Accueil > Vienne : Ni licenciés, ni chômeurs
de Bruno Delion
Marc et Isabelle ne touchent plus de salaire depuis trois mois. Leur ancien patron ne les a pas licenciés. Leurs droits au chômage sont bloqués.
Rien. Ils ne touchent plus rien depuis trois mois. Marc Autret et Isabelle Sigonneau travaillaient dans la même société, spécialisée dans la menuiserie PVC, volets roulants : « Côté Confort Fermeture » située à Jaunay-Clan. Respectivement directeur technique et secrétaire, on leur a demandé de ne plus venir au boulot dans le courant de l’été. Le problème, c’est qu’ils attendent toujours leur lettre de licenciement qui leur donne droit au chômage. Sans ce document, ils ne perçoivent rien. Ni salaire ni indemnités.
Sans papiers
« J’ai été mis en inaptitude par la médecine du travail le 2 août, il avait un mois pour me licencier. Il ne l’a pas fait » raconte Marc, 59 ans. Isabelle, 30 ans, explique comment le 22 août à son retour de vacances, elle apprend qu’elle ne fait plus partie de l’entreprise. Tout comme sa collègue qui travaille au même bureau. « A la fin du mois, il nous a fait comprendre qu’il fallait rentrer chez nous. Il nous a dit qu’il serait ’’ réglo ’’, mais j’attends toujours des nouvelles ». Le 6 septembre, Isabelle envoie un recommandé à son ancien patron. Toujours pas de réponse. « Aujourd’hui sans papiers, on ne peut s’inscrire ni au chômage ni en intérim, car nous ne sommes pas licenciés » expliquent, dépités, les deux anciens salariés. Leur situation financière se dégrade de jour en jour. Six autres ex-salariés seraient dans la même situation. Aujourd’hui, les locaux de Jaunay-Clan sont vides mais selon Isabelle, « l’entreprise continue de travailler dans la Vienne depuis Paris ».
Sans nouvelles
Le 14 octobre, Michaël Murineddu, le dirigeant de « Côté Confort Fermeture » a été convoqué devant le tribunal des Prud’hommes de Poitiers. Il n’est pas venu. Le dossier a été renvoyé pour étudier l’affaire au fond. Nous avons laissé un message à la nouvelle adresse de l’entreprise installée en région parisienne. Comme Isabelle et Marc, nous attendons une réponse.
http://www.lanouvellerepublique.fr/vienne/ACTUALITE/Faits-Divers/24-Heures/Ni-licencies-ni-chomeurs