Accueil > Lille, samedi 11 : refusons l’extradition d’Aurore Martin, française, (...)

Lille, samedi 11 : refusons l’extradition d’Aurore Martin, française, militante basque

Publie le jeudi 9 décembre 2010 par Open-Publishing

RASSEMBLEMENT SAMEDI 11 DECEMBRE à 15H

Place du Général de Gaulle à LILLE

SOLIDARITÉ AVEC AURORE MARTIN

FRANÇAISE, MILITANTE DE LA CAUSE BASQUE,
MENACÉE D’EXTRADITION VERS L’ESPAGNE !

Nous refusons l’extradition vers l’Espagne d’Aurore Martin ressortissante
française et membre du parti indépendantiste basque Batasuna.
Non au mandat d’arrêt européen contre les opposants politiques.

Le 8 novembre 2010, Mme Aurore Martin ressortissante française, vivant au Pays basque
français, s’est vu notifier par la gendarmerie une convocation à se présenter devant le
tribunal de Pau pour le 9 novembre.

Le motif étant le mandat d’arrêt européen lancé à son encontre et émanant de
l’Espagne, et plus précisément de l’Audience Nationale, tribunal d’exception traitant des
affaires de terrorisme.

Acharnement en Espagne contre la dissidence basque :

Cette cour a, ces dernières années, engagé un bras de fer contre la gauche
indépendantiste basque ; la cible principale, mais pas unique, étant le parti
indépendantiste basque Batasuna.

Celui ci a d’ailleurs été mis hors-la-loi en 2003. Ses dirigeants, mais aussi des militants,
ont été arrêtés, emprisonnés, condamnés à des peines de prison à plusieurs reprises.
L’un de ses porte-parole connu, Arnaldo Otegi est toujours incarcéré. Un procès se
déroule actuellement à Madrid, un autre est programmé en 2011 où devra comparaître
son ancienne direction et qui devrait aussi statuer sur le bien-fondé de la mise hors-laloi
de ce parti.

Pour les autorités espagnoles et ses tribunaux, l’ensemble des mouvements revendiquant
un processus menant à terme à l’indépendance du Pays basque, dont le parti politique
Batasuna, sont considérés comme faisant partie de l’appareil, de l’organisation ETA.

C’est dans ce cadre qu’Aurore Martin est poursuivie par l’Espagne en raison de son
appartenance au parti Batasuna, parti certes illégal en Espagne, mais légal sur le
territoire français.

Acharnement en France contre Aurore Martin et son parti :

Aurore Martin a déjà fait l’objet de demandes identiques de la part des autorités
espagnoles, ces demandes, comme celles à l’encontre d’autres membres français du parti
Batasuna ont été, jusqu’à aujourd’hui, rejetées par le tribunal de Pau. Refus avec
l’argument aggravant que ces tribunaux d’exception espagnols avaient cautionné des
actes de torture.

Aurore Martin est accusée de « participation à une organisation terroriste » en fait, pour
un travail politique publique au nom du parti Batasuna en temps que porte-parole
pendant plusieurs années.

Les autorités espagnoles lui reprochent sa participation à des conférences de presse, un
article paru dans le quotidien basque Gara et d’avoir été un temps salariée du Parti
communiste des Terres basques. Parti depuis mis aussi hors-la-loi ; ce qui n’était pas le
cas dans la période où Aurore Martin en était la salariée.

C’est pour ces faits, et rien d’autre, qu’Aurore Martin, a été incarcérée le 9 novembre à la
prison de Seysses (Haute-Garonne) pendant une semaine, puis relâchée sous contrôle
judiciaire.

Sa comparution le 23 novembre devant le tribunal de Pau a confirmé les inquiétudes de
ses amis et soutiens politiques. En effet la cour d’appel de Pau a accepté qu’Aurore
Martin soit extradée, livrée à l’Espagne où elle encoure une peine de 12 ans de prison.

Aujourd’hui en Pays basque le « cas Aurore Martin » a soulevé un vaste mouvement de
protestation.

Un panel très large d’organisations, de syndicats, mais aussi plus de 150 élus (maires,
députés…) se sont prononcés contre la remise à l’Espagne d’Aurore Martin.

Les organismes des droits humains, la LDH, FIDH et AEDH ont fortement protesté et
dénoncent ce qu’elles considèrent comme « une entente entre Etats pour museler des
opposants politiques ».

Deux importantes manifestations unitaires se sont déroulées à Bayonne, le 27 novembre
(1200 manifestants) et le 4 décembre (plus de 2000 !).

Les organisations signataires :

1/ Dénoncent la procédure du mandat d’arrêt européen à l’encontre de militants
politiques, son utilisation aujourd’hui contre d’Aurore Martin est totalement inacceptable,
les faits reprochés ne peuvent être en aucun cas considérés comme une quelconque
activité terroriste.

2/ Estiment que la cour de Cassation de Paris qui doit statuer sur le recours déposé par
les avocats d’Aurore Martin se doit d’invalider la décision intolérable de la cour d’appel de
Pau.

3/ Exigent que l’Etat français mette fin à cette collaboration répressive avec l’Espagne à
l’encontre d’opposants politiques privés d’expression politique et civique depuis de
nombreuses années.

4/ S’inquiètent de cette procédure qui, comme le déclare Batasuna, serait un pas
nouveau visant à interdire peut être ce parti sur le territoire français.

5/ Exigent que cesse l’acharnement policier et judiciaire de l’Etat français à l’encontre de
ce parti.

6/ Invitent chacun à se prononcer avec ses moyens propres auprès des autorités
françaises en leur demandant qu’Aurore Martin ne soit pas extradée.

Comité Solidarité Basque de Lille

Comité « Libérez-les ! » de soutien aux prisonniers et réfugiés politiques (59 – 62)

Ligue des Droits de l’Homme (LDH) 59 – 62.