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Vingt-sixième jour de grève de la faim de Haïdar

Publie le samedi 12 décembre 2009 par Open-Publishing

MADRID - Trois Prix Nobel et des centaines de personnalités du monde de la culture ont exhorté jeudi à Madrid le roi Juan Carlos d’Espagne à intervenir auprès du Maroc pour mettre fin à la "tragique agonie" de la militante sahraouie des droits de l’homme, en grève de la faim depuis 26 jours à l’aéroport de Lanzarote (Canaries) pour réclamer son retour au Sahara occidental.

Dans une lettre adressée au souverain espagnol, les signataires de 19 pays ont souligné notamment, "l’urgence" et la "nécessité" de sauver la vie d’Aminatou Haidar, connue pour son militantisme en faveur des droits de l’homme, qui est "au bord d’un dénouement dramatique". "Nous souhaitons solliciter une intervention explicite de la Maison Royale d’Espagne auprès au monarque marocain", écrivent-ils dans une lettre présentée lors d’une rencontre tenue au Cercle des Beaux Arts, un haut lieu de la Culture à Madrid.

"Nous ne pouvons pas rester silencieux tandis que Aminatou est sur le point de mourir", ajoutent-ils dans leur lettre lue par le célèbre cinéaste espagnol, Pedro Almodovar, en présence de nombreux artistes, comédiens, syndicalistes et autres citoyens anonymes, tous membres de la plateforme de soutien à l’activiste sahraouie.

Trois Prix Nobel comme l’Allemand Günter Gras, l’Italien Dario Fo et le Portugais Jose Saramago ont signé cet appel adressé au roi Juan Carlos, aux côtés de nombreuses personnalités du monde de la culture, dont les célèbres écrivains Mario Vargas Llosa (Pérou, Espagne) et Eduardo Galeano (Uruguay).

Outre Almodovar, la lettre a été signée également par de nombreux autres cinéastes, acteurs ou comédiens espagnols de renom, comme Pilar Bardem, Concha Velasco, Victoria Abril, Javier Bardem et Penelope Cruz, ainsi que plusieurs musiciens et leaders syndicaux.
La lettre a également été soutenue par d’autres personnalités de la culture en Angola, Argentine, Brésil, Chili, Colombie, France, Inde, Italie, Nicaragua, Porto-Rico, Le Salvador et au Portugal, entre autres, selon ses auteurs.

La Présidence de l’Union européenne inquiète de l’état de santé d’Aminatou Haidar

BRUXELLES - La présidence de l’Union européenne a exprimé jeudi soir son inquiétude au sujet de l’état de santé d’Aminatou Haidar, la militante sahraouie des droits de l’homme, en grève de la faim depuis le 14 novembre dernier à l’aéroport de Lanzarote (Canaries).

"La présidence de l’Union européenne, au vue de la situation de Aminatou Haidar, exprime son inquiétude pour la santé de cette dernière, et appelle les autorités marocaines à respecter leurs obligations internationales relatives aux droits de l’homme", écrit la Présidence dans un communiqué. Elle appelle également le Maroc "à coopérer avec les autorités espagnoles afin qu’une solution positive soit trouvée à sa situationá(de Aminatou Haidar)". La militante sahraouie des droits de l’homme poursuit sa grève de la faim en protestation contre l’interdiction par les autorités marocaines de son retour dans son pays occupé.

Martine de Froberville qualifie de "scandaleuse" la déportation d’Aminatou Haidar

ALGER - L’écrivaine Martine de Froberville a qualifié jeudi à Alger de "scandaleuse" l’arrestation récente puis la déportation, par les autorités marocaines, de la militante sahraouie des droits de l’homme, Aminatou Haidar, d’El Ayoun dans les territoires occupés du Sahara occidental vers Lanzarote en Espagne.

"L’arrestation des militants Aminatou et Ali SalemTamek par les autorités marocaines est scandaleuse", a indiqué à l’APS Mme Froberville écrivaine et journaliste, qui vient de publier son dernier livre "Sahara occidental, le droit à l’indépendance". Haider a été arrêtée vendredi 13 novembre à l’aéroport d’El Ayoun, dans les territoires occupés, à son retour de New York où elle a reçu le prix du Courage civil, décerné par la fondation John-Train pour sa résistance pacifique contre l’occupant marocain.

Privée de son passeport, la militante sahraouie a été expulsée le 14 novembre, par les autorités marocaines, d’El Ayoun occupé vers l’île de Lanzarote aux Canaries, où elle a entamé, deux jours plus tard, une grève de la faim illimitée, réclamant son retour au Sahara occidental.

Dans une conférence de presse jeudi, Mme Haidar a réitéré sa volonté de rentrer chez elle "morte ou vivante, avec ou sans passeport". "Ma revendication est de rentrer au Sahara occidental morte ou vivante, avec ou sans passeport", a déclaré la militante sahraouie au cours d’une conférence de presse à l’aéroport de Lanzarote, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, qui correspond au 10 décembre de chaque année.

"Malgré 25 jours de grève de la faim, mon moral est plus haut que jamais", a-t-elle affirmé, en précisant que la lettre qu’elle avait reçue récemment de la part de ses deux enfants l’a renforcée dans ses convictions de "poursuivre la lutte en faveur de la cause".

La militante sahraouie, qui a réaffirmé que le Front Polisario est "le seul représentant légitime" du peuple sahraoui, a ajouté, par ailleurs, qu’il appartient au gouvernement espagnol de trouver une solution à la "situation qu’il a lui-même créée", suite à son acceptation de l’accueillir après son expulsion du Sahara occidental. Elle a affirmé également que "personne ne peut faire pression" sur elle ou l’alimenter de force, comme l’envisage le gouvernement espagnol.

Par ailleurs, la militante sahraouie des droits de l’homme a demandé "au monde et, particulièrement, aux mères" de soutenir sa revendication de retourner au Sahara occidental et lancé un "appel urgent pour la protection des droits de mon peuple, le peuple sahraoui", dans une lettre ouverte à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme.

"En ces moments où l’on célèbre une journée sacrée pour l’humanité, une journée d’idéaux et de principes garantissant les droits fondamentaux, en tant que défenseure des droits de l’homme, je suis en grève de la faim depuis 25 jours à cause de l’injustice et de l’absence du respect aux droits de l’homme", a dénoncé Haidar dans sa lettre.

"Aujourd’hui, comme chaque jour qui passe, je souffre en pensant à mes compagnons emprisonnés. Je souffre en pensant également aux sept militants des droits de l’homme qui, par décision arbitraire du gouvernement marocain, vont comparaître devant un tribunal militaire et qui risquent la peine de mort. Je pense également à la population sahraouie, opprimée et réprimée quotidiennement par la police marocaine dans les territoires sahraouis occupés", écrit Aminatou Haidar.

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