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guy Vallencien, l’homme qui via son rapport propose de fermer cent douze blocs opératoires !

Publie le mardi 8 janvier 2008 par Open-Publishing

GUY VALLANCIEN, - CHEF DU SERVICE D’UROLOGIE DE L’INSTITUT MUTUALISTE MONTSOURIS (IMM)
« La grève des urgentistes est incompréhensible »

Urologue réputé, le professeur Guy Vallancien est une figure écoutée du monde médical. Il a été l’auteur de plusieurs rapports, dont celui préparatoire à la réforme de l’hôpital lancée en 2003 par Jean-François Mattei, alors ministre de la Santé.
Que pensez-vous du mouvement de grève qui affecte les services d’urgence, que les anesthésistes viennent de rejoindre ?

Je ne comprends pas cette grève, qui, d’ailleurs, n’en est pas une puisque les médecins se font assigner et payer normalement. Les médecins des urgences et les anesthésistes sont représentés par les syndicats de praticiens hospitaliers pluricatégoriels qui ont tous été reçus, hier, au ministère de la Santé, et qui ne sont pas engagés dans cette grève, dont les demandes sont essentiellement catégorielles. Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), dit qu’il est snobé par le ministère alors qu’il fait partie de la Confédération des praticiens des hôpitaux ! Voilà un syndicaliste en mal de représentativité qui lance un mouvement la veille de Noël, alors que l’ouverture d’une négociation sur le paiement des jours de RTT non pris est déjà annoncée par le gouvernement. Il joue un jeu pervers et dangereux au risque de déstabiliser et de déstructurer les hôpitaux. Cette surenchère médiatique doit cesser.
Les revendications des urgentistes et des anesthésistes ne sont-elles pas légitimes ?

Il y a d’autres moyens de se faire entendre qu’une grève catégorielle. Je remarque également que ces spécialités ne sont pas les moins bien payées, ni les moins bien loties en termes de conditions de travail. Elles peuvent faire tomber l’hôpital public en défendant leurs propres intérêts. Sur le fond, il y a un vrai problème à régler en matière de compte épargne temps (CET) pour l’ensemble des médecins. Une enveloppe financière est sur la table pour payer les RTT, qui devra sans doute être revue à la hausse pour que la négociation aboutisse. Il faut surtout réformer et réorganiser l’hôpital, afin d’éviter que les jours continuent de s’accumuler sur les CET.
PROPOS RECUEILLIS PAR ÉTIENNE LEFEBVRE