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Commémoration 17 octobre 1961. Collectif national. Manifestation à Paris

par Paris

Publie le vendredi 14 octobre 2011 par Paris - Open-Publishing
4 commentaires

A l’appel du Collectif national « 17 octobre », manifestation à Paris ce 17 octobre 2011 - 18h du REX au pont St Michel

Manifestation - 50e anniversaire du 17 octobre 1961
Répression des algériens à Paris

APPEL

17 octobre 1961 - 17 octobre 2011

50ème anniversaire

Vérité et justice

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police.

Cinquante ans après, la vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées – en particulier la guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’État que constitue le 17 octobre 1961. Certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, et le pouvoir encourage les nostalgiques de l’Algérie française et de l’OAS.

La « Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie », dotée de plus de 7 millions d’euros, créée en application de l’article 3 (dont l’abrogation est demandée) de la loi du 23 février 2005 vantant les « aspects positifs de la colonisation », est sous la coupe d’associations nostalgiques qui voudraient pouvoir exiger des historiens qu’ils se plient à la mémoire de certains « témoins ».

Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, d’échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et de travailler ensemble, avec leurs homologues des deux rives de la Méditerranée. La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS, que certains, au sein même du parti du président de la République, cherchent à réhabiliter. Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyens ou de ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Cinquante ans après, il est temps :

 que les plus hautes autorités de la République reconnaissent les massacres commis par la police parisienne le 17 octobre 1961 et les jours suivants comme un crime d’État ;

 que la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie soit supprimée ;

 que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens ;

 que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

Pour donner l’ampleur nécessaire à la commémoration du 50ème anniversaire du tragique 17 octobre 1961, un collectif entend coordonner des actions communes aux différentes organisations qui souhaitent faire reconnaître et condamner ce crime d’Etat commis sous la responsabilité du sinistre Préfet de Police Maurice Papon.

www.17octobre61.org

Signataires de l’appel 2011 Collectif 17 octobre

Associations :

17 octobre contre l’oubli, 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre), ACB (Association de Culture Berbère), ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui), Act Up-Paris, ACU (Association des communistes unitaires), AHDH (Association Harkis Droits de l’Homme), AMF (Association des Marocains en France), ANPNPA (Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis), ANPROMEVO (Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS), APCV (Agence de Promotion des Cultures et du Voyage), ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants), Association Rennes-Sétif, ASSAF, ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins en France) (et aussi ATMF-Paris 75), Au Nom de la Mémoire, CAPJPO- EuroPalestine, CNAFAL (Conseil National des Associations Familiales Laïques), Collectif DAJA, Collectif "D’ailleurs nous sommes d’ici" (et les collectifs locaux : 33, gardois), Collectif Réseaux Intervention Réflexion Quartier Populaire, Comité Mumia Abu Jamal de Saint-Denis, Compagnie Jolie Môme, Coup de Soleil, FNACA - Paris (Fédération Nationale des Anciens Combattants d’Algérie), Forum France Algérie, Générique, Ici on noie les Algériens, Inter collectif de soutient des luttes des peuples du monde arabe, La Parole Errante, Le 93 au Coeur de la République, Le Maghreb des Films, LDH (Ligue des Droits de l’Homme), Les Oranges, Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, Manifeste des Libertés, Mémoire à Vif, MIR (Maison Internationale de Rennes), Mouvement de la Paix, MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Planet DZ, Réfractaires Non-Violents à la Guerre d’Algérie, RIRQP, Ruptures (Réseau féministe), Sortir du Colonialisme, SOS Racisme, Survie, UAVJ (Une autre voix juive), UJFP (Union juive française pour la paix)

Syndicats :

CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail), CGT - URIF (Union Régionale Ile de France de la Confédération Générale du Travail), CNT (Confédération nationale du travail), FIDL (Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne), FSU (Fédération Syndicale Unitaire), Fédération SUD Education, SM (Syndicat de la Magistrature), Solidaires (Union syndicale Solidaires), Sud-Ptt, UNEF (Union Nationale des Étudiants de France), UNL (Union Nationale Lycéenne)

Organisations Politiques :

ACDA (Agir pour le Changement Démocratique en Algérie), Alternative Libertaire, CCA (Cercle Communiste d’Alsace), EELV-Paris (Europe Écologie Les Verts), FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique), MJCF (Mouvement des Jeunes Communistes de Français), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), PCF (Parti Communiste Français), PG (Parti de Gauche)

Contact signatures : contact@17octobre61.org

Messages

  • Bien entendu, je m’associe.

    Mais je trouve un que c’est un peut "facile" de ne citer que Papon ;

    Un collectif entend coordonner des actions communes aux différentes organisations qui souhaitent faire reconnaître et condamner ce crime d’Etat commis sous la responsabilité du sinistre Préfet de Police Maurice Papon.

    Dans les années 60, comme sous l ’Occupation à Bordeaux, comme à Constantine (Algérie )..quand il exerça des fonctions de Préfet..Papon(j’ai suivi son procès jour après jour)fut un exécutant servile d’en ETAT de classe.

    Oublier que Vichy, c’est la revanche sur les luttes de36,oublier que Constantine fut la région ou , pour y avoir hélas passé 27 mois..j’ai pu "fouiller" lamémoire collective.., la répression -(notamment dès le 8 mai45) y fut des plus sauvage, oublier que, tant en mai 58 qu’en mai 68.(Baden Baden. ;) .les crimes y furent perpétrés ou envisagés(68) au nom de l’Etat bourgeois , c’est un peu trop vite analyser , y compris le déchainement raciste du 17 OCTOBRE hors du champ de la lutte des classes.

    c’est l"Anti-France", l’"ennemi de l’Intérieur" que les flics massacrent en OCTOBRE et en MARS

    C’est DE GAULLE..FREY, qui ont "couvert" un Papon qui répercuta dans les commissariats de la R.P , le mot d’ordre OFFICIEL" Vous serez COUVERTS"...

    J’ajoute que si la Droite française a tout fait pour que l’oubli s’installe et que les salopards de l’OAS d’hier et leurs adversaires.-entre 60 et 63 en gros- ..- se retrouvent unis, amnistiés.furent de e complot contre ., les dirigeants socialistes eux aussi furent complices de Crime contre la Vérité.
    .
    C’est Mitterrand qui en 82 osa rétablir les ordures fascistes dans leurs "droits" , leurs grades et décorations !

    Ce n’est pas un hasard si un Papon "gaulliste"(et oui !!) membre du Comité Central de l’’UNR(ancêtre du RPR créé en 76-) fut Ministre de Giscard !


    Tous savaient , tous complices !

    Parce que tous, furent unis , solidaires, responsables dela barbarie des Aussaresses, des Bigeard-Le PEN, des flics fachos, etc..!

    Comment un policier de"base" un rien raciste et shooté à la haine aurait il compris que jeter un Algérien dans la Seine..était un" CRIME."alors que de 54 à 62, que ce soit avec la Guillotine commandée par un Mitterand ou le napalm ravageant uneAlgérie "pacifiée à la gégène,( avec la lâcheté complice d’un Mollet .., TUER du "bougnoule" n’avait été considéré comme une mission de salubrité publique , "normale" comme une dératisation.
    Oublierions nous que"raton" était le terme courant désignant l’Algérien ,, qu’y compris des militants osent parler d""fellaghas" aujourd’hui.encore...alors que cette appellation se traduit par "bandit"..

    Si, personnellement pour X raisons, je ne considère pas un Einaudi comme le"meilleur historien" qui soit revenu sur ces crimes, je conseille par contre la lecture d’un bouquin écrit par quelqu’un qui ne "nous" aime pas. et dont certaines affirmations quant au nombre de victimes sont des plus "fantaisistes"...

    Mais c’’est un retour documenté sur ces journées ou les dirigeants de ce Pays perdirent pour TOUJOURS, le droit d’aller en Arménie ou ailleurs se poser en donneurs de leçons !

    Selon moi

    A.C

    Lire donc de BRUNET (Jean-Paul) –Charonne. Lumières sur une tragédie.

    Toute la première partie revient sur Octobre 61.

    Quant à Charonne, on a là un extraordinaire réquisitoire sur la façon dont le Pouvoir couvrit les assassins .

    • Je suis totalement d’accord, MAIS ...

      je n’arrive pas à comprendre comment on peut ainsi dissocier le passé et le présent ... comment se souvenir des victimes d’hier en se détournant des crimes d’aujourd’hui ?

      Tu dis "Tous savaient , tous complices !" et avec raison , mais alors, ... ...

      Nous savons tous ce qui a lieu en Afghanistan, en Côte d’Ivoire, en Libye, nous savons tous ce qu’est l’OTAN, alors, comment se peut-il que les nombreux signataires de cet appel ne hurlent pas qu’il faut arrêter ces nouvelles ratonnades ?

      En 1961, malgré la censure, des journaux ont réagi, des parlementaires ont protesté.
      Même si les situations ne sont pas comparables, j’ai l’impression que la lâcheté est devenue la règle. Quoi ? Les pitres socialistes sont sur toutes les chaines de télé, tiennent des meetings et pas une voix pour leur demander s’ils préfèrent les bombes incendiaires ou les bombes à fragmentation ?

      cf : "Impérialisme : Le consensus français"

      http://lepetitblanquiste.hautetfort.com/

    • Nous savons tous ce qui a lieu en Afghanistan, en Côte d’Ivoire, en Libye, nous savons tous ce qu’est l’OTAN, alors, comment se peut-il que les nombreux signataires de cet appel ne hurlent pas qu’il faut arrêter ces nouvelles ratonnades ?

      Précision :

      Personne j’espère ne m’en voudra de mettre mon grain de"sel de militant impliqué dans cette Histoire, et ayant travaillé ce sujet depuis 50 ans..
      Deux trois réflexion.
      Je sais qu’elle sont souvent méprisées , notamment par deux outrois révisionnistes qui , pour régler des comptes avec la CGT actuelle -et je peux comprendre. ;- réinventent une histoire du mouvement ouvrier qui n’honore pas les initiateurs du groupe"ou va laCGT"

      Donc sur ta réaction :

      Remarquons quand même que parmi les signataires..de 2001. ;de nombreux furent des plus timides en 61..

      Il n’est pas inutile, je pense de rappeler aux plus jeunes que la CFTc d’alors(devue majoritairement CFDT en 64)..eut -c’est surtout vrai pour Charonne- du débat vif pour tenter de "calmer"ses militants de la R.P..(dont les plusresponsables étaient proches du PSU)

      Ensuite,(mais je vais passer por un "mouscoutaire" indécrottable, et je m’en fous) en dehors de militants isolés proches des cercles comme les"121" et autres "porteurs"de valises", de militants courageux socialistes ayant rompu avec la SFIO capitularde.., d’éléments trotskystes , d’étudiants d’avant garde dans l’UNEF..l’essentiel du travail de masse dans la classe ouvrière contre le Colonialisme, les crimes et les horreurs des "Oradours sur Oueds", le combat à contre courant jusque dans les années 60.. au sein de masses gangrénées par le"gaullisme salvateur"...et un racisme enraciné d’autant plus que la Propa montait en épingle certains actes du FLN(1). ;ce patient combat internationaliste de CLASSE, fut porté à 80 pour cent par le P.C.F. et la CGT.

      Quand le virus du renoncement, du réalisme, de la trahison de classe conduit ceux qui-qu’on s’en réjouisse ou comme certains "gauchistes" qu’on y voit lamain des loubiankistes staliniens..) ont incarné un courant dilué aujourd’hui dans le marais glauque du ralliement TOTAL au dogme capitaliste, comment veux tu que les champions de la course aux strapontins de Gôôche, qui avec les chefs Hollande, Aubry , Mélanchon (cf son vote au Parlement Européen) soient préoccupés par les génocides et rimes contre l’humanité du Capitalisme ?

      A.C

      S’agissant de ce que complexe et de responsabilité couillue fut le rôle de la CGTet du PC.. deux faits peu connus :

      Le15 Octobre,(si ma mémoire ne mefait pas défaut).. quand commence à circuler chez Renault, le mot d’ordre de laFédé de France du FLN., .la CGT et le PARTI prennent contact avec les dirigeants algériens.

      Afin de proposer l’aide militante pour la sécurité de la manif.

      Après une discussion sans tabous pour que que la riposte au "couvre feu" raciste que vient de signer Papon ,soit contré par une manif unitaire .

      Refus algérien

      Pour en avoir discuté depuis avec d’anciens dirigeants du FLN.., je confirme que l’Orga algérienne entendait que cette riposte garde le caractère d’une démonstration de"force" et d’unité autour du Front..(témoignages de Zouaoui, Saddek et Omar Ouhadj)

      J’ai pu avoir , après mon adhésion au PC que jai longtemps différée (jusqu’en 1968 et mes 29 ans) en raison du vote en 56 des pouvoirs spéciauxpar legroupe PCF une longue discussion avec Kanapa et Alleg ..

      (Au moment ou j’étais venu expliquer , sans grand succès. ;) pourquoi les communistes ayant fait la guerre d’Algérie devait , selon moi,contrer au sein dela FNACA de gauche, les prises de position opportunistes)

      Tous deux m’ont confirmé combien Marchais avait mis toute son autorité -il était très respecté du FRONT- pour obtenir du FLN qu’il abandonne son idée de porter dans l"hexagone" l’ensemble des modes de résistance utilisée en Algérie.

      En dehors des représailles du FLN contre les flics et les "bleus" ( nervis algérien genre "miliciens" de 43, appointés par la Préfecture de de paris ) les Résistants prirent en compte le nécessaire besoin que PC et CGT puisse ne pas être "génés" dans le travail de masse..en milieu ouvrier , populaire, par les
      "prétextes "qu ’auraient utilisés la bourgeoisie.. bourgeoisie qui se "appuyée" sur des"attentats" non ciblés...

  • Vient de paraître : " Les ratonnades d’octobre". Par Michel Levine
    Editions Jean-Claude Gawsewitch 2011.

    En octobre 1961. A Paris, en pleine guerre d’Algérie, Maurice Papon, préfet de police et chef de la répression, instaure un couvre-feu pour les Algériens, citoyens français de seconde zone : chasse au faciès, interpellations systématiques, bouclages de quartiers, etc. Les conditions de vie deviennent infernales pour des milliers d’hommes et de femmes.
    En protestation contre ces mesures qui rappellent l’occupation nazie, le F.L.N. organise le 17 octobre une manifestation pacifique. Aussitôt, Papon "chauffe ses troupes". La machine à tuer est en marche…On retrouvera des centaines de cadavres dans la Seine.
    Le crime commis, c’est le grand silence de la part des autorités et des médias, un mutisme absolu qui durera longtemps. Pour la première fois, on dévoile ce qui était ignoré de l’historiographie officielle ou soigneusement refoulé. L’auteur s’est livré à une véritable enquête, interrogeant victimes, avocats, témoins.
    Michel Levine revient sur cette période tragique de l’Histoire à l’occasion du 50e anniversaire des évènements d’octobre 1961.

    Michel Levine est historien des Droits de l’Homme. Il a notamment publié chez Fayard Affaires non classées (Archives inédites de la Ligue des Droits de l’Homme).