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Une majorité d’Allemands en faveur d’un retour au deutsche mark.

par L’euro est la monnaie inventée par les dominants, pour les dominants.

Publie le mercredi 5 octobre 2011 par L’euro est la monnaie inventée par les dominants, pour les dominants. - Open-Publishing
12 commentaires

Plus d’un Allemand sur deux (54 %) souhaite le retour du deutsche mark comme monnaie de paiement alors que la zone euro traverse une crise sans précédent, selon un sondage pour le magazine Stern publié mercredi.

Ce sondage a été réalisé par l’Institut Forsa entre les 28 et 29 septembre auprès de 1.001 personnes.

Dans les régions d’ex-RDA, l’attachement au deutsche mark, introduit en 1990, moins d’un an après la chute du Mur de Berlin, reste encore plus fort : 67 % des habitants de l’ex-RDA souhaiteraient sa réintroduction.

Le deutsche mark, remplacé comme monnaie de paiement par l’euro le 1er janvier 2002, reste associé à la puissance économique et financière de l’Allemagne d’après-guerre.

Pour autant, la crise de la dette que traverse la zone euro n’a que très peu accrû la nostalgie des Allemands pour leur ancienne monnaie. Un sondage publié en juin 2010 montrait déjà que 51,4 % des Allemands voulaient le retour du deutsche mark.

L’inévitable éclatement de la zone euro ?

Sur le même sujet, un blog met d’ailleurs en scène un graphique intéressant, montrant clairement la disparité entre les pays du nord et du sud de la zone euro. "Le problème de la zone euro ne se limite pas à l’imminence d’un défaut de paiement de la Grèce, explique le blogueur Lupus. Les économies des pays du nord et du sud de la zone sont devenues très différentes. Industrialisés et en croissance, les pays du nord présentent un excédent extérieur chronique. Tout le contraire de ceux du sud...".

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20111005trib000654264/une-majorite-d-allemands-en-faveur-d-un-retour-au-deutsche-mark.html

Messages

  • « Ne l’oublions pas, l’euro est un atout » titrait encore Le Monde, le 15 juillet dernier. Depuis, les professeurs prompts à nous rappeler que « l’euro nous protège » se sont fait plus discrets, et pour cause. Ils ont modifié leur angle pédagogique. L’on nous prie de croire que la cause de la débandade n’est pas la monnaie unique, mais l’endettement public – en particulier des États impécunieux.

    Cette « montagne de dettes », soi-disant due à l’égoïsme des peuples vis-à-vis « des générations futures », d’où vient-elle vraiment ? Le traité de l’Union européenne (Maëstricht) puis ses successeurs ont inscrit dans le marbre l’interdiction, pour les États, d’emprunter à leur propre banque centrale : désormais, les Trésors publics doivent se tourner vers les marchés financiers internationaux, aux conditions de ces derniers. Forcément, l’addition est salée. La suppression du financement des besoins sociaux et nationaux à coût faible ou nul par les instituts d’émission publics (Banque de France, etc.) constitue une cause majeure de la montée de l’endettement.

    Deuxième cause : les considérables diminutions et allégements fiscaux accordés, dans les dernières décennies, aux entreprises en général, aux grands groupes en particulier (mais aussi aux riches et très riches contribuables). Par exemple, l’impôt sur les sociétés en France est à 33% ; en 1985, il se situait à 50%. Quant aux groupes du CAC 40 (qui attendent des profits nets en hausse de 10% à 15%, après leur niveau record de 2010), un rapport vient de pointer leur rachitique contribution aux finances publiques. Au fil des années, cela représente des centaines de milliards d’euros de manque à gagner – c’est-à-dire d’endettement. L’Union européenne n’y est pas pour rien : dès sa fondation, elle a érigé la « compétitivité des entreprises » en dogme, et n’a de cesse de promouvoir un transfert massif des revenus du monde du travail vers celui du capital. Car ce sont naturellement les salariés qui paient la note de cette « compétitivité » jamais suffisante, à travers les salaires en berne et les services publics démantelés. S’ouvre alors ce cercle vicieux : plus d’austérité, moins de croissance, moins de recettes publiques, ce qui justifie de nouveaux sacrifices, etc…

    Là se trouve d’ailleurs la racine ultime de la crise : en comprimant toujours et encore la rémunération (directe et indirecte) du travail, seule source de création de richesse réelle, on sape les fondements d’une économie saine et d’une croissance forte. A noter que le surendettement des ménages (avec les bulles spéculatives qui peuvent en découler) est une conséquence du pouvoir d’achat qui manque aux salariés. Et qui pourra contester le rôle de premier plan que joue Bruxelles dans cette promotion permanente de la « rigueur » et de la « modération salariale » ?

    En outre, la monnaie unique a des responsabilités spécifiques. A commencer par son cours considérablement surévalué par rapport au dollar, notamment. Cela handicape lourdement les exportations, et partant la croissance et l’emploi. De plus, le dogme de la libre-circulation des capitaux a entraîné la suppression des portes coupe-feu et donc attisé la propagation de l’incendie financier.

    Surtout, l’euro a fait entrer de force des économies nationales très différentes (croissance, structures, cycles, mais aussi culture monétaire) dans un moule unique qui impose le même cours de change, les mêmes taux d’intérêt… C’est pour faire tenir – artificiellement – ensemble ces économies que le corset « pacte de stabilité » a été inventé, puis progressivement renforcé, limitant jusqu’à les éliminer toute marge de manœuvre nationale, non seulement monétaire mais aussi budgétaire, fiscale… et sociale.

    La réalité se venge ? Il faut aller plus loin, toujours plus loin, assènent les professeurs de l’euro. Autrement dit, instituer une politique unique, un budget unique, un ministre unique – bref, un gouvernement européen.

    Ce qui était prévisible avant même le lancement de l’euro se confirme brutalement aujourd’hui : sa tare originelle, génétique en quelque sorte, n’est pas économique, mais politique. La monnaie unique ne peut exister que si l’on prive les peuples de leur liberté de décider des choix essentiels. Ce qui est nouveau, c’est que ses partisans et concepteurs l’avouent eux-mêmes, parfois avec un cynisme qui laisse pantois (lire ci-dessus).

    La raison d’être de l’euro est de priver les peuples de politique. Ce devra être, demain, sa raison de disparaître.

  • L’euro est la monnaie inventée par les dominants, pour les dominants.

    et le mark une danseuse en tutu rose.

    • Il y a tout à gagner à l’éclatement de l’euro, y compris donc une certaine restauration de la démocratie : « En renversant le mouvement, dans le domaine monétaire, par la sécession, on restaure ainsi les conditions d’une discussion ouverte des politiques monétaires et budgétaires. Une telle mutation revitalisera la vie politique en abandonnant l’impératif de « rassurer les marchés » et en redonnant aux débats un contenu significatif, en brisant la collusion gauche-droite, public-privé, qui réduisent aujourd’hui les querelles nationales à des affrontements de personnes sans aucun intérêt pour le citoyen ordinaire et son avenir. Le laboratoire de l’expérience ayant confirmé les conclusions de la théorie, le doute n’est plus permis. L’euro avait constitué une parenthèse réactionnaire et antidémocratique Il faut maintenant impérativement en sortir pour revenir à l’indépendance monétaire et recréer le franc.

    • Il y a tout à gagner à l’éclatement de l’euro,

      y compris marine le pen...

      Ton discours est completement confus :

      La Grande-Bretagne est-elle plus démocratique que la France ou l’Allemagne d’avoir conservé la livre ?

      Oui ? non ?

      Alors ?

      Est-elle plus indépendante des USA ? Du capital international ?

      Oui ?

      Non ?

      Non, c’est pire.

      Mais ça pourrait être mieux...

      Demander la sortie de l’euro actuellement est un discours profondément réactionnaire car il ne met pas d’abord la question de la souveraineté de la classe populaire et des travailleurs sur leur propre sort (et y compris leur monnaie) avant la question de la monnaie qui n’a aucun pouvoir progressiste en soi.

      La question n’est d’ailleurs pas de sortir ou rester dans l’euro, de revenir ou pas au franc, mais de saisir que euro ou pas, britannique ou belge, les politiques du capital sont les mêmes, de Northern Rock à Dexia, de l’Islande à la Grèce, les états sont soumis à la domination d’une classe .

      Vouloir choisir la dorure de son collier, comment se prosterner devant les banquiers, la bourgeoisie et ses états, n’est pas un choix, c’est hésiter entre FN et UMPS.

      La monnaie et son périmètre n’ont de sens que par qui les contrôle .

      Si en France les travailleurs étaient au pouvoir, il y aurait un sens qu’ils s’approprient la monnaie et décide ce qui est une question subalterne : tirer des chèques en Euro pour faire payer à l’UE la révolution, aider au soulèvement des autres peuples ou tirer des chèques en Franc car les travailleurs contrôlent la banque de France , etc.

      Choisir actuellement , dans des états capitalistes de rester dans l’euro ou de passer au franc, sont des leurres qui détournent des questions essentielles.

      Alors britanniques ou allemands ?

      Par contre ce qui est exact c’est l’attaque nécessaire contre l’appareil d’état de l’UE avec ses satellites, les appareils d’’états des nations, car tous sont sous contrôle des bourgeois, à leur service.

      Les uns et les autres n’ont aucune autre vertu que d’être taillés pour la classe dominante.

    • Si en France les travailleurs étaient au pouvoir, soit ces ex-travailleurs-là ne seraient plus des travailleurs mais des gestionnaires du pouvoir ( on a connu cela ), soit il n’y aurait plus de pouvoir par dépérissement de l’État. Mais, il ne t’as pas échappé que ceci n’est pas la situation actuelle.
      Tant qu’il y a aura des États, il y aura domination d’une ou plusieurs classes sur les autres. Cette domination n’est que rarement absolue, à moins de vouloir raisonner de manière non dialectique, mais binaire, en raison de la résistance qu’opposent les classes dominées. Les volontés politiques du capital seront toujours les mêmes, par contre leurs expressions concrètes dépendent de la configuration politique et du rapport de forces entre classes dominantes et classes dominées.

      Une monnaie sous contrôle étatique est un atout potentiel dans les luttes* pour les classes dominées et un handicap pour les classes dominantes par rapport à une monnaie sous contrôle exclusivement à 100 % des marchés dans le cadre de ce rapport de forces.

      *pour des revendications d’indexation des salaires sur l’inflation par exemple

      Là où je suis d’accord avec toi, en ce sens que cet atout n’est que potentiel et que seules les luttes permettront d’engranger les résultats qui en découlent. Par contre, sans cet atout de la monnaie sous contrôle étatique, donc avec une monnaie sous contrôle exclusivement à 100 % des marchés, il devient plus difficile aux luttes pour un salaire plus élevé de déboucher sur des hausses de salaires conséquentes puisque le pouvoir 100 % marchés implique de lutter contre l’inflation des salaires pour augmenter les marges. Ce pouvoir 100 % marchés est strictement indépendant de toute pression populaire, tandis que le pouvoir étatique est soumis à des aléas électoraux qui sont susceptibles de lui faire lâcher du lest, je ne sais si je me fais bien comprendre ! Mais tu m’as compris !

    • Si en France les travailleurs étaient au pouvoir, soit ces ex-travailleurs-là ne seraient plus des travailleurs mais des gestionnaires du pouvoir ( on a connu cela ), soit il n’y aurait plus de pouvoir par dépérissement de l’État. Mais, il ne t’as pas échappé que ceci n’est pas la situation actuelle.

       ????

      et pourquoi un travailleur ne serait plus un travailleur parce qu’il exercerait contrôle, avec ses camarades, sur son destin ?

      Non, on n’a pas connu cela.

      C’est précisément parce que les travailleurs n’ont pas le pouvoir qu’il ne s’agit pas de choisir une chaine ou une autre mais de résister aux attaques réelles et pas monter dans les wagons de fin de convoi du FN sur une bataille qui prendrait un caractère chauvin et non de classe.

      La France est le pays qui a le plus de millionnaires dans le monde par rapport à sa population, cet élevage intensif ne doit pas grand chose à l’Union Européenne (qui est pour eux un simple outil) et le retour à des frontières nationales ne changerai rien de leurs pouvoirs , de leur possession des grands médias, des hommes et femmes politiques de paille, de leur contrôle de l’économie, etc.

      Français ou Britanniques ?

      Euro d’un côté, livre d’un autre...????

      qu’est ce qui change ? les travailleurs anglais sont-ils plus avantagés ?

    • un travailleur ne serait plus un travailleur parce qu’il exercerait contrôle, avec ses camarades, sur son destin ?

      C’est ce que nous voulons, alors que nous sommes salement exploités par des patrons. La réalisation de ce souhait n’a jamais eu lieu sur une période de long terme pour des raisons qu’il me serait trop long d’expliciter ici, étant occupé par ailleurs. Mais je suis d’accord avec vous, c’est le débat le plus important avec le débat national. La première Internationale n’a débattu que ces deux types de débats, lutte de classes et indépendance nationale, voir les textes de Marx sur l’indépendance de la Pologne.

      Si en France les travailleurs étaient au pouvoir, soit ces ex-travailleurs-là ne seraient plus des travailleurs mais des gestionnaires du pouvoir ( on a connu cela ),

      Comment analysez-vous et qualifiez-vous la NEP et la gestion du Parti Communiste Chinois ? Sans se lancer dans une longue interprétation théorique en plusieurs volumes, je qualifie cette situation que l’on a connu : d’anciens travailleurs qui sont devenus gestionnaires.

      parce que les travailleurs n’ont pas le pouvoir qu’il ne s’agit pas de choisir une chaine ou une autre mais de résister aux attaques réelles

      Aucun raisonnement dialectique dans cette analyse, juste un raisonnement binaire, soit les travailleurs ont le pouvoir, soit ils ne l’ont pas. Aucune volonté de construction d’alliance entre classes dominées, ouvriers, employés, petits agriculteurs, ingénieurs, fonctionnaires, artisans … sur la base de leurs intérêts objectifs communs pour contrer les alliances entre classes dominantes.

      Si l’euro n’était pas une attaque réelle contre les travailleurs, les capitalistes ne se mobiliseraient pas pour le faire tenir. Là où je suis d’accord avec vous, c’est que la nature de la monnaie est loin d’être le seul paramètre de consolidation de la domination de l’alliance entre classes dominantes. En ce qui concerne la différence entre les situations entre la situation des salariés anglais et français, elle est minime, je vous l’accorde volontiers, mais Margaret Thatcher elle-même estime dans ses mémoires que l’Acte unique de 1986-87 « donne une substance réelle au traité de Rome » et « ravive sa finalité libérale, libre-échangiste et dérégulatrice ».

      Au vu des luttes à la suite de la victoire de Front Populaire en 1936 et du fameux mur de l’argent qui s’y est opposé, les travailleurs salariés ne doivent pas se contenter d’analyses sommaires et faire l’effort de comprendre et de s’approprier les enjeux monétaires et budgétaires et ne pas se faire enfumer par les discours sur la dette. Il faut être conscient que la soit-disant aide aux grecs retourne illico vers les coffres des banques.

      Le plus ambitieux des programmes progressistes n’est qu’un leurre et un mensonge grossier, s’il ne commence pas par décrire la façon dont le gouvernement entend, dès le premier jour de mandat, s’affranchir du pouvoir des marchés, des banques, des spéculateurs et des institutions financières internationales. En outre, dans le cas d’un pays membre de l’UE et éventuellement de la zone euro, cet avant-programme doit préciser comment le gouvernement se libère de toutes les lois européennes qui soumettent précisément les États à la dictature des marchés et des gestionnaires de capitaux.

    • C’est une classe qui est en face et pas l’argent.

      Ceux qui mettent le doigt sur l’argent méchant c’est Mitterrand and co.

      Derrière des formules chaloupées tu n’as en rien répondu à une seule question :

      Le sort des travailleurs anglais est-il préférable au sort des travailleurs allemands parce que la Grande Bretagne a la livre et pas l’euro ?

      Les travailleurs britanniques sont-ils moins soumis aux agressions de la bourgeoisie ?

      Le peuple a-t-il plus contrôle sur son destin ?

      Est-il plus indépendant des intérets de la bourgeoisie américaine ? Mondiale ?

      Non, et non et non, non à toutes ces questions.

      C’est bien la dynamique populaire qui donne un sens progressiste aux souverainetés, y compris celles sur la monnaie.

      En dehors de ces cas de figure et en période de grande crise, mener une bataille principielle sur ce terrain c’est bien huiler et masser les petites épaules fatiguées de la Marine.

      L’emploi du terme "dialectique" dans cette histoire est erroné, tu confonds avec contorsionniste.

      Le plus ambitieux des programmes progressistes n’est qu’un leurre et un mensonge grossier, s’il ne commence pas par décrire la façon dont le gouvernement entend, dès le premier jour de mandat, s’affranchir du pouvoir des marchés, des banques, des spéculateurs et des institutions financières internationales. En outre, dans le cas d’un pays membre de l’UE et éventuellement de la zone euro, cet avant-programme doit préciser comment le gouvernement se libère de toutes les lois européennes qui soumettent précisément les États à la dictature des marchés et des gestionnaires de capitaux.

      Je me disais aussi :

      T’as raison mon pote, la France d’avant l’UE n’était pas soumise au grand capital...Mais il est juste de considérer l’appareil d’état de l’UE (je décris exactement de quoi je parle là), les lois et pratiques de celle-ci et la BCE comme des structures, lois et pratiques à démanteler.

      Mais la monnaie ça se discute et de toute façon une attaque sur ce terrain actuellement n’a pas de sens de classe, et c’est plutôt un contre-feu face aux batailles contre les appareils d’état nationaux et supra nationaux, face aux batailles contre les offensives bourgeoises.

      Une monnaie sous contrôle étatique est un atout potentiel dans les luttes* pour les classes dominées et un handicap pour les classes dominantes par rapport à une monnaie sous contrôle exclusivement à 100 % des marchés dans le cadre de ce rapport de forces.

      Un appareil d’état n’est pas neutre, ce n’est pas un outil neutre , une monnaie en soi est bien plus neutre qu’un état.

      Croire que l’état tel qu’il est pourrait être le véhicule des classes populaires est encore plus hurluberlu que de croire au petit jésus soviétique...

      L’état tel qu’il est (et pas tel que tu puisses le rêver la nuit ) ne peut faire cela. Il n’y a que si c’est la classe populaire qui pousse fort qu’on peut avancer.

      Pas besoin d’en appeler à la NEP où la classe ouvrière au sens large était laminée numériquement.

      Et.... le rouble, créé il y a 500 ans a été remplacé par le russe d’or, le tchétchène d’argent, le Letton laiton avec la révolution ?

      Il y a bien eu le

      L’empire russe était-il pourtant plus doré sur tranche que l’UE ?

      Le rouble impérial a bien été remplacé par le rouble sovietique mais c’était encore à l’échelle géographique de l’empire russe .
      Tout ce raisonnement ne vaut pas un kopeck.

    • C’est une classe qui est en face et pas l’argent.

      Justement cette classe ou ces classes nous les avons en opposition contre nous toi et moi, mais pas en face de nous. Je n’ai rarement rencontré mon patron quand je travaillais dans boîtes privées ou publiques d’ailleurs et quand j’ai travaillé en PME où je voyais le patron, il nous expliquait qu’il n’était plus vraiment le patron, que les actionnaires lui serraient le kiki et ceux-là, ben, nous on les voyait jamais. Ces classes font l’effort de se mettre le moins en face de nous qu’il est possible pour ne pas être cible de critiques ou de remises en cause plus radicales.

      Par contre le rapport de domination passe aussi ( attention je n’ai jamais dit que c’était le seul moyen ) par la monnaie ou plutôt la rareté de la monnaie et tu ne veux rien analyser de cette domination.
      Il me semble préférable que tu sortes des analyses floues, des dénonciations simplistes et des lamentations impuissantes. Nous ne pouvons attendre sans réagir aux coups du patronat sans bâtir aucune stratégie. Construire des alliances entre classes dominées, ouvriers, techniciens, employés, petits agriculteurs, ingénieurs, fonctionnaires, artisans … sur la base de leurs intérêts objectifs communs pour contrer les alliances entre classes dominantes est vital.
      C’est regrettable que certains salariés comme toi ne sachent où se trouvent leurs intérêts en acceptant une vision selon laquelle la monnaie serait neutre, idée non-seulement erronée et simpliste, mais de plus en contradiction avec ta volonté exprimée de changement.

      La théorie d’une monnaie neutre est fondamentalement individualiste dès lors qu’on considère que privilégier les rapports des hommes aux objets et aux marchandises au détriment des rapports des hommes entre eux constitue une caractéristique essentielle de cette idéologie.

      La monnaie repose toujours in fine sur un type de relations aux autres que l’individualisme de la valeur exclut parce qu’il fait du rapport aux objets la donnée centrale, sinon exclusive, du lien social. L’idée chère aux économistes d’une monnaie neutre, pur instrument mis à la disposition de l’ordre marchand pour en accroître l’efficacité, ne tient pas. Tout au contraire, la monnaie apparaît pour l’économiste comme un corps étranger qui vient perturber la logique de la valeur et les formes de l’individualisme qui lui sont associées. C’est cette étrangeté radicale qui apparaît avec force dans le fait reconnu par de nombreux chercheurs qu’il n’existe pas aujourd’hui « un cadre théorique convenable pour étudier le fonctionnement d’une économie monétaire ».

      La monnaie n’est pas neutre, c’est un fait social.

      http://www.cairn.info/revue-l-homme-2002-2-page-27.htm

      Ce fait social, les classes dominées, ouvriers, techniciens, employés, petits agriculteurs, ingénieurs, fonctionnaires, artisans peuvent l’influencer ( tu vois rien, rien de binaire dans mon raisonnement :) à leur avantage d’autant plus facilement au détriment des classes dominantes qu’ils se trouvent dans un système politique où le niveau de démocratie est plus élevé puisqu’ils forment la majorité de la population.

  • En quoi la sortie de l’euro est elle une idée de gauche quand on voit que c’est une des principales revendications du FN ?

    • Faire sans cesse référence au FN à propos de tout débat est à coup sûr le meilleur moyen de l’installer dans la position de centralité dont par ailleurs on voudrait l’écarter.

      Vous savez comme moi que la stratégie du patronat c’est "l’Europe", dont les fondements libéraux ne datent pas des années 1980, mais du traité de Rome. Après la période de compromis des Trente glorieuses, où les puissances économiques concèdent aux peuples des avancées sociales par peur de la "tentation communiste", l’effritement puis l’effondrement du bloc de l’Est permet d’appliquer enfin le projet européen d’origine. Margaret Thatcher elle-même estime dans ses mémoires que l’Acte unique de 1986-87 "donne une substance réelle au traité de Rome" et "ravive sa finalité libérale, libre-échangiste et dérégulatrice".

      Pour garantir qu’aucun Etat ne déviera de cette trajectoire, l’Union européenne utilise un outil imparable : le droit. Là aussi, la démonstration est connue. Dans les colonnes du Monde Diplomatique, notamment, Bernard Cassen et Anne-Cécile Robert ont prouvé que l’ordre juridique européen est parfaitement verrouillé. Depuis le milieu des années 1960, la supériorité du droit communautaire sur le droit national, qui ne fut jamais explicitement prévue dans les Traités, est affirmée par la Cour de justice des communautés européennes. Les juges décidèrent que les Traités, les règlements et les directives devaient primer sur le droit national. Seule la Constitution nationale conservant une valeur supérieure à celle du droit européen, les dirigeants français la réforment en 2008 pour la rendre compatible avec le traité de Lisbonne ! La conclusion est claire et nette : toute politique de gauche est impossible au regard du droit européen. Développer un "pôle public bancaire", comme le propose à juste titre le Front de gauche, contredit une directive européenne, la directive "services". Et donc, aucune loi ne peut être votée en ce sens sans être déclarée inconstitutionnelle ! Il en va de même pour la renationalisation de producteurs d’énergie comme Gaz de France, pour la taxation des transactions financières ou pour une fiscalité environnementale qui remettrait en cause la libre-concurrence.

      Le problème de la gauche est donc qu’elle s’apprête à aller aux élections avec un programme inapplicable, dont chaque mesure, si elle parvenait au pouvoir, serait censurée par le Conseil constitutionnel... À moins qu’elle ne revendique, dès la première page de son manifeste, la désobéissance européenne. Comprenons bien que cette désobéissance européenne n’est ni une formule de style ni un mouvement d’humeur. Elle est l’aboutissement d’un raisonnement imparable : puisque la Constitution française fait allégeance au Traité de Lisbonne, ce qui empêche juridiquement toute politique de gauche, il faut la réformer pour restaurer la primauté du droit national sur le droit communautaire. Seul ce renversement de la hiérarchie des normes juridiques permettra à une gauche radicale de voter des lois pour mener des politiques différentes de la droite et des socio-libéraux.

      Comment les électeurs peuvent-ils croire dans la gauche si elle ne dit pas comment elle sortira du carcan législatif européen ? Pourquoi aller voter si elle promet des mesures auxquelles elle sera obligée de renoncer une fois élue ? Les taux d’abstention effrayants des dernières élections nous forcent à répondre à ces questions. Et la montée du Front national également. Face à sa démagogie, à son art du mensonge et du maquillage, notre seule chance de vaincre est d’opposer le courage et la franchise. Oui, la gauche doit être prête à désobéir à l’Union européenne ! Oui, elle peut à nouveau porter l’espoir du changement, mais à la seule condition de mettre cartes sur table. Nous devons rendre au peuple le pouvoir confisqué par Bruxelles. La seule stratégie possible est de gagner les élections et de pratiquer la désobéissance européenne.

    • « Nous devons rendre au peuple le pouvoir confisqué par Bruxelles. La seule stratégie possible est de gagner les élections et de pratiquer la désobéissance européenne. »

      Le peuple avait le pouvoir en France avant que Bruxelles le lui confisque ?
      Et il l’a dans les pays européens qui n’ont rien à voir avec Bruxelles ?

      Ce n’est pas la bourgeoisie qui avait le pouvoir,
      avant que l’UE existe, et l’a toujours ?

      Voilà bien la proposition réformiste faisant fi de la dominition du capital et de la bourgeoisie.
      C’est très cohérent avec la proposition de gagner les élections,
      autrement dit gérer le capitalisme.
      Car les élections, nulle part, et jamais, n’ont renversé la bourgeoisie.