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Voile islamique : l’exemple de l’action des enseignants au lycée La Martinière Duchère

Publie le samedi 2 juillet 2005 par Open-Publishing
18 commentaires

Voile islamique : l’exemple de l’action des enseignants au lycée La Martinière Duchère

Les enseignants sont bien souvent mis en première ligne pour défendre la laïcité, du fait d’une hiérarchie scolaire aux conceptions bien floues.
Jean-Claude Santana, professeur d’Economie Gestion (juriste de formation), membre du Conseil d’administration au Lycée La Martinière Duchère de Lyon et secrétaire (depuis début 2003) de la section SNES de l’établissement revient sur les modalités d’intervention des enseignants dans l’affaire du voile qui a secoué le lycée pendant l’année scolaire 2002-2003. Entretien.

1)Que s’est-il passé l’an dernier au lycée La Martinière Duchère ?

Jean-Claude Santana : Courant décembre (pendant la période du Ramadan), une élève puis deux ont déployé ce qui au début n’était qu’un bandeau, pour arriver un jour totalement couvertes d’un voile. Là les professeurs, après une période de flottement, ont demandé (soutenue par le proviseur) aux deux élèves de retirer le foulard. Elle ont refusé arguant de leur conviction religieuse et de la jurisprudence du Conseil d’Etat. L’une d’elle, majeure, s’est laissée convaincre de replier le foulard (totalement couvrant) en un simple bandeau (un dizaine de cm de large). L’autre élève, mineure, s’est obstinée dans son refus d’accepter la consigne donnée par l’autorité (en vertu du réglement intérieur).

Soutenue par la décision d’un A.G unanime, les professeurs, durant un mois environ ont refusé (pour la plupart) l’élève qui a été envoyée auprès des Conseillers Principaux d’Education (avec un suivi pédagogique). Puis nous avons demandé la médiation de Mme CHERIFI (médiatrice nationale). Son intervention s’est bornée à constater la situation. Elle a fait le diagnostic suivant : soit vous acceptez l’élève en classe, soit vous réunissez le conseil de discipline. Le proviseur décide alors de convoquer le conseil de discipline et là les choses se compliquent. Lorsque la famille reçoit la lettre recommandée de convocation, elle fait intervenir un avocat (présent aux cotés de la jeune fille dès le début) qui sollicite le Recteur de l’Académie lequel donne l’ordre (oral) puis par écrit de "sursoir" à la réunion du conseil de Discipline. Une Assemblée Générale des professeurs (plus quelques administratifs) décide de fixer une date butoire pour obtenir la réunion du conseil de discipline : le 13 mars.

2)Quelle a été la réaction du corps professoral ? Et de la hiérarchie scolaire ?

Réaction des professeurs : L’Assemblée Générale (Plus de 200 personnes) décide que :
 l’élève ne sera pas acceptée en classe ; renvoyée à la vie scolaire avec du travail et un suivi pédagogique.
 demande la convocation du Conseil de Discipline dans l’éventualité ou l’élève s’obstine dans son refus de se soumettre à l’autorité des professeurs et du réglement intérieur. Le chef d’établissement ainsi que l’équipe éducative, poursuivra le dialogue avec l’élève et la famille (en vain). Le papa déclarant que si cela ne tenait qu’à lui, elle ne porterait pas le foulard. Ce discours de façade ne nous a pas convaincu, car d’une part la grande soeur servait d’interprète et d’autre part, la famille était "conseillée" par un (des) avocats depuis le début de l’affaire. En effet, sitôt que nous avions mis en oeuvre les décisions de l’assemblée générale, le Rectorat ainsi que le chef d’établissement ont reçu des sollicitations d’avocat.

Nous avons rencontré les membres du cabinet de M. le Recteur, accompagnés d’un inspecteur de vie scolaire. Rencontre inutile car leur discours tendait à nous convaincre qu’il n’y avait pas de problème et que la jursiprudence du Conseil d’Etat avait définitivement résolu la question.
Devant la situation de blocage, les professeurs élus au C.A ont demandé à M. le Recteur de l’académie la venue de la médiatrice nationale, Celle ci est intervenu (dans une pseudo médiation) rencontrant la famille (toujours avec la grande soeur "tchadorisée") puis les professeurs de la classe accompagnés des professeurs élus au C.A ainsi que de la Direction.

La médiatrice fit le diagnostic de la situation, en soulignant :
 qu’en France aujourd’hui il n’y avait plus de problème de foulard,
 qu’il n’était pas admissible juridiquement d’écarter durablement l’élève de la classe et qu’en conséquence soit nous reprenions l’élève en classe soit nous convoquions le Conseil de Discipline. La décision de ce dernier pouvant le cas échéant être désavouée par le Recteur de l’Académie.

Le lendemain, le chef d’établissement décide de convoquer le Conseil de discipline sur la base des multiples rapports rédigés par les professeurs. Les courrier recommandés sont envoyés, et dès réception, la famille (leur avocat) alerte les services du Rectorat et les médias. M. le Recteur intervient auprès de Mme le Proviseur pour exiger : l’acceptation de l’élève en classe, et la "suspension" du Conseil de Discipline. pour prendre le temps de la négociation, pour éviter de faire de cette jeune fille un martyre, pour maintenir la "paix sociale". M. le Recteur déclarera sur les antennes de France 3 "Ces professeurs réclament une tête ; je ne suis pas celui qui leur donnera.... Tout cela pour 20 cm² de tissus qui n’ont pas de caractère ostentatoire". Il faut remarquer qu’il nous proposera néanmoins de rencontrer le Recteur de la Mosquée de Lyon pour discuter de ce foulard qui selon lui n’avait pas de caractère religieux (méprisant ainsi les convictions déclarées et respectables de cette jeune fille). Nous avons bien entendu refusé l’immiscion d’une autorité religieuse dans la vie de l’établissement. L’Assemblée Générale qui suivra fixera une date butoire pour reconvoquer le Conseil de Discipline (le 13 mars). A cette date nous ferons grève faute d’avoir obtenu la réunion de cette instance. (4 mois ce sont écoulés).

M. le Recteur acceptera de recevoir les représentants des professeurs, en présence d’un Inspecteur Général que nous demandions, le lendemain. Mme le Proviseur sera écartée de cette réunion à la dernière minute. Durant cette rencontre houleuse, M. le Recteur a cherché à minimiser le problème, assimilant le foulard islamique aux marques et logos présentes sur les vêtements. Il insistait beaucoup sur la nécessité de maintenir le dialogue avec une communauté. Devant cette situation de blocage nous décidons de solliciter les Elus (députés, sénateurs et maire de Lyon)

3)Et les parents d’élèves et les élèves ?

Les parents d’élèves, ont été informés directement (distribution d’un courrier) ils avaient la possibilité de nous retourner un coupon réponse . 260 familles ont exprimés leur soutien actif à notre action.

Les élus des parents (FCPE et PEEP), ont marqué leur soucis d’apaisement. Ils souhaitaient que l’on sorte de la situation conflictuelle. Pour l’un des membres de la FCPE, nous avions totalement raison d’exiger la tenue du Conseil de Discipline mais il ne tenait pas à être "au premier rang" car il avait le souvenir de mesures de rétortions qu’il avait du subir lorsqu’il avait siégé dans cette instance au collège ; habitant le quartier et ayant sa fille dans l’établissement, il exprimait sa crainte de "représailles" C’est dire dans quel état de sérennité les parents et les enfants se déterminent... Une pétition demandant l’intervention du législateur a réuni 1500 signatures.

4)Comment vous êtes-vous organisés ? Au nom de quelles valeurs ?

Les valeurs que nous défendions : la défense de la Laïcité. Non pas la conception exprimée par le Conseil d’Etat (Laïcité à géométrie variable : rigoureuse pour les adultes et "tolérante" pour les élèves, considérés comme des usagers, consommateurs d’un service public éducatif).
L’’école est le lieu où se partage les valeurs universelles attachées à la liberté, l’égalité, fraternité. La mission éducative a une ambition émancipatrice. Elle doit donner aux citoyens en devenir, les moyens de s’émanciper des déterminismes sociaux, culturels, ethniques ou liés au sexe. On ne va pas à l’école comme à la Poste ou dans tout autre service public. Les convictions religieuses des uns et des autres sont tout à fait respectable, mais nous n’avons pas à les connaître. Elles relèvent de la sphère privée. Dans cette action, se sont engagés des professeurs de toutes origines, de toutes confessions ou sans confession. Bon nombre des jeunes filles, de culture musulmane attendaient un soutien de notre part, afin qu’au sein de l’école elle puisse échapper à la pression communautaire qu’elles ont a subir.

5)Aujourd’hui quelle est la situation au lycée La Martinière ?

La situation actuelle : nous avons travaillé à la modification du réglement intérieur afin de le rendre plus précis. Sur la base de l’exigence assignée à tout membre de la communauté éducative "être tête découverte dans l’enceinte de l’établissement", nous avons obtenu que trois jeunes filles retirent leur voile en rentrant dans l’établissement.

6)Quelle leçon tirez-vous de ces "événements" ? Quel message voudriez vous donner aux enseignants confrontés aux mêmes problématiques mais qui ne savent comment réagir ?

Je pense que nous illustrons une situation symbolique de celle qu’ont a subir dans de nombreux établissements des collègues qui ne savent comment faire. C’est à cet effet que nous envisageons la création d’une "brochure" (papier ou informatique) destinée à fournir un "mode opératoire" afin que les collègues puissent trouver quelques conseils très pratiques destinés à permettre une réaction collective qui seule peut préserver les valeurs auxquelles toutes et tous sont attachées. Il faut observer que les élèves, dans notre établissement, ont parfaitement intégré l’idée que le port du foulard comme de tout autre couvre chef était interdit. Une élève, dans ma classe (amie de celle qui l’an dernier était à l’origine du conflit) m’a dit "mais maintenant c’est interdit dans ce lycée". Cette observation est à prendre à deux niveaux : d’une part c’est très rassurant car cela nous conforte dans l’idée que l’on peut faire respecter une règle dès lors que la collectivité dont elle émane, exprime une exigence ferme, mais le deuxième aspect de cette remarque est moins réjouissant, cela signifie que s’il n’y a pas de règle qui s’applique à l’ensemble du territoire, la "ghettoïsation" des quartiers et des lycées s’ancre profondemment dans les esprits et dans la réalité. Il y aura des établissements scolaires de l’éducation nationale qui acceptent le voile (à public spécifique) et d’autres qui accueilleront les élèves d’autres "communautés".

Pour éviter ce risque, une solution, un cadre réglementaire commun : une loi ou un décret qui interdise le port de tout signe, symbole religieux ou politique à l’école.

Jean-Claude Santana

Messages

  • Je dois être bête mais je croyais qu’il y avait une loi, adoptée en 2004 - cela a fait assez de bruit - qui interdit le port de tout signe religieux ostensible (ou ostentatoire, je ne sais plus quelle version l’a emporté) et qu’en conséquence on n’avait plus à se référer à l’avis du Conseil d’Etat (1989 si ma mémoire est bonne ?).
    La loi est la loi, et aucun texte (donc a fortiori le réglement intérieur d’un établissement scolaire) ne peut y déroger.

    • Ancien précaire dans l’éducation nationale, quand on s’est mis en grève les profs ont les a pas beaucoup vus avec nous (surtout ceux du SNES) comme les lycéens aujourd’hui d’ailleurs...... Par contre pour faire la chasse aux gamines voilées, là ils sont présents. Pendant ce temps le gouvernement continue tranquillement à détruire ce qui reste de l’éducation nationale

  • "Elle doit donner aux citoyens en devenir, les moyens de s’émanciper des déterminismes sociaux, culturels, ethniques ou liés au sexe."

    La bonne blague...
    Comme si tout le système éducatif n’était pas un système de détermination sociale, culturelle, ethnique et inculquant à chaque sexe son rôle. Ce qui dérange, c’est que le déterminisme de ces filles n’est pas le déterminisme "bien de chez nous", le déterminisme officiel qui permet à notre société de se reproduire correctement : école-ANPE-travail-ANPE-travail-retraite-mort, et en chantant les louanges de Liberté Egalité Fraternité, s’il vous plait.

    On en vient à parler de "grande soeur "tchadorisé"" , qu’il faut sans doute prononcer avec une moue de dégoût, genre "punk". Et encore, les punk ça passe, mais les musulmanes non.

    Las, trois fois, hélas, une évolution spirituelle, politique et militante se fait jour dans une jeunesse un rien basanée. Quelque chose de nouveau, non plus la bouillie de la sous-culture américaine hip-hop qu’on essaya de leur faire avaler, mais de la révolution possible, euh... non, pas de la révolution, du terrorisme islamiste, à base de pudeur excessive, de rigueur excessive, de foi excessive, l’étrange désir de maîtriser ses désirs au nom d’une pensée mythique, avec ses concepts d’effort (jihad), de lutte (jihad), de guerre (jihad), avec ses exigences et son entêtement à ne pas vouloir comprendre que le civilisé c’est le mécréant, le phobique du voile, celui qui prend des crédits à 5% alors que le Coran l’interdit, ce malheureux professeur qui voit son autorité remise en cause par Dieu, le Tout-Puissant.

    Rien ne va plus, alerte ! sortez vos avocats et vos procès, des jeunes ont la foi !

    • tu devrais réviser tes livres d’histoire ,les anciens se sont battu pour que tu puisses t’exprimer en liberté.
      tu ne te reconnais pas dans la république ,tu préfére sûrement "l’état français " de pétain.
      Il n’y a pas d’autres alternatives.
      c’est vraiment absurde ce raisonnement de petit "bobo "fumeur de chichon,fils de bonne famille qui ne veut pas s’insérer dans le système ,qui a le langage poujadiste(tous pourris) de jean-marie .
      tu as du en " baver" à l’école ,c’est sûrement du à tes difficultés intellectuelles ,tu ne peux pas en vouloir aux enseignants,il fallait préparer un métier,tout le monde ne peut pas étudier.
      chichonnette

    • Très belle réponse. On y sent toute la force du système éducatif français, amour du beau verbe, syntaxe travaillée et riche vocabulaire.
      Mais je remarque que les anciens se sont aussi battu dans la division Charlemagne et que c’est eux qui étaient pétainistes. Quand je regarde mes livres d’histoire, je vois aussi qu’ils ont colonisé, déporté, massacré, et qu’aujourd’hui certains héritier de cette belle république ont du mal avec des signes ostentatoire de non-gauloiserie certifiée conforme.
      Il ne manquerait plus que les Sikh demandent à porter un turban à l’école... Ah, mais ils l’ont fait, et ils sont autorisés à le porter, me semble-t-il.
      Dommage que tous les "immigrés de x ième génération", ceux à qui on a encore du mal à dire qu’ils sont français, ne se mettent pas au costume traditionnel des pays d’origine de leur x ième ancètre. Ca mettrait un peu de diversité dans notre douce et peureuse France.

  • Les droits de l’enfant, charte des Nations Unies, qui ont ete signes par la France sont bafoues par des enseignants stupides a vouloir imposer leurs vues au lieu de se mettre en quatre pour l’education de tous nos enfants et leur reussite.
    On sait que la laicite n’a rien a voir avec l’interdiction de signes religieux a l’ecole : la laicite s’applique aux fonctionnaires, pas aux usagers. Ainsi, helas une loi nouvelle fut votee pour enteriner des mesures d’exclusion d’enfants des ecoles publiques..
    Lamentable.
    Acceptons nous les uns les autres tels que nous sommes, cessons d’imposer des mesures sectaires.
    J’ai grandi a l’ile de la Reunion, question d’ouverture d’esprit, les reunionnais montrent l’exemple a suivre.

    • "On sait que la laicite n ?a rien a voir avec l ?interdiction de signes religieux a l ?ecole"

      Faux, tout du moins en France, vous devriez le savoir, car depuis que quelques juges irresponsables ont oublié ce principe, une loi l’a rappelé. Vous pouvez ne pas être d’accord, mais c’est comme ça, la laïcité en France interdit les signes religieux et depuis très longtemps.

      Quant à Jean-Claude Santana, je ne vois pas où il veut en venir : à ce que je sais, il existe bien "une solution, un cadre réglementaire commun : une loi ou un décret qui interdise le port de tout signe, symbole religieux ou politique à l ?école". On dirait que l’on a là un vieux texte qui date d’avant la loi ? Ou alors serait-ce que les recteurs ne veulent pas appliquer la loi ?

      Mon interrogation rejoint celle du premier intervenant, 83.***.115.**...

    • Les droits de l’enfant ne justifient pas que l’on laisse des gamines étouffer sous des voiles par 35° de chaleur, simplement parce qu’elles sont des filles !
      Pourquoi pas aussi le droit de l’enfant à l’excision (puisque telle est sa culture) ?!

    • Oh oui ! Et sauvons les touareg qui étouffent sous leurs voiles depuis des siècles ! Ils n’ont pas compris qu’on vivait mieux sous 45° en short avec des tong ?

    • ça vous arrange de tout mélanger, mais là on parle des enfants, non ?
      En tant que mère et grand-mère je sais tous les effets d’un coup de chaleur sur des enfants trop couverts par temps chaud ou en cas de fièvre, et je ne vois pas pourquoi l’on soumettrait des petites filles, au nom d’une loi religieuse datant de plusieurs siècles et qui ne concerne que des adultes, à ce qui s’apparente à de mauvais traitements.

    • Euh... non, on parle d’adolescentes et de femmes.
      Le voile est recommandé par certains aux femmes et non pas aux petites filles. Ce sont des jeunes filles pubères de 15 ans et plus qui s’y mettent.
      Et si le port du voile augmentait les chances de coup de chaleur, croyez-vous qu’il serait si fréquent du Maroc à l’Afghanistan ?

    • La santé ou le bien-être des petites filles et des femmes n’ont jamais été la préoccupation première des différentes sociétés qui, par le passé ou actuellement, ont imposé des pratiques discriminatoires à leur égard (pieds bandés en Chine, excision en Afrique, vêtement occultant dans les société musulmanes, etc).
      Ces sociétés ont toujours d’excellentes raisons à avancer : "religieuses", "morales", "hygiéniques", mais ce qui sous-tend leurs pratiques séculaires ressort plutôt de la volonté de cantonner la gent féminine dans une sous-catégorie d’êtres humains.

    • et j’ajouterai que ce faisant ils se privent de l’apport intellectuel de la moitié de leur population, ce qui explique peut-être la stagnation de certaines régions du monde où ces coutumes se sont perpétuées...

    • Sauf que la position de la femme dans telle ou telle culture, n’a rien à voir avec la position de ces femmes dans notre culture. Celles qui choisissent le voile en France sont généralement de bonnes élèves sans problème particulier. Bien sûr, maintenant qu’on les exclut de l’enseignement normal, la réussite de leurs études risque d’être plus problématique. Mais l’Islam étant une religion d’effort, on peut espérer qu’elles s’en sortent très bien malgré ce handicap.
      Ce que je vois dans cette loi faite sur mesure contre ces musulmanes, c’est fantasme, peur de la différence et réminiscence d’un passé révolu par des plus de 50 ans qui croient que ce qu’elles ont vécu et ce que vivent ces filles. Mais il suffit d’aller écouter ces demoiselles pour voir que ce voile est signe de révolte, de fierté, de manifestation d’une identité qu’elles choisissent d’assumer puisque cela fait 30 ans qu’on refuse à leurs parents, à leurs frères, à elles-même d’être français à part entière.
      Pour faire une analogie avec d’autres cultures minoritaires, je dirais que les musulmanes qui portent le voile, sont comme les gay qui défilent à la gay pride. Elles font ressortir des passions pas très nettes, elles dérangent.
      Et si vous voulez avoir des avis de musulmanes voilées sans trembler de peur en entrant dans ces quartiers qu’il faut "nettoyer au karcher", allez sur www.mejliss.com, ça sera mieux que rien.

    • "Et si vous voulez avoir des avis de musulmanes voilées sans trembler de peur en entrant dans ces quartiers qu’il faut "nettoyer au karcher", allez sur www.mejliss.com, ça sera mieux que rien"

      ça, pour le coup, ça m’a bien fait rigoler...
      Ma (défunte) belle-mère, musulmane rigoureuse -et non rigoriste-, faisant ses prières et ayant été à La Mecque, disait à une de ses filles qui voulait porter le voile : "La religion, c’est dans le coeur et non pas sur la tête" !
      Je pense comme elle : la publicité de la foi n’est pas nécessaire, ou bien alors c’est du prosélytisme, et ça n’a rien à faire dans l’école -laïque- de la République.
      Par ailleurs (à part la dernière phrase), j’ai trouvé votre intervention très intéressante et relativement mesurée, ce qui permet le dialogue.
      Bonne journée.

  • Quelques précisions d’une utilité pressante au vu des raccourcis présent à la fois dans le corps du texte de M. Santana et dans les commentaires qu’il a suscité.

    Un titre aurait été plus évocateur : "ou comment les enseignants ont fait fi des lois de la république.
    Les lois datant d’un siècle sont d’une limpidité aveuglante (ces profs en ont été des victimes patentes !), une jeune fille portant un foulard ne peut être exclu de ce fait. la preuve, et des plus évidentes a été la loi scélérate du 15 mars 2OO4. Si ce n’était pas le cas, nul besoin d’une loi qui viennent instituer ce fait nouveau.

    Le Conseil d’Etat, Les tribunaux administratifs, les ministres de l’éducation nationale, et tous les rectorats de France et de Navarre n’ont eu de cesse de rappeler cette norme : on n’exclut pas une jeune fille de l’école parce qu’elle a un foulard sur les cheveux ! Plusieurs précisions ont été apportés notamment celle du foulard non ostentatoire.

    Pour la gouverne d’un de nos commentateurs zélés (trop cette fois ci) : le rôle d’une loi n’est pas de rappeler mais d’instituer une norme nouvelle. Heureusement sinon on aurait les lois existantes qui ressortiraient tous les quatres matins. Sans rancune, n’est pas juriste qui veut !

    La lecture d’un texte commence par son titre et son sous titre, cet écrit évoque une situation qui s’est présenté en 2002 - 2004 est d’avant la loi du 15 mars 2004. Ce genre d’évidence échappe encore au lecteur négligent, toujours plus prompt à être dur avec son vis-à-vis. Ne dit-on pas que plus tu es superficiel avec toi-même, plus tu es dur avec les autres !

    Tout cela pour rester courtois, les insinuations nauséabondes de M. Santana, rendant une fois encore public le diagnostic éhonté de ses piètres connaissances en matière de laïcité, de sa vision d’une période sombre de l’histoire de notre pays. Dire que nos enfants sont formés par ce genre d’esprit fait froid dans le dos et présagerait d’années à venir bien sombre si la grande majorité de ses collègues n’était pas intègre. Collègues ... en france qui sont l’honneur de ce corps de métier, qui n’ont pas suivi le comportement pitoyable et illégal de ceux de ce lycée.

    Ce cas dénote d’une ère nouvelle, il y a quelques années, les enseignants jouissaient, à juste titre d’une grande estime et d’un immense respect de la part de leurs élèves. Ils étaient leurs modèles... Ce genre de comportement inique qui défit ostensiblement la république et ses institutions salit durablement une image qui était sans doute trop flatteuse. Les enseignants sont finalement qu’à l’image de la société.

    • il y a eu une loi, adoptée en 2004 qui interdit le port de tout signe religieux ostensible et qu’en conséquence on n’avait plus à se référer à l’avis du Conseil d’Etat .La loi est la loi de la République , et aucun texte (donc a fortiori le réglement intérieur d’un établissement scolaire) ne peut y déroger.
      Les directions d’établissement ,les enseignants la respectent obligatoirement ,un fonctionnaire ne discute jamais les consignes des supérieurs hiérarchiques.
      Des sanctions graves,comme l’exclusion peuvent être prises.En conséquences ,on ne parlera plus du port du voile islamique à l’école.L’école est un lieu de travail et uniquement un lieu de travail.
      point final.
      La République fait preuve de fermeté ainsi elle garantie la Liberté ,L’Egalité et la Fraternité.
      europeleft

    • Moi qui croyait que l’école était un lieu d’éducation...
      Et dire que je pensais que les fonctionnaires faisaient parfois grêve pour discuter des consignes de leurs supérieurs.
      Nous voilà bien, des fonctionnaires esclaves de lois scélérates et des enfants au travail, rien qu’au travail.