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Le Bloc identitaire force encore et encore la surenchère sur l’islam

Publie le mardi 5 avril 2011 par Open-Publishing
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Dur, dur pour le Bloc identitaire d’exister face au Front national. Au sortir d’élections cantonales calamiteuses pour le BI, le petit parti d’extrême droite essaie de rebondir sur son thème favori : “le combat contre l’islamisation. Comprendre : l’islamophobie. A la veille du débat organisé par l’UMP le 5 avril, Fabrice Robert, le président du Bloc accompagné de Pierre Cassen (Riposte Laïque) et Christine Tasin (Résistance républicaine) - les trois organisateurs de l’apéro saucisson pinard (voir ici , ici, ici , ou encore ) et des “Assises sur l’islamisation”- ont donné une conférence de presse pour exposer leurs “solutions”. Et si le constat est commun (“l’islamisation inéluctable de la société”), entre les trois organisations, les “mesures de salut public” - selot le mot de Pierre Cassen- sont, elles, divergentes.

Pour le Bloc identitaire, il faut “un référendum sur la place de l’islam en France”, et “inverser le rapport de force avec les musulmans”. “Le message doit être clair : ni mosquée, ni voile, ni subventions, ni revendications“, à lancé M. Robert qui parle même de “ré-immigration de certains musulmans”, barbarisme pour signifier le renvoi des musulmans “en terre d’islam”.

“C’est vrai que c’est faire violence aux musulmans de préconiser des mesures aussi strictes. Mais justement, nous préconisons des partenariats avec les pays musulmans, pour que les musulmans de France, puisse aller vivre leur foi en terre d’islam”, a-t-il expliqué avant de se prononcer pour “l’arrêt de l’immigration”. “Nous considérons que l’immigration, couplée à une démographie galopante de l’Islam, est une des causes importantes de l’islamisation de notre sol.”

Après avoir affirmé que“la liberté de conscience, d’expression, de changer de religion et d’aimer la personne de son choix, quels que soient sa religion, sa couleur ou son sexe, doit être respectée”, Christine Tasin, elle, est allée encore plus loin. Elle s’est prononcée notamment pour “l’interdiction du voile sur l’ensemble du territoire français”, “l’interdiction de la production de halal”, “l’interdiction d’horaires ou de lieux réservés aux femmes”, “l’interdiction de carrés musulmans et de la finance islamique”, ou encore : “faire cesser l’immigration interdire le regroupement familial et mettre fin au droit du sol qui nous amène à une situation catastrophique comme c’est le cas à Mayotte”.

Et en conclusion, elle a lancé : “Si les musulmans refusent de se soumettre à nos lois et de supprimer de leurs textes ce qui est incompatible avec la République française, l’islam devra être interdit et ceux qui désirent vivre selon la charia invités à aller vivre dans les pays musulmans. Ce n’est pas la France qui doit s’adapter à l’islam, c’est l’islam qui doit s’adapter à la France.” Un peu plus tard, interrogée par notre confrère de l’AFP, elle a maintenu ses déclarations au Point où elle affirmait être “islamophobe”. “Que les gens ne soient pas islamophobes, ça me sidère”, a-t-elle ajouté, tout en revendiquant “l’impérieuse nécessité d’être islamophobe”.

Querelles de personnes

Pas sûr pour autant que cela suffira à faire sortir le Bloc identitaire de l’ornière. Marine Le Pen et le FN sont hégémoniques à l’extrême droite. Et la candidature à la présidentielle de 2012 d’Arnaud Gouillon au nom des Identitaires est, pour l’instant, invisible. “Le contact n’est pas rompu avec le FN, assure Fabrice Robert. Il n’y a pas de mur entre nous”. “Imaginez la force de frappe que l’on aurait”, souligne-t-il. Mais le rapprochement entre des régionalistes pan-européens (le Bloc identitaire) et des nationalistes jacobins (le Front national), n’est pas chose aisée.

Au FN, on ne nie pas des contacts “individuels” avec certains identitaires, mais pas d’organisation à organisation. “Je pense qu’il y a une incompatibilité idéologique. Et s’il y a un jour compatibilité, ce seront eux qui feront le pas vers nous, pas le contraire”, nous a déclaré Louis Aliot, vice-président chargé du projet. Qui ajoute : “Certains identitaires ont un certain côté sulfureux”.

Surtout, des querelles de personnes empêchent, pour l’instant, tout rapprochement. Bruno Larebière, rédacteur en chef de l’hebdomadaire d’extrême droite Minute et cadre dirigeant du Bloc, est personna non grata au Front national. Idem pour Richard Roudier, chef de file de la Ligue du Midi. Du côté du FN, Laurent Ozon, membre du Bureau politique du parti d’extrême droite, fut un temps proche des Identitaires. Aujourd’hui, il se fait épingler chaque semaine dans Minute

“Ca peut passer par Riposte Laïque”, indique M. Aliot. “J’ai vu Cassen à la conférence de presse que l’on a faite avec Gilbert Collard, on a discuté et il a quelques amitiés au Front. Mais ça peut être des soutiens. Je doute qu’ils soient dans un organigramme. Et je ne vois pas le Bloc identitaire dans la plateforme de gouvernement avec des circonscriptions.”

Fabrice Robert évoque, quant à lui, la possibilité d’une stratégie “avec un pied dedans, et un pied en dehors du Front national”.

http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2011/04/05/le-bloc-identitaire-force-encore-et-encore-la-surenchere-sur-lislam/

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