Accueil > intervention de l’ AGEN au "Resistance Festival" à Athenes Juin 2010 !
intervention de l’ AGEN au "Resistance Festival" à Athenes Juin 2010 !
Publie le samedi 26 juin 2010 par Open-Publishing1 commentaire
Solidarité avec les luttes populaires et révolutionnaires en Grèce !
Le communisme est une idée neuve en Europe !
Dans une Europe en effervescence, au milieu des ruines fumantes de la première boucherie mondiale impérialiste, La révolution d’Octobre 1917 avait dénoncé et répudié la dette contractée par l’Etat tsariste. En même temps qu’elle établissait le pouvoir révolutionnaire en renversant la grande bourgeoisie, la révolution soviétique définissait la position du mouvement ouvrier vis-à-vis des dettes capitalistes. En premier lieu, elle a montré que la voie révolutionnaire était la seule issue positive à la crise du capitalisme.
Par une ironie de l’histoire, les masses populaires en Europe sont à nouveau confrontées au même défi.
Toutes les bourgeoisies des pays européens reconnaissent aujourd’hui que leur système économique et financier est en crise et que pour en sortir des millions de prolétaires seront mis au chômage, les budgets sociaux seront détruits, les salaires réels baisseront, les droits sociaux hérités du mouvement ouvrier seront balayés. D’autre part, les bourgeoisies savent que les révoltes vont se multiplier et elles s’y préparent.
Comment la bourgeoisie impérialiste sort-elle des crises ? Par la destruction gigantesque des forces productives. Par le fascisme et la guerre. L’histoire de la première crise générale du capitalisme au XX°siècle le démontre. La fascisation actuelle et les guerres « contre le terrorisme » le prouvent à nouveau. Seul un bouleversement révolutionnaire peut conjurer cette barbarie à visage capitaliste. Cette vérité doit gagner le cœur des masses populaires d’abord par leurs propres expériences et ensuite par le travail acharné de ceux qui aspirent au communisme.
La lutte des travailleurs et des jeunes grecs est aussi notre lutte. La rage populaire qui s’est exprimée en Grèce au mois de mai et même depuis plusieurs années réchauffe le cœur de tous les partisans des masses populaires. Du brasier grec à l’incendie européen, tel va être le mouvement de l’histoire !
En effet, dans les centres impérialistes, la guerre sociale, pour l’instant sans objectif politique clair, est menée par les masses populaires sous nos yeux, de façon confuse et dispersée, mais cette guerre sociale pose comme tâche aux militants révolutionnaires de se mettre à la hauteur des grandes luttes en cours et à venir.
La situation est révolutionnaire ; de plus en plus, les mécanismes de banditisme du système sont mis à nu.
Que ce soit en Grèce ou ailleurs dans la zone euro, les dirigeants rivalisent de mesures antipopulaires pour « rassurer » les « marchés ». Ce que l’on nomme la « dictature des marchés », on ferait bien de le nommer soumission volontaire des gouvernements. Encore que cette expression n’est pas suffisante car les gouvernements ne démissionnent pas face aux banques ou aux fonds de placements financiers mais ils les servent. Marx a lumineusement expliqué que le pouvoir bourgeois, y compris et surtout en régime de démocratie parlementaire, n’est qu’un comité de gestion des affaires du capital. C’est pourquoi ceux qui subissent la gestion du capitalisme en crise ne sauraient approuver sa « refondation », son « sauvetage », sa « moralisation » à moins d’être fiers de porter le titre d’esclaves.
La guerre sociale déclarée aux peuples d’Europe par tous les gouvernements de l’UE sous prétexte d’endettement ouvre une période de grande instabilité.
Les pays impérialistes connaissent désormais ce qu’on croyait autrefois réservé au Tiers-Monde : crise de la dette et risque de banqueroute.
Le service des intérêts de la dette est en France la deuxième dépense de l’Etat, après l’Education nationale. L’endettement a explosé avec l’opération de sauvetage des banques en 2008. Désormais, c’est « la réforme de l’Etat » et le démantèlement des services publics qui serviront d’amortisseur.
D’ailleurs une partie de la dette ne concerne pas le compromis social ou les dépenses publiques de fonctionnement mais elle provient en France comme en Grèce de l’achat d’armes pour les guerres impérialistes et de la mise en place de la répression pour mater les révoltes intérieures. En Grèce, l’achat d’avions de combat représente à lui seul 38 % du volume de ses importations, avec notamment l’achat de 26 F-16 (États-Unis) et de 25 Mirages 2000 (France), ce dernier contrat portant sur une valeur de 1,6 milliard d’euros. Mais la liste des équipements français vendue à la Grèce ne s’arrête pas là, on compte également des véhicules blindés (70 VBL), des hélicoptères NH90, des missiles MICA, Exocet, Scalp et des drones Sperwer. Les achats de la Grèce en ont fait le troisième client de l’industrie de défense française au cours de la décennie écoulée. La France n’est pas le seul des grands producteurs d’armes (on y trouve aussi les États-Unis, la Russie , la Grande Bretagne et Allemagne) à vendre à la Grèce des armes et donc à la pousser à accroître sa dette. L’Allemagne, par exemple, lui a aussi vendu entre 2005 et 2009 pour plusieurs milliards d‘euros d’équipement (chars Leopard, sous-marin Type 214, munitions).
Le mécanisme de financement de « l’aide au peuple grec » que le Parti socialiste français est « fier » d’avoir voté en signe de « solidarité » est dans la brutalité du plan d’austérité Les médias ont clamé que « la France aidait la Grèce ». C’est faux ! L’argent levé sur le « marché » à un taux d’intérêt d’environ 3% va être prêté à la Grèce à 5%. « L’aide » en « solidarité » va donc enrichir encore les investisseurs financiers et renforcer donc de nouveau leur pouvoir ! Les gouvernements de l’UE soutiennent la Grèce comme la corde soutient le pendu.
La Grèce connaît la brutalité des mesures prises par un gouvernement missionné sous la surveillance permanente de contrôleurs étrangers. C’est une relation de caractère parfaitement impérialiste entre pays débiteur et créanciers cristallisée par le rôle du FMI. Les mesures « négociées » par le gouvernement grec avec le FMI et la BCE (Banque Centrale Européenne) incluent le gel des salaires et des retraites de la fonction publique pendant cinq ans et la suppression de l’équivalent de deux mois de salaire pour les fonctionnaires. En ce qui concerne les retraites, l’âge légal, actuellement de 65 ans pour les hommes et de 60 ans pour les femmes, va être lié à l’espérance de vie moyenne.. Dans le secteur privé, le gouvernement va revoir la législation qui interdit aux sociétés de licencier plus de 2 % de leurs effectifs totaux par mois. La flexibilité du travail sera renforcée et les indemnités de départ diminuées.
D’autres pays suivent le courant, le 10 mai dans le cas de la Roumanie , le FMI a annoncé son « soutien » aux mesures annoncées par le gouvernement, dont une baisse de 25 % des salaires dans le secteur public et de 15 % des retraites et des allocations chômage.
En fait ces mesures ne règleront pas la dette. Il s’agit de remplir rapidement les caisses, de spoliation ponctuelle et aussi de démontrer la puissance politique des créanciers. C’est une démonstration de force du capitalisme financier.
La dette contractée est illégitime. La dénoncer est la seule revendication juste. A l’inverse, se contenter de taxer les créanciers comme le demandent les sociaux-démocrates, c’est légitimer le capital financier en lui réclamant l’aumône.
Le rôle des communistes ne peut donc pas être de préconiser des solutions contre l’aspect financier du capitalisme. Il est de défendre la voie révolutionnaire pour se débarrasser des rapports sociaux capitalistes, pour exproprier les expropriateurs, ce qui signifie la prise du pouvoir par le prolétariat qui instaure le socialisme.
La révolution socialiste est donc à l’ordre du jour en Europe. C’est vrai, mais les révolutionnaires ne se gargarisent pas de mots. Il faut que cette idée de révolution devienne une force matérielle capable de déplacer les montagnes.
Pour l’instant, les forces organisées de la révolution sont embryonnaires sur notre continent. Dès lors, les conditions préalables pour que des luttes spontanées et des révoltes se transforment en torrent révolutionnaire restent à réunir dans chaque pays impérialiste.
Domine encore dans les luttes la conception pessimiste que la classe ouvrière ne peut pas vaincre la bourgeoisie qui, elle, serait toute puissante. Cette conception pessimiste est le fond commun des écuries de l’extrême-gauche petite-bourgeoise qui occupe la scène contestataire depuis l’effondrement des révisionnistes modernes. Même absence de stratégie révolutionnaire, même objectif : dégoûter la jeunesse du communisme. La version « insurrectionnaliste-anarchiste », plus courageuse, n’étant que la copie inversée de la version « trotskiste électoraliste ».
Pour faire la révolution, il faut défendre une conception du monde et un parti authentiquement révolutionnaire. Nous pensons que cette conception est le maoïsme, troisième étape supérieure du marxisme.
Les camarades des pays opprimés ont levé le drapeau du maoïsme et de la guerre populaire prolongée, ils ont relancé le mouvement communiste aux quatre coins du monde.
Contrairement à eux, nous ne disposons pas encore d’un quartier général et d’une expérience révolutionnaire déterminante dans les pays impérialistes. La question essentielle pour les révolutionnaires des pays impérialistes est donc celle de la stratégie, de la ligne politique et de sa traduction organisationnelle qui permettra de rendre vivante une alternative révolutionnaire. Il ne s’agit pas de s’autoproclamer parti mais au contraire de construire le noyau politique, l’orientation et la liaison avec les masses qui permet à l’avant-garde de se constituer à travers les luttes.
Pour notre part, dans les conditions actuelles, nous œuvrons à la naissance d’un Mouvement Révolutionnaire de la Jeunesse. L’échange d’expériences entre militants et organisations révolutionnaires peut en ce sens devenir le capital le plus précieux.
Vive la glorieuse tradition révolutionnaire grecque !
Que les peuples s’unissent dans leur lutte contre l’ordre international des brigands !
Vive la solidarité internationale des peuples !
Messages
1. intervention de l’ AGEN au "Resistance Festival" à Athenes Juin 2010 !, 30 juin 2010, 10:51, par Michel
Quelle est votre intervention, en France, dans la classe ouvrière ?