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des professeurs SDf, il ne manquait plus ca

Publie le vendredi 19 février 2010 par Open-Publishing
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SOCIÉTÉ -
Article paru
le 13 février 2010
ÉVÉNEMENT
Montreuil, des profs des écoles sont aussi SDF…
Faute de logements sociaux suffisants, une demi-douzaine d’enseignantes sont réduites à la plus grande précarité.
Elles veulent toutes garder l’anonymat. Pour éviter d’être reconnues et montrées du doigt. « J’espère que vous comprenez pourquoi », glisse Tania (1) au téléphone. Cette jeune prof des écoles est titulaire de son poste et donc fonctionnaire de l’Éducation nationale. Et avoue pourtant être sans domicile fixe. Elles sont ainsi une demi-douzaine dans son cas, à Montreuil (Seine-Saint-
Denis), où elles ont fondé, voici neuf mois, un Collectif des enseignants mal logés.

« On a décidé de nous organiser car la situation devenait trop difficile », raconte Tania. À Montreuil, nous sommes de plus en plus d’enseignants à vivre dans la précarité. Nos traitements ne nous permettent pas de prétendre à l’acquisition d’un bien ou de nous tourner vers le parc locatif privé. »

Quant au logement social, ces enseignantes ont déposé des demandes depuis deux ans auprès de la municipalité. « Nous sommes censés être prioritaires en tant que professeurs, continue Tania. Mais il n’y a pas de place quand même. On nous répond de ‘‘patienter’’. Mais cela fait deux ans que nous patientons…  » Alors ces professeurs des écoles, qui enseignent dans différents établissements de la ville, ont décidé de s’organiser. « On s’entraide », résume Tania. Elle, elle vit depuis plusieurs mois à six dans un appartement, avec des jumeaux âgés de quatre mois. La situation de Sarah, autre membre du collectif, est encore pire. Sans famille dans la région et sans logement, elle est hébergée depuis un an, avec sa fille de neuf ans, grâce à ses collègues. Tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre. « Comment voulez-vous faire autrement », lâche Tania.

Dans les écoles, les autres enseignants connaissent souvent la situation de ces quelques collègues « SDF ». « Ils nous soutiennent et sont à fond derrière nous, assure Tania. Mais le problème de logement, lui, ne se règle toujours pas. »

À l’image de ses collègues d’infortune, Tania gagne autour de 1 700 euros par mois. « Ce n’est pas une misère, reconnaît-elle, mais cela reste souvent insuffisant pour trouver quelque chose où l’on peut vivre correctement. » Un autre membre du collectif vit ainsi en couple, avec un enfant, dans un studio, selon Tania, « minuscule et quasi insalubre ». Le collectif demande à rencontrer Dominique Voynet, sénatrice maire de Montreuil. Sans résultat pour l’instant

http://www.humanite.fr/2010-02-13_Societe_A-Montreuil-des-profs-des-ecoles-sont-aussi-SDF

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