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ZIZEK(remix 2x- Après le vote Non)

Publie le dimanche 5 juin 2005 par Open-Publishing
1 commentaire

(Toujours traduction de survol de Louise Desrenards ; la version est bilingue afin déviter les contresens éventuels ; merci de la corriger si
vous la trouvez incorrecte en français)

Source The guardian

http://www.guardian.co.uk/eu/story/...
http://www.guardian.co.uk/eu/story/...

The constitution is dead. Long live proper politics
La constitution est morte. Vive la politique propre

Like Amish teenagers, Europe’s voters were not offered a truly free choice
Comme aux adolescents "Amish", on n’a pas offert de choix vraiment
libre aux électeurs de l’Europe

Slavoj Zizek
Saturday June 4, 2005
Samedi 4 juin

Amish communities practise the institution of rumspringa. At 17 their
children, until then subject to strict family discipline, are set free. They
are allowed, solicited even, to go out and experience the ways of the modern
world - they drive cars, listen to pop music, watch TV and get involved in
drinking, drugs and wild sex. After a couple of years they are expected to
decide : will they return to be full members of the Amish community or leave
it forever and become ordinary American citizens ?

Les communautés Amish pratiquent l’institution du rumspringa. À 17 ans
leurs enfants, jusque-là soumis à la discipline de famille stricte, sont mis
en liberté. On leur permet, on les sollicite même, pour sortir et éprouver
les voies du monde moderne - ils conduisent des voitures, écoutent de la
musique pop, regardent la télé et s’impliquent dans la boisson, les drogues
et le sexe sauvage. Après deux ou trois ans on attend d’eux qu’ils décident
 : reviendront-ils pour être membres à part entière de la communauté Amish ou la laisseront-ils à jamais pour devenir des citoyens américains ordinaires ?

But far from being permissive and allowing the youngsters a truly free
choice, such a solution is biased in a most brutal way. It is a fake choice
if ever there was one. When, after long years of discipline and fantasising
about the illicit pleasures of the outside world, the adolescent Amish are
thrown into it, of course they cannot help but indulge in extreme behaviour.

Mais loin d’être laxiste et de permettre aux jeunes un choix vraiment
libre, une telle solution est influencée par la façon la plus brutale. C’est
un choix faux si jamais il y en eut. Quand, après de longues années de
discipline et avoir fantasmé sur les plaisirs illicites du monde extérieur,
les adolescents Amish y sont jettés, naturellement, ils se livrent aux
comportements extrêmes.

They want to test it all - sex, drugs and drinking. And since they have no
experience of regulating such a life they quickly run into trouble. There’s
a backlash that generates unbearable anxiety, so it is a safe bet that after
a couple of years they will return to the seclusion of their community. No
wonder that 90% of Amish children do exactly that.

Ils veulent tout tester - le sexe, la drogue et la boisson. Et comme
ils n’ont aucune expérience de régulation d’une telle vie ils encourrent
rapidement l’ennui. Le contrecoup génère une inquiétude insupportable, c’est
donc un pari sans risque qu’après deux ou trois ans ils reviennent à
l’isolement de leur communauté. Pas étonnant que 90 % des enfants Amish
fassent exactement cela.

This is a perfect example of the difficulties that always accompany the idea
of a "free choice". While the Amish adolescents are formally given a free
choice, the conditions they find themselves in while they are making that
choice make the choice itself unfree. In order for them to have an
effectively free choice they would have to be properly informed on all the
options. But the only way to do this would be to extract them from their
embeddedness in the Amish community.

C’est un exemple parfait des difficultés qui accompagnent toujours
l’idée "d’un choix libre". Tandis que les adolescents Amish reçoivent
formellement de choisir librement, les conditions où ils se trouvent
eux-mêmes lorsqu’ils prononcent ce choix font que le choix lui-même n’est
pas libre. Ainsi, pour qu’ils aient un choix effectivement libre, ils
devraient être correctement informés sur toutes les options. Mais la seule
façon de le faire serait de les extraire de leur incorporation dans la
communauté Amish.

So what has all this to do with the French no to the European constitution,
whose aftershock waves are now spreading all around, immediately giving a
boost to the Dutch, who rejected the constitution with an even higher
percentage ? Everything. The voters were treated exactly like the Amish
youngsters : they were not given a clear symmetrical choice. The very terms
of the choice privileged the yes lobby. The elite proposed to the people a
choice that was effectively no choice at all. People were called to ratify
the inevitable. Both the media and the political elite presented the choice
as one between knowledge and ignorance, between expertise and ideology,
between post-political administration and the old political passions of the
left and the right.

En quoi tout cela regarde-t-il le Non français à la constitution
européenne - dont les vagues de choc maintenant s’étendent alentour -
remontant immédiatement le moral au hollandais, qui rejetèrent la
constitution avec un pourcentage encore plus haut ? En tout. Les
électeurs ont été traités exactement comme les jeunes Amish : on ne leur a
pas donné de choix symétrique clair. La plupart des termes du choix
favorisaient le Oui lobby. L’élite a proposé au peuple un choix qui n’était
de fait aucun choix sur le tout. Le peuple était appelé à ratifier
l’inévitable. Tant les médias que l’élite politique ont présenté le choix
comme un choix entre la connaissance et l’ignorance, entre l’expertise et
l’idéologie, entre l’administration post-politique et les vieilles passions
politiques de la gauche et de la droite.

The no was dismissed as a short-sighted reaction unaware of its own
consequences. It was charged with being a murky reaction of fear of the
emerging new global order, an instinct to protect the comfortable welfare
state traditions, a gesture of refusal lacking any positive alternative
programme. No wonder the only political parties whose official stance was no
were those at the opposite extremes of the political spectrum. Furthermore,
we are told, the no was really a no to many other things : to Anglo-Saxon
neoliberalism, to the present government, to the influx of migrant workers,
and so on.

Le Non a été discrédité comme réaction myope inconsciente de ses
propres conséquences. Il a été attribué à une réaction obscure de crainte sur le nouvel ordre mondial émergent, à un instinct pour protéger les traditions
confortables de la société d’abondance, à un geste de refus dépourvu de tout
programme alternatif positif. Pas étonnant que les seuls partis politiques
dont la position officielle fut pour le Non se trouvent être ceux des
extrêmes opposés dans le spectre politique. En outre, nous dit-on, le Non
était en réalité un Non à beaucoup d’autres choses : au neoliberalisme
anglo-saxon, à un gouvernement en place, à l’afflux d’ouvriers émigrés, et
cetera.

However, even if there is an element of truth in all this, the very fact
that the no in both countries was not sustained by a coherent alternative
political vision is the strongest possible condemnation of the political and
media elite. It is a monument to their inability to articulate the people’s
longings and dissatisfactions. Instead, in their reaction to the no results,
they treated the people as retarded pupils who did not understand the
lessons of the experts.

Cependant, même s’il y a un élément de vérité dans tout cela, le fait
que le Non dans les deux pays n’ait pas été supporté par une vision
politique alternative cohérente est la plus forte condamnation possible de
l’élite politique et des médias. C’est un monument à leur incapacité
d’articuler les attentes et les insatisfactions des gens. Au lieu de cela,
dans leur réaction aux résultats du Non, ils ont traité le peuple comme les
élèves retardés qui n’auraient pas compris les leçons des experts.

So although the choice was not a choice between two political options, nor
was it a choice between the enlightened vision of a modern Europe, ready to
embrace the new global order, and old, confused political passions. When
commentators described the no as a message of befuddled fear, they were
wrong. The real fear we are dealing with is the fear that the no itself
provoked within the new European political elite. It was the fear that
people would no longer be so easily convinced by their "post-political"
vision.

Aussi, bien que le choix ne fut pas un choix entre deux options
politiques, ce ne fut pas davantage un choix entre la vision éclairée d’une
Europe moderne, prête à embrasser le nouvel ordre mondial, et vieux,
embarassé de passions politiques. Quand les commentateurs ont
décrit le Non comme un message de crainte stupéfiée, ils ont eu tort. La
crainte réelle avec laquelle nous traitons est la crainte que le Non
lui-même a provoqué dans la nouvelle élite politique européenne. C’était
la crainte que les gens ne fussent plus si facilement convaincus par sa
vision "post-politique".

And so for all others the no is a message and expression of hope. This is
the hope that politics is still alive and possible, that the debate about
what the new Europe shall and should be is still open. This is why we on the
left must reject the sneering insinuations of the liberals that in our no we
find ourselves with strange neo-fascist bedfellows. What the new populist
right and the left share is just one thing : the awareness that politics
proper is still alive.

Et aussi pour tous les autres, le Non est un message d’expression
et d’espoir. C’est l’espoir que la politique soit toujours vivante et
possible, que le débat sur la nouvelle Europe soit et doive toujours rester ouvert. C’est pourquoi nous, de gauche, nous devons rejeter les insinuations des libéraux raillant que dans notre Non nous nous trouvions avec d’étranges compagnons de lit néo-fascistes. Ce que le nouveau populiste de droite comme de gauche révèle est juste une chose : la conscience que la politique au sens propre soit encore vivante.

There was a positive choice in the no : the choice of choice itself ; the
rejection of the blackmail by the new elite that offers us only the choice
to confirm their expert knowledge or to display one’s "irrational"
immaturity. Our no is a positive decision to start a properly political
debate about what kind of Europe we really want.

Il y avait un choix positif dans le non : le choix du choix lui-même ; le rejet du chantage de la nouvelle élite qui nous offre seulement le choix de confirmer sa connaissance experte ou de montrer notre immaturité "irrationnelle". Notre Non est une décision positive de commencer un débat politique au sens propre sur le genre d’Europe que nous voulons vraiment.

Late in his life, Freud asked the famous question " Was will das Weib ? ",
admitting his perplexity when faced with the enigma of female sexuality.
Does the imbroglio with the European constitution not bear witness to the
same puzzlement : what Europe do we want ?

Tard dans sa vie, Freud a posé la question célèbre " Was will das
Weib ? " ("Que veut la femme ?") en admettant sa perplexité face à l’énigme
de la sexualité féminine. L’imbroglio avec la constitution européenne ne
témoigne-t’il pas de la même perplexité : quelle l’Europe voulons-nous ?

To put it bluntly, do we want to live in a world in which the only choice is
between the American civilisation and the emerging Chinese
authoritarian-capitalist one ? If the answer is no then the only alternative
is Europe. The third world cannot generate a strong enough resistance to the
ideology of the American dream. In the present world constellation, it is
only Europe that can do it. The true opposition today is not between the
first world and the third world. Instead it is between the first and third
world (ie the American global empire and its colonies), and the second world
(ie Europe).

Pour le dire franchement, voulons-nous vivre dans un monde où le
seul choix est entre la civilisation américaine et le capitalisme autoritaire chinois émergent ? Si la réponse est Non, alors la seule alternative est l’Europe. Le Tiers-Monde ne peut pas produire une résistance assez forte à l’idéologie du rêve américain. Dans la constellation présente du monde, c’est seulement l’Europe qui peut le faire. La vraie opposition n’est pas aujourd’hui entre le premier monde et le Tiers-Monde. Au lieu de cela il est entre le premier accru du Tiers-Monde (c’est-à-dire l’empire global américain et ses colonies) et le deuxième monde (c’est-à-dire l’Europe).

Apropos Freud, Theodor Adorno claimed that what we are seeing in the
contemporary world with its "repressive desublimation" is no longer the old
logic of repression of the id and its drives but a perverse pact between the
superego (social authority) and the id (illicit aggressive drives) at the
expense of the ego. Is not something structurally similar going on today at
the political level : the weird pact between the postmodern global capitalism
and the premodern societies at the expense of modernity proper ? It is easy
for the American multiculturalist global empire to integrate premodern local
traditions. The foreign body that it cannot effectively assimilate is
European modernity.

À propos de Freud, Theodor Adorno déclara que ce qui nous arrivait
dans le "monde administré" contemporain et sa "désublimation répressive"
n’était plus la vieille logique de la répression du ça et de ses pulsions, mais un pacte pervers direct entre le surmoi (l’autorité sociale) et le ça (les
pulsions agressives illicites), aux dépens (à la charge) du moi. N’y a-t-il pas quelque chose de structurellement semblable dans ce qui se passe au niveau politique : aux dépens (à la charge) de la modernité appropriée, avec le pacte mystérieux entre le capitalisme mondial post-moderne et les sociétés
pré modernes ? Pour l’empire américain global multiculturaliste, il est facile d’intégrer des traditions locales pré modernes. Le corps étranger qu’il ne peut pas assimiler effectivement est la modernité européenne.

The message of the no to all of us who care for Europe is : no, anonymous
experts whose merchandise is sold to us in a brightly coloured
liberal-multiculturalist package will not prevent us from thinking. It is
time for us, citizens of Europe, to become aware that we have to make a
properly political decision about what we want. No enlightened administrator
will do the job for us.

Le message du Non à tous ceux d’entre nous qui nous soucions de
l’Europe, c’est : Non, les experts anonymes dont les marchandises nous sont vendues dans un paquet libéral-multiculturaliste vivement coloré ne nous empêcheront de penser. Il est temps pour nous, citoyens de l’Europe, de parvenir à la conscience que nous devions prendre une décision proprement politique de ce que nous voulons. Aucun administrateur éclairé ne fera le travail à notre place.

· Slavoj Zizek is the international director of the Birkbeck Institute for
the Humanities

· Slavoj Zizek est le directeur international de l’Institut de Birkbeck
pour les Humanités

Messages

  • le 9/06/05 7:41, dbleitrach@modulonet.fr à dbleitrach@modulonet.fr a écrit :

    > voici ma réponse :
    >
    > À propos d’un article du guardian sur la Constitution et le
    > retour au politique (cite l’auteur et la référence) :
    >
    > Cet article est intéressant sur deux points, le premier analyse
    > avec beaucoup de finesse ce que l’auteur appelle le
    > post-politique et le fait que le NON français à la Constitution
    > marque le retour au politique. La politique relève en effet du
    > débat citoyen autour de choix alternatifs. Le post-politique
    > supprime le choix et donc le débat véritable. La décision
    > politique devient une technique (sur le fond économique) menée
    > par des "experts" sur lequel le débat est impossible à la fois
    > parce qu’il y aurait une scientificité du dit choix et parce que
    > donc seuls des gens possédant la dite "science" et la dite
    > compétence seraient aptes à se prononcer. Il ne s’agit pas
    > seulement d’une crise idéologique, mais bien d’une crise de
    > toutes les institutions chargés de gérer la relation entre
    > gouvernants et gouvernés, une crise de représentativité, donc de
    > la démocratie.
    >
    > Le second point n’est qu’une conséquence du premier, le sytème de
    > consensus autour de cette "technique", néo-libérale ou pour dire
    > plus clairement capitaliste a un corps d’élites chargé de le
    > promouvoir. Le personnel politico-médiatique est recuté en
    > fonction de sa capacité à énoncer le message, à disqualifier
    > toute voix alternative. Il est clair comme le dit l’article du
    > guardian, que la peur devant le NON à la Constitution est la
    > peur des dites élites, car leur position sociale, prestige et
    > avantages financiers repose sur leur capacité à porter une
    > vision post-politique.
    > Il est trés intéressant que dans toute l’Europe, le NON à la
    > Constitution engendre des réflexions de ce type et qu’il soit
    > vécu non comme une fin mais comme un commencement.
    >
    > Pourtant cet article reste encore dans les ornières du post
    > politique qu’il prétend dénoncer. Parce qu’il ne va pas au fond
    > de ses propres pré-supposés, du fait que le système
    > politico-médiatique l’a lui aussi transformé en jeune amish. Il
    > pense d’abord le monde dans une catégorie coloniale, matinée
    > d’un affrontement de hier entre deux superpuissances, voire sans
    > le dire dans "le choc des civilisations". Face à l’empire US, il
    > y aurait l’Europe et au-delà la barbarie. Notre livre publié à
    > la rentrée chez Aden, DE MAL EMPIRE, propose de déconstruire ces
    > visions empilées historiquement et entretenue par la toute
    > puissance médiatique non seulement des États-Unis, mais
    > également de l’Europe et du japon qui à eux seuls contrôlent la
    > quasi totalité de la production de l’information et de la
    > diffusion médiatique. Comme le dit le proverbe africain : tant
    > que le lion ne saura pas écrire, les histoires de chasse
    > glorifiront le chasseur. Nous sommes de ce fait dans une
    > complète ignorance de ce qui se passe dans le monde et des
    > synergies de résistances qui se sont mises en place, rapports
    > économiques sud-sud doublés de transferts technologiques,zones
    > de développement dans la misère générale comme le Brésil,
    > l’Inde, la Chine à partir desquelles ces rapports sud/sud
    > tentent de faire face au "marché" ou plutôt à ses conséquences,
    > l’enrichissement des riches aux dépends des pauvres et donc
    > l’impossible sortie du sous développement. La question pour la
    > Chine n’est pas de devenir une superpuissance comparable à ce
    > que fut l’URSS, mais bien de danser avec le loup du marché, pour
    > contrôler son propre développement. Cette question est celle du
    > Brésil, de l’Inde, et de toute l’Amérique latine. La stratégie
    > est l’évitement de l’affrontement militaire inégal tout en
    > créant un endiguement par des rapports intégrés sud/sud. Nous
    > ignorons tout de cela et cet article du guardian continue dans
    > cette méconnaissance. Nous avons écrit notre livre pour tenter
    > de faire comprendre cette nouvelle donne planétaire, il est
    > clair qu’aucune publicité ne se fera faite à ce type d’analyse.
    > C’est dans ce contexte planétaire qu’il faut analyser le rôle
    > réel non seulement des États-Unis, mais également de ses
    > vassaux, alliés et concurrents que sont principalement l’Union
    > européenne et le japon. Cette observation non seulement
    > relativise beaucoup le rôle de l’Europe en tant qu’alternative
    > aux États-Unis, mais nous montre qu’à l’intérieur même de
    > l’Europe, les rapports nord/sud sont à l’oeuvre et que c’est là
    > l’enjeu réel, parce que les vote de classe qui ont porté le NON
    > ont toute leur place dans la stratégie planétaire d’endiguement.
    >
    >
    > Car il faut aller encore plus loin que les catégories droite et
    > gauche, ne serait comme à la démocratie pour leur donner un
    > contenu réel, pour échapper au post-politique, pour vaincre la
    > malediction du jeune amish dont le choix est illusoire. Pourquoi
    > cette vision post-politique ? D’abord parce qu’avec
    > l’effondrement de l’URSS et du socialisme européen, le capital
    > s’est recomposé et a mené une contre-révolution totale puisqu’il
    > n’y avait plus d’alternative. C’était La seule solution... La
    > fin de l’histoire. Le post politique a été la forme idéologique
    > d’une domination de classe sans partage et sans adversaire car
    > la social-démocratie s’est effondré avec le communisme européen.
    > Il n’est plus resté que l’art d’accommoder les marges...
    >
    > Mais cette situation devient de plus en plus intolérable non
    > seulement aux peuples du sud, mais à une majorité grandissante
    > de salariés du Nord, le temps du compromis colonial est révolu
    > et les peuples du nord ne tirent plus bénéfice du pillage du
    > reste de la planète, au contraire ils y perdent emploi et
    > pourvoir d’achat sous l’influence des "délocalisations"... Il ne
    > s’agit plus de piller et de partager les dépouilles avec la
    > plèbe, mais bien de mettre en concurrence les forces de travail
    > à l’échelle planétaire...
    >
    > Donc tant que nous ne comprendrons pas ce que devient le monde,
    > la nécessité de le repenser fondamentalement nous aurons une
    > vision groupusculaire avec des enjeux idéologiques qui éviteront
    > de penser la crise du post-politique dans sa véritable
    > dimension.
    >
    > Danielle Bleitrach
    >
    >
    >
    >