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Vivas : "Plantu ne s’est pas planté, il a réglé un compte"

Publie le mardi 25 janvier 2011 par Open-Publishing
18 commentaires

Révélations sur les dessous peu reluisants d’un dessin.

Plantu ne s’est pas planté, il a réglé un compte, en douce. Et voici lequel.

De Maxime VIVAS

Le dessin : une Marine le Pen souriante (visage angélique de Claire Chazal), un Jean-Luc Mélenchon dont le rictus et les sourcils révèlent une méchanceté soulignée par un poing levé qui ne demande qu’à s’abattre. Les deux, brassard au bras, à la SS, lisent le même discours intitulé « Tous pourris ».

On trouve peu de défenseurs de cette vilenie, même parmi la classe médiatico-politique qui s’alarme de la montée en puissance d’un tribun qui rompt avec le style policé enseigné à l’ENA et avec le discours de la gauche molle pour qui le comble de l’audace est symbolisé par le balancier d’une l’horloge comtoise. Jean-Michel Aphatie et Rachida Dati, par exemple, ont pris la défense de Jean-Luc Mélenchon. C’est dire !

Chacun parle de dérapage, de mauvais dessin. Jeu de mot obligatoire : Plantu s’est planté.

La vérité est qu’il a réglé un compte en jouant insidieusement au billard à trois bandes et que son dessin est un discours politique simpliste, hargneux et excommuniant dont les vrais raisons sont cachées.

Démonstration et révélations.

Première bande : le prétexte du dessin.

Jean-Luc Mélenchon, « populiste » est assimilé à Marine Le Pen (poujadiste). On nous persuade depuis des mois que c’est pareil. Sur ce qu’est le populisme, je vous renvoie à un article que j’ai signé dans Le Grand Soir sous le titre « Vive le populisme, ma mère, vive le populisme ! » où je prétends que la droite et ses complices profanent le dictionnaire pendant la sieste des quarante.

Deuxième bande. L’inattendu remplaçant de Marine le Pen

Dans l’Express, Plantu s’explique :

http://www.lexpress.fr/actualite/po...

Son plaidoyer compte près de 700 mots. Le nom de Jean-Luc Mélenchon y apparaît 4 fois, celui de Marine Le Pen aucune. Or, c’est bien le rapprochement entre les deux qui fait scandale. Mais pourquoi son aversion pour les mots et les gestes (à trois reprises il parle de "gesticulations") du président du Parti de Gauche ? La lecture de son explication nous l’apprend : escamotée la prétendue accointance avec Marine Le Pen, celle-ci étant soudainement sortie des préoccupations de Plantu, voici qu’apparaît à pas moins de 6 reprises le nom d’un pays : Cuba ou de sa capitale. Et Plantu d’enfoncer le clou. Car, martèle-t-il, Mélenchon a soutenu Cuba sur France inter en déclarant que ce n’est pas une dictature.

S’il était permis à un dessinateur comme Plantu de sortir de la caricature quand il s’aventure dans le domaine de l’analyse politique, il pourrait souscrire à une vision nuancée de la réalité cubaine ainsi que le font son confrère Wolinski (président d’honneur de l’association Cuba Si France), plusieurs dessinateurs de Charlie Hebdo (dont son directeur, Charb) et une belle brochette d’individus que nous prendrions volontiers en stop, de Danielle Mitterrand à Nelson Mandela en passant par une douzaine de prix Nobel, d’artistes (y compris états-uniens) et par la plupart des dirigeants politiques des pays d’Amérique latine et, sur d’autres continents, de dirigeants ou hommes politiques de pays qui luttent pour préserver ou conquérir leur souveraineté.

Tous ont au moins compris (et ce n’est pas soutenir « le régime de La Havane » comme le dit Plantu), qu’on peut distinguer entre le caudillo Franco qui massacra son peuple avec l’aide des armées du Duce et du Furher, et celui que les Cubains appellent Fidel, leader charismatique d’un pays où jamais en un demi-siècle les fusils de l’armée ou de la police ne se braquèrent sur la population.

Tous ont fait la différence entre les dictatures qui emprisonnèrent, torturèrent, assassinèrent à grande échelle ces dernières décennies en Amérique latine, dictatures qui comptent donc à leur passif des morts ou disparus par dizaines de milliers et Cuba où le triomphe de la révolution mit fin à la fois aux exécutions extra-judiciaires fréquentes auparavant et à la colonisation de fait par les USA.

S’il s’agit de dire que Cuba (pour résister victorieusement à une loi implacable d’attraction géo-politique qui veut qu’une petite île pratiquement accolée à un grand pays tombe automatiquement dans son giron) applique un système politique qui n’est pas le nôtre, on en conviendra et on ne préconisera pas de l’importer en France. Pas question, même si le système électoral cubain et assez parent de celui (peu décrié chez nous) par lequel nombre d’associations, syndicats, ONG, voire partis politiques élisent leurs dirigeants.

Quant aux « dissidents », leur nombre est multiplié par le nombre de fois où notre presse en parle en les magnifiant. Le Monde, par exemple, publie depuis des lustres, avec une régularité de métronome, des articles à charge (tous, toujours) contre Cuba jusqu’à nous faire presque oublier qu’il existe des prisons surpeuplées dans des pays pro-atlantistes et un bagne affreux à Guantanamo.

Troisième bande. Le dessinateur persécuté et réfugié au Mexique.

Autre loi d’attraction : celle qu’exercent les pays riches sur les pauvres des pays pauvres. Voir l’Europe sur l’Afrique, les USA sur l’Amérique latine, etc. La règle est de baptiser « immigrant » tout Africain qui passe le détroit de Gibraltar, tout Mexicain qui franchit le Rio Grande et « dissident », tout cubain qui quitte son île. Parmi ces derniers, on en trouve qui sortent clandestinement pour être accueillis en héros à Miami, d’autres qui épousent des étrangers, d’autres qui, envoyés en mission (médecins, sportifs, enseignants, intellectuels, artistes, diplomates...) succombent aux sirènes qui leur promettent une bien meilleure rémunération des talents et savoirs acquis dans l’île.

Ce sont des immigrés économiques, dont certains retournent épisodiquement à Cuba et dont d’autres justifient leur départ définitif (et lavent la honte de leur désertion) en se découvrant un tardif esprit dissident (c’est le cas de Zoé Valdès, par exemple).

Plantu met Jean-Luc Mélenchon au défi de rencontrer Angel Boligan un dessinateur « cubain réfugié au Mexique » et présent à Noisy-le-Grand pour une exposition. Vous avez bien compris : Boligan, persécuté par La Havane s’est réfugié au Mexique.

Et maintenant, voici la vérité, toute en nuance, comme l’est Cuba (et pas Plantu).

Angel Boligan est un caricaturiste d’un talent immense (Plantu est petit à côté, par son trait de plume et son intelligence politique). Le Grand Soir a choisi plusieurs fois Boligan pour illustrer des articles (les dessins que vous voyez ici sont aussi de lui).

Il a d’abord été professeur d’arts plastiques à Cuba où il a publié ses dessins dans diverses revues humoristiques.

En 1992, il sort légalement de son pays pour exposer à Mexico. Il est recruté le jour même de son arrivée par le plus grand quotidien mexicain, El Universal. Il obtient une autorisation de prolonger son séjour de deux mois, puis de trois, puis... la vie... Vous auriez fait quoi ?

Il ne se prétend pas exilé, ni réfugié. Pas davantage il ne dit que la situation de l’île assiégée économiquement, militairement, médiatiquement offre la totale liberté dont rêve un caricaturiste.

De Mexico, il produit « des dessins qui tuent » contre l’Empire. Mais aussi parfois, ligne éditoriale de son employeur oblige, des dessins critiques envers son pays (c’est son métier, nul ne le lui reprochera) : « Bien sûr, je me sens aussi dans l’obligation de parler de Cuba quand il s’y passe quelque chose d’important », explique-t-il.

En juillet 2010, le site internet de la culture cubaine à travers le monde (« Cubarte ») annonce une exposition de caricatures « por un mundo mejor » au Museo del Humor de San Antonio de los Baños, ville natale d’Angel Boligan dont les oeuvres sont évidemment mises à l’honneur. http://www.cubarte.cult.cu/paginas/...

Comblé de prix internationaux, Angel Boligan est membre de l’Union nationale des écrivains et artistes de Cuba.

Voici donc comment Plantu utilise Marine Le Pen afin de « nazifier » Jean-Luc Mélenchon et fabrique un dissident persécuté pour exsuder une haine tranquille qui prévaut dans les colonnes d’un quotidien qui fut « de référence »,

« Le travail des caricaturistes est de réagir aux buzzs et aux propos caricaturaux de n’importe quel leader gesticulant, fusse-t’il (sic) de gauche. » dit-il enfin.

Il admettra donc que celui du polémiste est d’épingler les trucages et de mettre en évidence les coups tordus d’un dessinateur, fut-il en vogue.

Et, par conséquent, ni lui ni son journal ne m’en voudront. Ceux qui nous lisent n’en doutent pas.

Maxime Vivas
 http://www.legrandsoir.info/Plantu-...

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G.L.

Messages

  • Faites attention. Ils sont mauvais, mauvais.

    Sous des apparence gentilles, ils démolissent en douce ceux qui dérangent leurs petites affaires.

  • Maxime Vivas est clair, lui, et même brillant, comme toujours ; c’est ça l’important.

  • On apprend que Plantu un est un gros c.. de droite.

    Pour celles et ceux qui ne le savaient pas, manifestement.

    On pourrait ajouter que Plantu est aussi "légèrement anticommuniste" - (cf. Petite histoire illustrée de la chute du communisme", "le petit communiste illustré"... mais on peut aussi ne pas être anticommuniste, voire même être communiste, ce que Mélenchon n’est pas, et le trouver drôle !) On dira (à gôôôche) qu’il l’est sans doute oui mais "gentiment" et pas "la bave aux lèvres"...Ahhh cela change tout.

    Le même Plantu qui en 2008, représentait un ouvrier militant CGT avec des billets "UIMM" plein les poches. Mais qui, à part la CGT, a hurlé, à ce sujet ? Ah c’était tellement bon pour tant de gens "à gôôche" de laisser dire que ce "syndicat stalinien" était "rempli de pourris qui se faisaient graisser la louche par les descendants du Comité des forges"....

    Bref.

    Tout ça on le sait, ou on devrait le savoir. Quand on fait de la politique depuis 35 ans.

    Donc, la fixation (et l’ignorance arrogante en outre, si je comprends bien l’article de M. Vivas, qui tend à dire que Plantu parle de gens qu’il ne connaît pas, comme ce dessinateur cubain Bolligan) de Plantu sur Cuba (ou sur la Chine, ça doit aller ensemble) qu’aurait elle, en effet, d’étonnant ? elle est commune à tous les anti-communistes !

    Maintenant, le syllogisme contenu implicitement dans cet article me dérange "intellectuellement".

    J’ai du relire plusieurs fois pour comprendre (cela tient sans aucun doute au fait que mes capacités intellectuelles sont limitées) : Plantu s’en prendrait à JL Mélenchon parce que Mélenchon serait une figure de la défense du castrisme et de Cuba en France et que ainsi Plantu règlerait ses comptes avec le régime de Cuba à travers Mélenchon ?

    Bon.

    C’est PEUT ETRE EN PARTIE exact. Admettons, même si je trouve ça un tantinet "capilo-tracté". Mais pourquoi pas.

    Néanmoins (ou cependant), et sans prendre aucunement le parti de Jean Plantureux (ni me laisser aveugler par ma sincère mais très rationnelle, détestation POLITIQUE et pas du tout cordiale pour JL Mélenchon ;-)), je re-précise ici, ça n’explique pas le titre donné par Plantu à son dessin : "Les néo-populismes".

    Et ça clôt de façon un peu bancale (et sommaire) une discussion de fond qui mériterait, qui MÉRITE, d’être ouverte.

    Sur le populisme et le néo-populisme, notamment , dont JL Mélenchon s’est lui même revendiqué.

    J’ai donc ensuite lu avec attention l’article de Maxime Vivas vers lequel il nous renvoie à ce sujet, celui du POPULISME.

    Il dit des vérités, des choses justes, intéressantes, les rappels historiques et les citations sont savoureux,mais il me semble qu’il en détourne certaines pour, c’est de bonne guerre rhétorique et Maxime Vivas aurait pu être avocat ;-), faire rentrer son propos pile dans le cadre qu’il souhaite.

    Mais, on ne peut pas faire de la linguistique, de l’épistémologie , de l’étymologie OU de l’histoire du roman populiste un argument politique "en soi".

    Il faut AUSSI prendre en compte les charges symboliques et axiologiques, et TOUTES les "strates historiques" dont se sont gonflés les mots au cours de la vie du monde.

    On ne peut pas faire de la revendication du "populisme" un apanage de ce que M. Vivas (et d’autres) appellent "la gauche" en prenant pour exemple le "roman populiste".

    J’ajouterai que la méthode employée dans l’article sur "le populisme" n’est pas toujours bonne.

    Par exemple, on ne peut pas considérer que l’assimilation (selon M Vivas) du "populisme" au "poujadisme" (je pense que les deux existent et désignent des choses différentes et que généralement on n’emploie pas l’un pour l’autre) relève du même niveau de langage et de manipulation sémantique que le travestissement d’une réalité, par exemple comme d’appeler "conseils pole emploi " des "bureaux de chomage".

    La litote, ce n’est pas la métaphore, la métaphore ce n’est pas la périphrase... et on m’avait enseigné "avant" que les figures de style remplissaient des fonctions idéologiques et étaient en soi signifiantes. Bref.

    J’ai suffisamment de respect pour la culture, les engagements, et l’intelligence de Maxime Vivas pour ne pas considérer qu’avec cet article en défense de JL Mélenchon (dont M. Vivas est un fervent soutien, mais cela ne saurait ni lui nuire particulièrement, ni l’exonérer de la critique ici) il ne se fait pas tout à fait honneur et se cache un peu derrière son auriculaire.

    Le populisme est une véritable question, et je dirais même, un véritable problème "à gauche".

    Le dessin de Jean Plantu est peut être rédigé "à cause de Cuba" mais peut-être pas et /ou peut être pas seulement.
    Et encore le serait-il s’il soulève d’AUTRES QUESTIONS, faut-il les taire au motif que...derrière cette caricature, Plantu a réglé un compte "anti-castriste" (qui n’apparaît absolument pas dans le dessin !) ?

    Je comprends que l’on défende bec et ongles, quitte à tordre un peu la réalité, parfois, un parti ou une personnalité politiques dont on pense qu’ il ou elle mérite d’être défendu-e bec et ongles (je l’ai fait déjà moi -même à une époque et le referai peut être encore un jour, qui sait ?).

    Je comprends AUSSI et comment, que l’on se fasse , dans ce monde capitaliste, impérialiste, barbare et manipulateur, en permanence l’avocat de ses convictions, notamment lorsque l’on est communiste ou révolutionnaire.

    Mais je ne crois pas du tout justifié (au sens "démontré") par cet article qu’on enterre ainsi le débat qu’a ouvert le dessin de Plantu au prétexte de Cuba et d’anti-castrisme !

    Je suggère que l’on se repositionne donc AUSSI sur les sujets réellement et manifestement soulevés par ladite caricature aussi car là, nous sommes un peu dans le "procès d’intention".

    Le titre de la caricature (qui bien sûr ne suffit pas et peut couvrir un gros mensonge) était bien "les néo-populismes". Et JL Mélenchon s’est bien revendiqué haut et fort du populisme dans les colonnes de ce même Express quelques semaines auparavant.

    Voilà AUSSI une part de possible vérité.

    LL

  • Pour apporter quelques éléments au débat (impératif) sur "le populisme" (et j’ajoute) "et le communisme" (sachant que, je ne l’ai pas caché, comme Nizan en son temps dénonçait le populisme en littérature comme un "nouvel exotisme", je suis convaincue que "populisme" et "communisme" ne vont pas "ensemble"... et que des communistes ne sauraient se revendiquer - ni évidemment, pratiquer ce qui pourrait ressembler à - du "populisme" sans commettre un énorme impair sémantique et politique !) :

    SUR LENINE DS ENCYCLOPEDIE LAROUSSE "(...)Dès cette époque, il commence à se heurter à la génération des populistes (narodniki en russe), qui sont nombreux à être exilés dans la région. En 1891, il passe les examens de la faculté de droit de Saint-Pétersbourg et obtient brillamment un diplôme d’avocat qui l’autorise à plaider à partir de juillet 1892. À Saint-Pétersbourg, ville déjà fortement industrialisée (usine Poutilov), le populisme a cédé la place au marxisme ; Gueorgui Plekhanov (1856-1918) exerce une influence importante. Vladimir Oulianov y participe à l’instruction des cercles ouvriers à partir de 1894. Ses premiers textes politiques (sur le paysannat, sur l’économie), écrits en 1893, ne seront publiés qu’après sa mort. Il publie en 1894 Ce que sont les « Amis du peuple » et comment ils luttent contre les sociaux-démocrates, dirigé contre les populistes. À l’image de ses mots d’ordre et de sa doctrine, et aussi des affrontements de l’époque, son style est volontiers polémique, d’une ironie parfois féroce : il cherche à la fois à disqualifier des concurrents, souvent présentés comme des ennemis, et à mobiliser des militants en sa faveur lors des luttes acharnées entre organisations révolutionnaires rivales.

    Outre la critique du populisme, il commence l’attaque contre les « marxistes légaux », qui refusent les conséquences révolutionnaires du marxisme, et les économistes, qui ne visent que l’amélioration de la condition économique de la classe ouvrière. En 1895, il passe l’été en Suisse, où il établit le contact avec le groupe de Plekhanov. Il rencontre Karl Liebknecht à Berlin et Paul Lafargue à Paris. À la fin de 1895 est créée l’« Union de lutte pour la libération de la classe ouvrière », qui rassemble les groupes locaux russes et le groupe Plekhanov. Vladimir Oulianov pousse à la création d’un nouveau type de militant, le révolutionnaire professionnel spécialisé. Mais, le 21 décembre 1895, les créateurs de l’Union sont arrêtés : Vladimir Oulianov est emprisonné. Par chance, il a droit à un régime libéral qui lui permet de correspondre avec l’extérieur, notamment avec sa collaboratrice, rencontrée en 1894, Nadejda Konstantinovna Kroupskaïa (1869-1939), alors étudiante. En février 1897, il apprend sa déportation pour trois ans en Sibérie (...).

    http://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/L%C3%A9nine/129437

  • Quand on se penche sur la question de "Lénine et le populisme", on voit bien que le terme de "populisme" servait, selon Lénine, à dénoncer une stratégie dévoyée de mobilisation du peuple contre ses propres intérêts et contre ses principaux défenseurs.

    Il y a aussi cet article de M. Tournier dans la revue "Les Mots", intéressant si on veut faire de la sémantique et de l’étymologie.

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mots_0243-6450_1998_num_55_1_2356

  • je reprends le dessin : c’est une bouse, de quelque façon qu’on le prenne

    l’huma et Vivas y vont de leurs versions...

    à voir...

    Mais le parti qui porte Mélenchon qu’on trouvera , à mon avis,face à la classe populaire aux moments importants , fait partie des nôtres parce qu’il est ressenti ainsi dans notre classe comme le PC l’est ressenti, pas moins bien, pas mieux.

    Et dans ce camp de la classe populaire, on doit réagir comme une bête féroce, non, Melenchon n’est pas assimilable à LePen que ces soit sur le fond ou sur la forme.

    Par ailleurs Mélenchon ne me semble pas populiste mais plutôt opportuniste et c’est ce dernier qualificatif qui lui convient le mieux à mon avis.

    Cet opportunisme a des raisons conscientes ou inconscientes, je ne fais pas de psychanalyse , mais je note les extrêmes incohérences du personnage prêts à dire des choses quand ça fait ventre quitte à être en tête à queue sur ses incohérences...

    Ainsi il est bolivarien et soutient Chavez (rien à dire, ça se discute, et face à l’impérialisme américain , c’est normal) mais dans le feu il va être odieux avec une militante révolutionnaire française parce qu’elle a un fichu sur la tête alors qu’il génuflexe devant le leader venezuelien quand il en appelle au légions du Christ rédempteur ; truffe ses phrases sans cesse d’un prosélytismeœ religieux évident.

    Je me fous completement que Chavez cite Dieu à la rescousse si ses mesures sont bonnes et c’est cela qui m’intéresse. Dans la défense commune que nous avions fait de Chavez face aux manips visant à le faire passer pour un antisémite nous avions tous relevé cette croyance et ce prosélytisme religieux qui ne changeait rien au fond des actes de Chavez.

    Mais pourquoi melenchon s’en prenait à une révolutionnaire mille fois moins prosélytise ?

    Incohérence...

    Quand c’est loin c’est bon (et ça ne mange pas de pain) mais quand c’est près l’opportunisme et des propos réacs surgissent .

    Sur la question de Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht, Melenchon a fait le voyage pour rendre hommage à ces deux révolutionnaires. C’est bien . J’approuve, il n’y a pas suffisamment d’actes comme ceux-ci.

    Même que si il peut aller faire un tour à Tunis apporter sa solidarité (comme besancenot), c’est bien. Il faut toujours mieux soutenir une révolution en cours, ça a plus de sens que de célébrer une révolution écrasée il y a 90 ans. On ne va pas opposer les deux, mais savoir que bien des gens peuvent célébrer la Commune de Paris, la Révolution de 1789, etc et avoir une politique du présent pourrie.

    D’aillleurs la Social-démocratie allemande qui caressait à la mitrailleuse les révolutionnaires allemands célébrait aussi la Commune de Paris.

    Plus loin, le grand mouvement social de l’automne a vu le PdG et Melenchon servir de supplétifs aux entreprises de diversion au moment où se posait au mouvement social le problème de changer de braquet pour faire reculer la bourgeoisie.

    Les braillements ont été contre la grève générale et pour un référendum .

    C’était une petite épreuve de vérité que même sans qu’il y ait le feu au lac, Mélenchon était prêt à la division pour continuer de poursuivre sans anicroches une stratégie électoraliste.

    En balayant deux arguments :

     La grève générale possible ? Beaucoup la demandait, c’était un tube à la mode, cela pouvait être joué, mais de toute façon ça ne pouvait pas être de brailler contre.

     le référendum sauvage, rien contre si c’est pour faire progresser un mouvement (avant et pas pendant quelque chose de plus fort et efficace) mais là c’était une entreprise de diversion évidente avec l’appui d’un certain nombre d’autres opportunistes en aspiration derrière Melenchon.

    Que se passerait-il alors si vraiment les travailleurs prenaient usines, commerces, services , directement en main avec des comités de travailleurs et que Melenchon soit aux affaires ?

    Si vraiment il se passait des choses sérieuses, la charentaise se transformerait-elle en sulfateuse pour balayer les travailleurs ?

    Outrance ?

    hum, à voir...

    l’opportunisme c’est sur, pour le reste Melenchon a beaucoup à prouver, il n’est pas fiable.

    • Je pense aussi que "populiste" et opportuniste" ça n’est pas du tout la même salade et j’ai bien plus ressenti la deuxième qualification lorsque j’ai repris le papier du LGS pour le poster.

      En effet je sais bien que Vivas est pro-mélenchonien, et je sais aussi, (Du moins je crois), que c’est esentiellement en raison des positions de JLM sur la question de l’Amérique latine, et sur Cuba et le Vénezuela.

      Mais je pense que l’article fait bien ressortir la dualité du dessin, (dessein), de Plantu. Et la façon qu’ont les valets du Pouvoir d’emmettre des contre-vérités flagrantes tellement ils sont certains que l’info réelle est masquée au plus grand nombre.

      Vivas, a tout simplement débrifé et démoli un faquin menteur, et qu’il l’ait fait dans l’intérêt de Melenchon ou pas, chaque débrifing de ce genre participe à la remise en place des valeurs et des qualifications de base.

      Et de toute façon, rien n’empêche les autres de faire de même avec le "sénateur girouette" et candidat auto-proclamé.

      C’est pas les déclarations contradictoires qui manquent dans son parcours.

      G.L.

  • Révélation : quand en 2009 l’humanité faisait de brillantes comparaison entre ce qu’elle appelait "l’effet Le Pen et L’effet Besancenot" Mélenchon a fermé sa grande gueule et n’a donc pas trouvé ses alliés du PCF .... ignobles !

    Quand en Avril 2002 Cabu dessine un Trotsky mettant dans l’urne un bulletin Le PEN ( en référence au non appel à voter Chirac de LO et de la LCR) ni Mélenchon, ni le PCF n’ont touvé cela ignobles.

    Comme quoi la calomnie ça vous revient toujours sur la gueule.

    Alors d’accord Plantu est un con mais le PCF et Mélenchon ont l’indignation très sélective !

  • Dans le dessin de Plantu, Mélenchon et Le Pen lisent la même feuille. Or qu’y a-t-il de commun dans le programme du nouveau FN et du PdG ? La stigmatisation de l’émigré ? Certes non. C’est la mise a l’indexe du système financier, avec son FMI, les agences de notation, les banques qui exploitent le travailleur.

    C’est cela que Plantu, tout comme l’UMPS juge populiste. En effet "on ne peut pas faire autrement" et "de toute façon c’est comme ça que ça marche".

    Soral, ancien membre du staff du FN, défend sur son blog Hugo Chavez, la Palestine tout comme le fait Mélenchon. Sujets mal traité par la presse bien pensante.

    Dans l’histoire, Mélanchon (changer pour que rien ne change), Le Pen (changer pour le pire) et Plantu (changer est dangereux) ont tous faux.

    • Dans l’histoire, Mélanchon (changer pour que rien ne change), Le Pen (changer pour le pire) et Plantu (changer est dangereux) ont tous faux.

      MERCI. C’est à peu près ce que je veux dire.

      Même si je comprends pourquoi plus haut Copas estime encore (et je ne partage pas, il le sait) pourquoi on pourrait dire que "Mélenchon est de notre camp" (parce qu’il est ressenti comme tel).

      Mélenchon serait "de notre camp" parce que un certain % de prolétaires (lesquels, sociologiquement, ça demande quand même à être creusé un peu) estiment de bonne foi qu’il l’est et qu’il peut les représenter.

      Ca c’est un vieux débat qui agite le mouvement ouvrier depuis longtemps et qui est toujours aussi intéressant.

      Bon, moi je ne suis pas d’accord. Parce que (puisqu’on est dans la caricature) il y a bien 50 % de prolos votant qui ont jugé en 2007 que Sarkozy représentait leurs intérêts ! donc....il est de notre camp ? Je plaisante (je ne compare pas non plus Mélenchon à Sakozy, je précise !!) mais je pense que vous aurez compris que je ne partage pas cette appréciation (ce uqi ne fait pas non plus de moi une fervente de "l’avant garde éclairée" ... mais toute seule :-))

      Le signe suprême de reconnaissance que l’on est bien en train de faire de la politique et pas de la sondageocratie ou de la démagogie, c’est que l’on se réserve le droit de désigner nos ennemis, notamment, pour fonder une souveraineté populaire et prolétarienne réelle, à terme.

      Cela on doit le faire sur des éléments objectifs, après analyse méticuleuse des PERSONNES, DES MOTS et DES ACTES.

      Aussi ce qu’a écrit Maitre Kanter résume assez bien le fond de ma pensée : même erreur chez les trois, rien de commun avec moi (en ce qui me concerne).

      Et il a raison encore ce commentateur avisé de souligner que Soral aussi adore CHavez etc. Que l’extrême droite a muté, s’est dupliquée, qu’elle a récupéré beaucoup de "l’extrême gauche récente altermondialiste et antilibérale" (hélas, mais ...pourquoi ?) Je m’apprêtais à le dire d’ailleurs ! Et de même que depuis plusieurs jours j’insiste sur le fait que MArine Le Pen n’est PAs son père et que son discours "socialisant" (totalement flippant pendant les grèves de l’entendre dire "travailleurs vos syndicats vous trahissent ils ont déjà abandonné") est un des éléments de comparaison dont se serviront forcément des journalistes comme JEan Plantu...

      Tous les signaux sont en train de passer au "rouge" .

      LL

    • Que l’extrême droite a muté, s’est dupliquée, qu’elle a récupéré beaucoup de "l’extrême gauche récente altermondialiste et antilibérale"

      Sans vouloir remonter l’histoire trop loin faudrait pas oublier que le NSDAP s’intitulait lui-même "Parti National Socialiste des Travailleurs Allemands" et que son programme initial intégrait tout un volet "anticapitaliste", "antifinancier", même si ses principaux sponsors étaient les Capitalistes prussiens de l’époque et les financiers de Wall-Street.

      Un de ses éléments fondateurs, (Gregor Strässer), a d’ailleurs été éliminé par ses copains lorsqu’il a un peu trop insisté sur la mise en oeuvre de cette partie là.

      Et c’est tout à fait "normal" qu’ils "gauchisent" le discours. Vous connaissez des "travailleurs" exploités qui voteraient pour vous si vous leur disiez que c’est pour mieux les enfoncer au profit de ceux qui les exploitent ?

      Moi non.

      Mais là ou le bât blesse c’est lorsque les partis dits "révolutionnaires" sont incapables de faire comprendre aux masses "leur" différence avec les partis fachos sur le sujet.

      Et c’est ici qu’intervient la déculturation latente des militants et le silence complice du sommet. Ainsi que les résultats de la casse et de la discréditation des médias de gauche.

      Pour mon compte, ceux qui "jouent" avec les Fachos pour mieux se placer électoralement, comme le PS, (Mélenchon y compris), l’a fait depuis des années ne valent pas mieux que les fachos du FN eux-mêmes. Les uns n’existent pas sans les autres. Et si c’est ça que voulait signifier Plantu, même si c’est pour alimenter le "tous pourris", on peut dire qu’il a en partie raison.

      Le problème c’est que personne de la "vraie gauche", et même de la "gauche révolutionnaire" s’il en reste une, n’est en mesure de faire comprendre, (Ou même de comprendre elle-même), cette nuance aux masses. Car cette gauche a été elle-même complice de cette mascarade quand ça l’arrangeait au moment opportun.

      Et c’est ici que l’apparition de la notion d’"opportunisme", qui sous-tend tout les rapports électoraux et sociaux-économiques depuis plus de 30 ans, prend tout son sens.

      L’"opportunisme" en état de guerre de classe mène toujours au "défaitisme" et à la "collaboration" avec l’ennemi.

      G.L.

    • Salut GL, oui certes. Mais pas que. Il y a un très bon dossier dans Le Monde Diplo de janvier (une fois n’est pas coutume) sur les extrêmes droites en Europe. Très intéressant.L L

  • "Plantu ne s’est pas planté, il a réglé un compte"

    ET alors ?

    Qu’est ce qu’on s’en fout de savoir pourquoi un gros con de dessinateur de droite s’en prend à un gros con de politicien de Gôôche !

    Depuis quand , les ex sénateurs socialos doivent ils être défendus bec et ongles au prétexte que jouer au Comandante antiimpérailiste , ferait des rebus de la social démocraties des gens de notre camp ?

    Alors qu’ils ne sont que les salauds du camp de la bourgeoisie, des espèces de pantins médiatisés pour leur grande gueule,, aubaine de la Bipolarisation.!
    .

    Vu qu’en2012 ..tout ce joli monde qui chasse le Plantu.. viendra nous demander de chasser le méchant Sarko de l’Elysée.. pour qu’un pompier Pyromane rose nous enfile à la vaseline co-produite par l’internationale Socialistes, les Capitalistes et autres européistes convertis au réalisme, cherchant dans les bureaux de Strasbourg ou au sein de la CES..comment démocratiser la BCE..et réguler la guillotine du K ?

    Qu’est ce qu’on en à battre que Plantu fasse dans l’amalgame puant puisque ce qui pue c’est ce cirque quotidien ou on nous rejoue" le fascisme est à nos portes" et/ou" Union , union pourvu que ce soit pas avec des socialistes encore encartés au PS !"

    Voilà que j’entends même(je ne parle pas d’intervenants sur cet article")... que Mélanchon faudrait le défendre vu qu’il a changé puisqu’à 18 mois des élections ils dit qu’il gouvernera pas avec le pS..!

    Vu que cette outre de suffisance dit vouloir prendre sa place de première formation de Gôôche. au Parti Socialiste...

    Quel con, quelle CARICATURE de camarade de combat !!

    "Gôche,- Droite ,Gôche- Droite" ou " un -deux, un deux" c’est de toutes façons en 2011 "Marche et tais toi !"

    Je ne marche pas..

     :))

    Mélanchon n’a pas plus à voir avec le changement de Société que Péron n’avait un quelconque rapport avec la lutte contre le Capitalisme, même si l’anti -Gringo a pu séduire les "descamisados" qu’Evita embobinait !

    Même si des marxistes se sont fait baiser avant de se faire persécuter !

    Etre acclamé par des masses ou peuvent même dominer des ouvriers (ce qui n’est pas le cas deJLM mais était le cas du Duce ou de Juan PERON,)... cela ne fait pas de celui qui entube quelqu’un la compagnon de lutte du camp des entubés !

    Mélanchon est plus dangereux que Marine le pen


    Dangereux ne veut pas dire qu’on soit en train decomparer des idées, des "idéologies", qu’on fasse à Mélanchon l’injure que je ne fais pas à Bayrou mais que je fais à Gérin.
    .

    Dangereux parce que la fille du borgne n’est qu’un repoussoir , et n’est utile à la bourgeoisie que pour mieux rendre présentable l’Alternance du pognon..

    Mélanchon sert d’escabeau à la Social démocratie pour l’aider, avec les restes d’un PC en convulsions , à nous enfiler profond demain.!!

    Pas parce que Mélanchon est"méchant" !

    Parce que la Crise du Capitalisme a besoin de ce faux avocat du peuple.

    Il est dangereux plus qu’un dessin.

    Voler à son secours parce qu’un crayonneur des beaux quartiers le colle à côté de l’Eva Braun de la Trinité.... (qu’il croise tous les quatre matins sur les plateaux de Télé qui se régalent de ce couple qui a besoin l’un de l’autre-ce qui ne signofie pas qu’ils soient d’un mariage d4amour-..)..., c’est tomber dans le panneau que l’entourage de Mélenchon a tendu.

    Si j’étais JLM j’enverrais une caisse de Chivas en remerciement à Plantu...

    De même que les copains de Ben Laden auraient du féliciter le dessinateur représentant un Imman avec une bombe sur la tete.!

    Puisque la caricature -que je n’ai pas défendu ce qui ne mempêche pas d’être farouchement contre ceux qui justifiaient censure ou autocensure-" roulait "pour ceux qui pouvaient se poser en victimes d’iislamophobie et renforcer le camp de ceux qui répondent à la "guerre des civilisations" bushienne par le kamikaze ou la prise d’otages.


    C’est à JLM que profite ce crobard merdique !!

    .

    Donc, le croquis, le Mélanchon, la Marine et le Vivas......aux chiottes.

    Sans les confondre et les amalgamer...mais la chasse tirée à fond sur ce leurre..!

    Pour qu’on perde pas son temps à d’inutiles polémiques.

    Qu’ils lavent leur linge sale en famille.

    Ce n’est pas la mienne, cela ne l’a jamais été et ne le sera jamais.

    AC

    • Qu’est ce qu’on s’en fout de savoir pourquoi un gros con de dessinateur de droite s’en prend à un gros con de politicien de Gôôche !

      Depuis quand , les ex sénateurs socialos doivent ils être défendus bec et ongles au prétexte que jouer au Comandante antiimpérailiste , ferait des rebus de la social démocraties des gens de notre camp ?

      parce que ce qui est visé n’est pas au fond Melenchon...

    • Slt Cop

      Je comprends ce que tu dis.
      Mais tu avoueras que ça devient gavant de devoir éventuellement défendre un type comme Mélenchon parce qu’il prétend nous représenter avec la complicité des médias et des appareils bourgeois !!!!!
      On l’a tjs fait. Je ne suis pas sûre qu’il faille continuer et que ce soit la bonne méthode. Je ne sais pas si l’analyse qui sous tend ta position est encore pertinente.

      LL

  • Revoir l’excellent extrait de Poulantzas sur la petite bourgeoisie dans "les classes sociales dans le capitalisme aujourd’hui" que j’avais mis à la fin de cet article en PDF pièce jointe.

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article99794