Votre pharmacien vous (dé)conseille ... l’Espagne

J’entrais toujours avec confiance chez mon pharmacien jusqu’à ce jour récent où j’y piochai machinalement une brochure d’information grand public "Votre pharmacien vous conseille" (n° 76). Quand j’y lis dans un dossier sur le cannabis qu’il mettrait en danger les performances sexuelles masculines, j’ai envie d’en envoyer un exemplaire à chacun des 8 enfants officiels de Bob Marley ou bien aux 52 de son bassiste Aston Francis Barrett.

La suite donne moins envie de sourire car elle s’apparente à une volonté de manipulation assez suspecte. « Le cannabis est dangereux au volant » clame par exemple ce bulletin du groupe Optipharm au milieu d’une longue série d’autres lieux communs tendancieux rabâchés par les médias d’Etat.

Certes, si on en fait grand usage, il est certainement déraisonnable de s’installer ensuite au volant. C’est comme avec l’alcool qui, lui, est en vente libre car pilier de la culture nationale.

– "Et comme avec les antidépresseurs et autres anxiolytiques copieusement vendus chaque jour par votre pharmacien !... "

– " Quoi ! Par mon pharmacien qui me conseille ?"

– "Eh oui, lui-même qui omet pourtant de placarder des alertes contre la surconsommation de ces paradis artificiels légaux autrement plus dévastateurs pour notre pays qui en détient le record du monde !"

– "Le lobby pharmaceutique serait-il en train d’enfiler ses habits de campagne électorale ?"

– "En tout cas, le jour où, comme en Espagne aujourd’hui, les officines françaises seront autorisées à vendre du cannabis soigneusement rentabilisé par les labos pharmaceutiques, Votre Pharmacien Vous Conseillera tout autrement ..."

Théo Henrik Crumb