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risque de voir échouer les plans de relance Européens
Publie le mercredi 8 juillet 2009 par Open-PublishingRetrouver une boussole européenne
Richard Werly
Le risque de voir échouer les plans de relance Européens est de plus en plus pris au sérieux à Bruxelles. Ce qui représenterait un formidable défi pour la Commission, gardienne des Traités et du marché unique.
José-Manuel Barroso le sait. Son second mandat à la tête de la Commission Européenne sera jugé à l’aune d’une seule statistique : celle de la croissance économique retrouvée, ou non, dans les vingt-sept pays de l’UE.
L’ancien premier ministre portugais, assuré désormais d’être reconduit pour un nouveau mandat de cinq ans à l’automne prochain, se retrouve en effet en première ligne, alors que les indicateurs demeurent au rouge vif. C’est vers lui, patron de la plus puissante des institutions communautaires, que se tourneront immanquablement les regards des dirigeants nationaux si le taux de chômage continue de croître vertigineusement, et si les usines continuent de fermer.
Comment dès lors, éviter ce piège ? Comment faire en sorte que les mauvaises nouvelles économiques, pronostiquées par la majorité des experts, ne continuent de creuser le fossé déjà béant entre les institutions communautaires et les 450 millions d’habitants ? Comment désamorcer à temps cette bombe à retardement politique rendue plus dangereuse encore par les slogans faciles sur « l’Europe qui protège » ?
La réponse tient en deux mots : la vérité et la boussole.
A l’heure où des millions de salariés, à travers l’Europe, craignent pour leur emploi, cette machine à moudre des statistiques qu’est la Commission Européenne doit d’abord informer sans fard des réalités. Alors que les gouvernements nationaux sont immanquablement tentés de nuancer les chiffres et de masquer l’ampleur du choc économico-financier, Bruxelles doit faire sienne la vérité des chiffres. Rien ne serait pire qu’une Commission timide ou timorée, paralysée par la peur des Etats-membres de se voir décerner de bons ou mauvais points. L’ère de l’économie mondialisée, au sein de laquelle l’UE est un bloc opposé à d’autres, impose de nouveaux types de diagnostics économiques. Elle rend plus importante encore les comparaisons entre pays membres de l’Union. Le tableau de bord de la crise, pour être crédible, doit être surveillé et tenu à Bruxelles.
Le besoin de boussole est la contrepartie de la vérité. A l’heure où les aiguilles nationales s’affolent sous la pression des bouleversements économiques mondiaux, la Commission Européenne doit prendre les initiatives qu’elle n’a pas su – ou voulu – prendre à l’automne dernier lorsque José-Manuel Barroso, à l’évidence, fut dépassé par l’ampleur du choc financier. On pense à un livre blanc sur les nouvelles niches économiques constituées par les technologies écologiques. On pense à l’idée de grands travaux, maintes fois réclamés mais toujours remisés aux calandres grecques. On pense, surtout, à la redéfinition d’un intérêt économique commun. Ne pas ouvrir de tels chantiers dès la rentrée ce septembre 2009, alors que les Européens pataugent dans leur récession bien plus forte qu’anticipée, serait un manquement grave au rôle pionnier dévolu à la Commission.