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Xinjiang : le président Hu interrompt son voyage en Italie

Publie le mercredi 8 juillet 2009 par Open-Publishing

Xinjiang : le président Hu interrompt son voyage en Italie

ROME (Italie) - Le président chinois Hu Jintao, en visite officielle en Italie pour participer au sommet du G8, a décidé d’interrompre son voyage et de rentrer en Chine en raison de la situation au Xinjiang où des émeutes ont fait plus de 150 morts, a annoncé l’agence Ansa.

"Etant donné l’aggravation des désordres dans le Xinjiang, le président Hu Jintao a décidé d’anticiper son retour en Chine et de ne pas participer au sommet du G8" qui s’ouvre mercredi à L’Aquila, dans le centre de l’Italie, a indiqué dans la nuit de mardi à mercredi l’agence citant Tang Heng, le premier conseiller politique de l’ambassade chinoise à Rome.

Hu Jintao, qui se trouve en visite en Toscane, à Pise, "est en train de quitter cette ville pour se rendre à Pékin", selon la même source.

Le président chinois, arrivé dimanche en Italie, a rencontré le lendemain son homologue Giorgio Napolitano et le chef du gouvernement Silvio Berlusconi.

Le chef de l’Etat italien avait évoqué lors de sa rencontre avec Hu Jintao la question des droits de l’homme en Chine, tandis que Silvio Berlusconi avait examiné avec son interlocuteur les relations économiques bilatérales.

Plusieurs accords commerciaux d’une valeur de plus d’un milliard d’euros ont été signés en marge de la rencontre entre MM Berlusconi et Hu.

Hu Jintao avait quitté lundi soir Rome pour se rendre à Venise, où il a passé une partie de la matinée mardi, avant une visite en Toscane, à Florence et Pise d’où il est parti.

La Toscane abrite une importante communauté chinoise qui s’occupe de la fabrication du textile.

Selon des sources chinoises à L’Aquila, citée par Ansa, la délégation de Pékin participera quand même aux travaux du G8, même en l’absence du président.

Le G8 réunit l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, le Japon et la Russie. Les travaux du sommet débuteront mercredi vers 11H00 GMT avec un déjeuner de travail.

La Chine doit participer au second jour des travaux, jeudi lorsque le G8 s’élargira aux cinq pays émergents (Mexique, Chine, Afrique du Sud, Brésil, Inde) accompagné de l’Egypte.

De nouveaux troubles ethniques ont éclaté mardi à Urumqi, capitale du Xinjiang, où des milliers de Hans, armés de bâtons, de pelles et de machettes ont envahi les rues pour se venger après les émeutes des Ouïghours, musulmans turcophones de cette région, qui ont fait 156 morts et plus d’un millier de blessés dimanche.

08 juillet 2009 01h04

http://www.romandie.com/infos/News2/090707230452.9q09rw7a.asp

Xinjiang : quelque 200 Ouïghours armés face à la police à Urumqi

URUMQI (Chine) - Environ 200 Ouïghours, portant des armes improvisées, protestaient mercredi dans un quartier musulman d’Urumqi, capitale du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), dans un face-à-face tendu avec la police, a constaté un journaliste de l’AFP.

Cette manifestation intervient au quatrième jour de graves violences interethniques dans la capitale de la région autonome du Xinjiang, entre Ouïghours, ethnie majoritaire dans la région et Han, majoritaires en Chine, qui ont fait 156 morts dimanche, de source officielle.

Les Ouïghours se sont rassemblés près d’un cordon établi par la police pour les séparer des quartiers hans, afin de protester contre des exactions commises selon eux, la veille, par ces derniers contre des membres de leur communauté.

"La nuit dernière, environ 300 Hans ont franchi le cordon de sécurité et ont attaqué des maisons et saccagé un restaurant", affirme un musulman, Akbar, 20 ans, "ils ont même battu un homme de 50 ans".

Il n’était pas dans l’immédiat possible de vérifier ses dires.

Le nombre de protestataires a grandi lorsque des hélicoptères ont largué sur le quartier des tracts affirmant que Rebiya Kadeer, chef de file des exilés ouïghours en exil aux Etats-Unis, avait fomenté les violences de dimanche.

Les manifestants étaient équipés d’armes de fortune, certains de bâtons surmontés de poignards, de tuyaux et de pierres, et faisaient face aux forces de sécurité en invectivant les policiers, dans une zone proche des quartiers de Hans.

Les forces de l’ordre ont repoussé les journalistes qui ne pouvaient plus être témoins de la scène.

Mercredi, elles étaient massivement présentes dans la ville de plus de deux millions d’habitants où la tension restait très vive, et elles maintenaient une séparation physique entres les deux communautés afin d’éviter de nouvelles violences meurtrières.

Les Hans avaient envahi par milliers les rues d’Urumqi mardi, armés de bâtons, de pelles et de machettes, clamant leur colère et leur soif de vengeance contre les Ouïghours, mais les forces de l’ordre, déjà en nombre, avaient réussi à éviter des confrontations.

08 juillet 2009 07h20

http://www.romandie.com/infos/News2/090708052054.d5k10p5a.asp