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Walden Bello : nous AVONS des alternatives !

Publie le vendredi 23 janvier 2004 par Open-Publishing

Walden Bello, président de Focus on Global South

"Nous passons systématiquement pour des sortes de nihilistes, des gens qui ne savent dire que non, sous prétexte que nous n’aurions pas d’alternatives au système en place. Mais les alternatives sont connues depuis de décades. Simplement, les tenants du pouvoir exigent que nos alternatives soient "efficientes". Mais être efficient selon leurs exigences, c’est perpétuer la logique de la croissance, de la surproduction, de la réduction des coûts, de la profitabilité, ce que nous ne voulons pas ! Ce n’est pas notre projet alternatif. Nous voulons une alternative réelle, complète et non juste efficace selon des critères néolibéraux. Une alternative "soutenable" (ou "durable" comme on traduit mal dans la francophonie, ndr). Une organisation économique qui sert d’abord le but de libérer les hommes et non d’en faire des consommateurs."

"Il faut remettre la société au-dessus des marchés, de l’économie et de la profitabilité", assène l’universitaire phillippin. Nous refusons d’être soumis à la spéculation financière, nous voulons un commerce équitable, nous voulons que la production reflète les réels besoins de la société. Et pour cela, il est nécessaire de créer une instance de contrôle des marchés. Ce n’est pas un combat technocratique, mais un combat social, fait d’éducation et de culture.

"Cela exige un changement du système économique global. Une déconstruction aux niveaux national et international. Avec les institutions internationales (celles de Brentton woods : Fonds monetaire international, Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce, ndr), toutes nos alternatives sont condamnees a rester marginales. Trop proches du capitalisme globales, les instances économiques mondiales que sont le FMI, la BM et l’OMC doivent abandonner leur pouvoir. Et inutile de croire a un FMI, une BM ou un OMC alternatifs. Il faut seulement faire de l’espace pour les economies nationales et la justice. Resumon : reduire ou demanteler ces institutions, revitaliser les institutions des Nations Unies, leur insuffler un nouvel esprit, les liberer de l’influence des institutions economiques, renforcer le pouvoir d’organismes regionaux comme le Mercosur, l’Asean, le Sadec, etc.,

"A la place d’un pouvoir global purement économique, il faut créer un organe de contrôle et de balance qui soit pluraliste, de taille moyenne et aux moyens limités,rassemblant toute une gamme d’organisations de tailles et de pouvoir moyens. Il s’agit de la "dé-globalisation" affirme Bello, (formule qui fait le titre de son dernier livre, ndr), ce qui ne veut pas dire rompre avec l’économie internationale mais que celle-ci donne sa place à chaque pays."