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On ne sort pas du capitalisme avec l’ESS !

Publie le jeudi 14 octobre 2010 par Open-Publishing

On ne sort pas du capitalisme avec l’ESS !

(ESS = économie sociale et solidaire)

On assiste à un retour de l’ESS chez les écologistes et les altermondialistes or la vertu alternative de l’ESS (économie sociale et solidaire) n’est pas démontrée. Elle arrive à vivre autour du noyau dur capitaliste formé par les sociétés anonymes faisant appel public à l’épargne et par les banques privées . Ce noyau dur est si déterminant qu’il tend à recouvrir par sa logique marchande l’ensemble de la société y compris les services publics, ou ce que l’on nomme l’Etat social .

Si l’on prend au mot le titre du livre d’Hervé KEMPF "Pour sauver la planète sortez du capitalisme" (qui ne fait pas lui l’apologie de l’ESS) alors il faut bien dire que l’ESS n’est en rien une économie socialiste qui a réduit par appropriation publique et sociale la propriété privée des grands moyens de productions et d’échanges mais aussi réduit aussi le marché sans le supprimer totalement .

La part marchande non supprimée peut précisément être celle des sociétés coopératives et de l’ESS. Il s’agit d’une économie de proximité, encastrée dans les relations sociales locales. Il ne faut pas mythifier ce réencastrement car les entreprises de l’ESS sont toujours clivées par les rapports sociaux typiques du capitalisme. Elle sont aussi traversées par les logiques marchandes tout comme les entreprises publiques. Le système capitaliste a son noyau dur qui ne recouvre pas toute la société mais sa rationalité issue de sa dynamique interne tend à recouvrir ce qui n’est pas à priori capitaliste l’ESS comme les services publics. C’est la d’ailleurs la spécificité du néolibéralisme par rapport au libéralisme classique.

A ce propos, elles ne sont pas plus que les autres un modèle de vie "ralentie" au travail. On y pratique pas une RTT à 30 heures hebdomadaires quand les autres sont à 35 heures. Il arrive même qu’elles copient les entreprises capitalistes en incitant aux heures supplémentaires non payées. Les perspectives de carrières n’y sont pas un modèle stimulant qui évite le dualisme actuel et donc tout à la fois d’un côté la stagnation massive au bas de l’échelle et les sursalaires jamais assez gros pour récompenser des talents toujours surévalués (disons tout ce qui s’élève au-dessus de 5000 euros net par mois ). Font-elles par exemple l’apologie d’un système ou l’on entre à 25 ans sur un salaire modeste (entre le SMIC et 1800 euros net par mois) selon la qualification, mais que l’on trouve doublé en fin de carrière, (donc de 2600 à 3600 euros net).

Sont-elles aidées idéologiquement et politiquement par les écologistes sur ce volet social capital ? Pas vraiment. Certains d’entre eux évoquent des théorisations très élaborées comme le ’revenu d’existence’ et la ’sortie du travail’ qui sont autant de façon de sortir par le haut bien au-dessus des perspectives tangibles pour les travailleurs. Ce qui est attendu c’est une RTT non récupérée par de l’intensification du travail et à salaires maintenus voir augmentés dans la zone au-dessus évoquée. Pas pour les autres. Les cadres supérieurs au-dessus de 4000 euros seraient payés en RTT sur 4 jours sans augmentation de salaire.

AMK

Dans "L’austérité en Europe " j’indique qu’il faut agir sur le partage fondamental entre les profits et les salaires mais on ne saurait sans tenir là il importe de casser la montée en cupidité de la haute hiérarchie des firmes transnationales qui se répercute dans les administrations. Il faut rompre avec les augmentations par grand bond à chaque promotion au-dessus de 4000 euros par mois.

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article105404