes des cités, la peur des humiliés, la peur des plus pauvres, la peur des étrangers.

Cette peur condtionne l’attidtude des partis, elle les paralyse. Tous ont placé comme condition première : le retour au calme. LO a même parlé dans son édito de " violences stériles" ( les jeunes dont les camarades sont morts, apprécieront... Sans cette violence "stérile", il n’y aurait jamais eu d’enquête, personne n’aurait su que ces morts n’étaient ni des délinquants, ni des voleurs...).

Les questions sociales et coloniales ne sont apparues que secondairement. Dans ces conditions, Les partis d’opposition ont fait, malgré eux, de la question sécuritaire une question prioritaire ! Ce faisant, ils se sont liés les mains face à Sarkozy.

Qu’on le veuille ou non, Sarkozy s’est retrouvé libre de rétablir l’ordre comme il l’entendait. Il l’a parfaitement compris. Dire ensuite, "je persiste et signe" n’est pas, une nouvelle provocation. Elle traduit une nouvelle étape des plans machiavéliques de Sarkozy. Ils ne sont rien d’autre que l’édification d’une dictature policière. Implicitement, les partis d’opposition ont donné raison à Sarkozy. Les partis et les syndicats contestataires se sont retrouvés piégés par leur propre contradiction. Cette contradictiion prend sa source dans l’incompréhension totale qu’ils ont de l’histoire de la République coloniale et de ses résonances dans les quartiers populaires. A ce sujet voir l’analyse du groupe "Républiques des Indigènes" ou encore de l’universitaire Jacques le Goff sur ce site.

Il est temps que la gauche et l’extrême-gauche se remettent en cause. Qu’elles s’interrogent sérieusement, qu’elles analysent en dehors de tous préjugés, en dehors de tous schémas, les mécanismes idéologiques qui fondent la stratégie des néo-conservateurs.

La manière dont Sarkozy a entraîné la gauche et l’extrême-gauche à avaliser sa loi sur le port du voile à l’école, constitue un bon exemple de cette stratégie.

En quelques mots, leur stratégie consiste à entraîner la gauche et ses satellites, sur un terrain qui n’est pas social, ni économique. Cette première phase est extrêmement importants.
Ensuite, à partir d’un plus petit commun dénominateur, fondé sur l’identité culturelle, elle exhorte la gauche à valider ses solutions conservatrices, au nom de la préservation de cette identité, vécue communément, et présenté médiatiquement comme menacé par une force extérieure, une entité toujours étrangère à la nation, de par ses origines .

Cette identité culturelle émane d’une longue construction dont la définition reste floue et ses manifestations complexes. Ce qui en fait paradoxalement sa force, elle imprègne l’ l’inconscient collectif. En france, la construction identitaire s’exprime à travers le dogme d’une République idéale sans tâche ni ombre dans son histoire, dont les piliers fondateurs seraient menacé (la laïcité, la démocratie, la liberté des femmes, etc.)

Voilà là toute la stratégie des néocons. elles présentent deux avantages Rassembler la gauche à ses cotés (l’enfermer, la piéger) sur des thèmes identitaires présentés à la collectivité nationale comme dangeuresement menacé par des forces extérieures, des forces étrangères forcément hostiles. Evacuer du débat démocratique toutes questions sociales et économiques.

Nous avons du pain sur la planche et il n’est pas encore trop tard. Il nous faut aller vite...Que les forces de gauches et d’extrême-gauche se réveillent et sortent de ce piege identitaire.

Salutations fraternelles

Mohamed

Messages

  • tout à fait d’accord.

    La gauche majoritaire (ps) semble terrorisé par leur adversaire de l’opposition.
    Il n’y a cas voir les débats de l’assemblé nationale , je suis tombé en plein jean marc Ayrault, qui avait dû chercher ses mots dans son discours de peur de choquer les fachos qu’il avait en face de lui. Et qui eux ne se génait pas de foutre le bordel, sarkozy, putain de merde, ton kärcher, il faut le prendre avec toi à l’assemblé, il faut nettoyer devant sa porte.
    Ensuite, il y a les parties minoritaires de gauches qui passent qu’à la fin, là la salle est presque vide.
    Ces élites, si bien élevés, s’en vont en laissant leur mépris au peuple.

    Il faut tout faire, absolument tout , pour contrer ces individus qui ne respectent pas la République (mot à la mode). Il faut faire vite, que des associations, des médias communautaires, toutes les communautés de notre pays, les laïques, les religieux, bref, travaillent dans le seul but : ne pas laisser la droite se faire une nouvelle fois réelire.

    Aujourd’hui, le PS, est un grand boulevard pour la droite.

    On sait que d’aller voter c’est important, mais voter pour qui ? Pour le PS, c’est voter le clône de la droite, pour des petits partie d’extrème gauche ? oui, mais on l’a déjà fait et la droite est passé. Qu’est ce qu’on fait ? Réessayer le PS sans grande conviction ? Blanc, s’abstenir ?

    Bref, moi, je sais plus. Seule une méga stratégie organisé dès à présent, peut nous redonner de l’espoir.

    Dès fois, je rêve que les urnes soit plus puissante que son Kärcher.

    Une 9-3, qui pourtant n’a pas arrêté d’engueuler ceux qui pensait que d’aller voter ça ne servait à rien.

  • Tout le monde à gauche n’a pas avalisé la loi sur le voile, merci... Il y a des choses qui sont inexactes.

    Egalement, si on doit une solidarité sans faille aux interets des jeunes concernés il est hors de question de soutenir n’importe quels actes...

    L’axe de la gauche aurait dû effectivement être de demander la démission de Sarko, le retrait des forces policières et aller au devant des jeunes révoltés pour leur parler. Voilà pour la question aigue de cette crise voulue, recherchée et provoquée par Sarkozy...

    La question de cette jeunesse révoltée, humiliée et punie, est une question éminemment sociale.
    La situation faite ne se nourrit pas d’une logique interne aux banlieues et quartiers populaires sauf pour les bordures, elle interagit intimement avec le reste de la société...

    Ce qui manque là en integration, en emplois, en salaires, en traveaux d’embellissements de ces zones urbaines, en moyens fabricants de liens, en transports, en moyens pour des logements de qualité, a été prit et empoché ailleurs, dans les comptes des copains de Sarko, dans les differends avantages concédés aux criminels financiers légaux et illégaux...

    Des vases communicants !
    La banlieue est bien un des centres de la bataille sociale et chaque petit luxe additionel croisé à Neuilly ou dans le 16eme a été pris au pied des HLM, sur l’avenir des jeunes révoltés et exaltés qui galopent la nuit dans les banlieues.

    Le racisme, l’arme éternelle de la division et de la droite extreme ou de l’extreme droite se rajoute à l’exclusion sociale.

    Repondre à tout celà c’est d’abord protéger la jeunesse, defendre ses interets, l’intégrer au combat commun. La defendre energiquement contre les volontés d’emprisonement, de condamnations à la chaîne, des volontés répressives.
    Il nous faut une volonté unificatrice qui évite la tendance à la jacquerie et à la manipulation, la tendance à ce que des victimes du racisme et de la crise s’en prennent à leurs frères exploités, victimes de la crise et du racisme dans les cités, s’en prennent à d’autres travailleurs...

    Copas

  • Implicitement, les partis d’opposition ont donné raison à Sarkozy. Les partis et les syndicats contestataires se sont retrouvés piégés par leur propre contradiction. Cette contradictiion prend sa source dans l’incompréhension totale qu’ils ont de l’histoire de la République coloniale et de ses résonances dans les quartiers populaires.

    Ce qui explique qu’une majorité de Français approuve l’action de Sarkozy et lui fasse confiance pour trouver une solution à la crise des banlieues (53% sondage Ipsos de ce jour). Je suis d’ailleurs très étonné de constater la difficulté que beaucoup des intervenants sur ce site ont à admettre les résultats de ces sondages alors qu’il y a toutes les chances qu’il ne fassent que refléter une réalité mise en évidence par Mohamed : la méconnaissance de l’histoire de la République coloniale, non seulement par les partis et les syndicats mais aussi par une grande partie de l’opinion publique. Il faut savoir que les Français ne se sont jamais levés en masse lorsqu’il s’agissait pour la République de casser du bougnoule, du nhiakwé ou du négro. Il n’y pas si longtemps le 1° Ministre Chirac cassait encore du Kanak - il avait dénié quelques temps auparavant la qualité d’être humain aux militants du FNLKS - sans que le Président Mitterand, qui en avait les moyens, ne l’en empêche. Ceci dans une indifférence quasi-générale.
    Le caractère discriminatoire et stigmatisant de la loi sur le voile est suffisamment évident. Mais la gauche l’a votée unanimement.
    Quand à la loi négationniste du 23 février 2005 qui glorifie le colonialisme français elle n’a scandalisé que quelques juristes et autant d’historiens.
    Enfin nous avons eu récemment un aperçu du degré d’hystérie auquel est capable de se hisser « l’intelligenstia » de ce pays avec la fausse agression du RER D (notons au passage que le terme de « racaille de banlieue » utilisé par la pseudo victime pour désigner les pseudos agresseurs blacks et maghrebins avait été à l’époque complaisamment repris par une bonne partie des médias) .
    J’en reviens donc à Aimé Césaire et à son « discours sur le colonialisme » (1953) dans lequel il montre comment à force de fermer les yeux on se réveille un jour avec des gestapo à l’œuvre. Et l’on se croit victime alors qu’on est complice.
    Et le pire est à venir…

    Valère

    • Il y a une série de sondages contradictoires et il faut reconnaître celà...
      Il y a deux sortes de réactions illogiques :

      Ceux qui ne prennent qu’un regard noir sur les choses et ne choisissent que ceux qui montrent l’approbation de Sarko
      Ceux qui nient l’influence du montage des faits sur les populations et ne se rendent pas compte de l’influence importante portée ainsi par une solution policière au problème.

      Mais ici on ne trouve finalement que ceux qui sont impressionés par la marchine sarkoziste, opposants ou approbateurs... Celle-ci n’est pas si éfficace et Sarko a perdu la première manche et ses provocs visent à gagner la seconde manche.

      Il a perdu du terrain vis à vis de son concurent direct dans la droite...
      La majorité de la population n’apprécie pas l’outrance de ses propos.

      Les sondages montrent quelque chose de clair : Les machinations marchent beaucoup plus mal qu’avant . Les contradictions sondagières le montrent clairement...
      Avant, sur une affaire de ce genre, c’était 70% , tant la manipulation des infos est facile quand on possede les médias.. Maintenant c’est beaucoup moins aisé.
      Et au travail on trouve, justement chez les plus apotres des sécuritaires, de grosses hésitations à enfourcher à nouveau le canasson sécuritaire...

      Il y a eu l’effet Referendum qui est passé par là et qui dévoile + qu’avant la faiblesse de la droite aux affaires et l’agitation du Sarko..

      Les sondages sont contradictoires (et je repose la question : Qui dirige le MEDEF ?) et il nous reste à ouvrir les yeux et les oreilles sur le meilleur sondage qui soit : La discussion, incarnée ou désincarnée (comme le net ou les journeaux), les entreprises, les rues, les quartiers, les familles...

      Maintenant on peut toujours compter, terrorisé et attiré en même temps, le nombre de chenilles du char de la répression, leur largeur et leur épaisseur. Aussi éfficace que de compter le nombre de tanks de l’armée rouge en 1988....

      Copas

  • C’est quoi l’amour ??????????????

    ...peut-être une arme contre la haine et le sadisme...

    DARGOON