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Yémen : plusieurs dizaines de manifestants abattus

Publie le samedi 19 mars 2011 par Open-Publishing

Au lendemain de la mort de plusieurs dizaines de manifestants, l’armée yéménite faisait respecter strictement samedi l’état d’urgence. Deux personnalités en vue du régime ont elles démissionné du parti au pouvoir pour protester contre cette violence.

Des militaires ont mis en place des barrages pour faire respecter l’interdiction de ports d’armes en public, vérifiant jusqu’au contenu des étuis des khandjar, ces traditionnels poignards recourbés, principalement ornementaux.

Nasr Taha Moustafa, directeur de l’agence de presse officielle et membre de la direction du Parti au pouvoir, a annoncé sa démission de ces deux postes en signe de protestation contre la mort de plus de 40 manifestants abattus la veille par des tireurs d’élite embusqués sur des toits.

Ces tireurs ont ouvert le feu sur la foule de manifestants qui s’apprêtaient à prendre part à la sortie de la grande prière hebdomadaire à un sit-in devant le campus de l’université de Sanaa, haut lieu de la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1990 à la tête du Yémen réunifié.

Documents révélateurs

La manifestants ont annoncé avoir mis le main sur une demi-douzaine de tireurs, qui étaient porteurs de documents d’identité prouvant leur appartenance à l’administration. Une affirmation contestée par Saleh, qui a imputé la violence à des provocateurs dans le camp des protestataires.

L’agitation anti-gouvernementale au Yémen a déjà fait plus de 70 morts. Mais les violences de vendredi ont incité Saleh a instaurer, quatre jours après le Bahreïn, également théâtre de troubles, l’état d’urgence pour une durée d’un mois afin de préserver son pouvoir.

L’opposition a toutefois exclu de continuer à négocier avec le régime en place après la tuerie de vendredi.

"Envoyer des chars dans les rues est le signe que le régime panique. Mais les yéménites sont résolus à faire avancer leur révolution pacifique jusqu’à la chute du régime", a affirmé Mohamed al Sabri, porte-parole de l’opposition yéménite.

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