Accueil > écrase ta banane
Le président du Conseil représentatif des associations noires (Cran) et pharmacien de son état, Patrick Lozès s’est vu confier en octobre dernier par Jean-Louis Borloo, ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables, une mission « portant notamment sur la pollution en Martinique ».
Par une lettre du 30 octobre dernier, publié dans son intégralité sur son blog, il informe le numéro 2 du gouvernement français de son « refus de continuer plus avant la mission ».
Raison évoquée : « les moyens d’établir un rapport indépendant sur cette question n’étaient pas réunis, alors que des dizaines, voire des centaines de vies sont en jeu, suite à une pollution majeure au chlordécone, un pesticide cancérogène utilisé notamment dans les bananeraies ».Afrik.com :
Quel était l’intitulé exact de la mission qui vous a été confiée en octobre dernier par le ministre Jean-Louis Borloo ? Patrick Lozès : Il s’agissait, après la catastrophe Dean, de penser la reconstruction de telle manière à engager la Martinique dans le développement écologique, très exactement d’engager la Martinique dans la voie du territoire biologique exemplaire qu’elle aspire à être, de profiter de la reconstruction pour travailler, entre autres, sur la pollution, la stérilisation des sols…Afrik.com : La pollution, ce qui nous amène au chlordécone sur lequel on vous a empêché de travailler … Patrick Lozès : Vous pouvez difficilement parler de la pollution des sols en évitant le scandale des pesticides.
C’est là que ça a posé problème et que je me suis indigné des pressions inadmissibles, que je suis parti écœuré parce que je n’ai pas senti le courage écologique et politique nécessaires à la manifestation de la vérité. On a fait pression sur moi à propos d’une question qui est majeure. Je ne peux pas mettre en balance des intérêts économiques et des vies humaines. Avoir fait pression est une attitude indigne d’un ministère d’Etat. J’en suis scandalisé !
Afrik.com