Accueil > La bataille des cerveaux : un penseur bourgeois vaut-il mille penseurs (...)

La bataille des cerveaux : un penseur bourgeois vaut-il mille penseurs ouvriers ?

par bernard SARTON

Publie le vendredi 25 novembre 2011 par bernard SARTON - Open-Publishing

Les médias font bouillir les cerveaux des experts bourgeois sur la crise du capitalisme tandis qu’ils nous montrent les masses ouvrières en colère défiler dans les rues criant leurs colères.

D’un côté ceux qui pensent "utilement" et d’une manière rigoureuse , de l’autre les cris "barbares" d’une masse inculte ne comprenant rien à cette crise ...

Cette manière médiatique voulue par la bourgeoisie ,pour dévaluer la pensée ouvrière de lutte juste et utile, est pesante à chaque heure des évènements qui se succèdent en ce moment de crise aigüe du système. Un économiste ou un journaliste est plus important dans l’analyse que les ouvriers de Fralib ou de la fonderie du Poitou qui ont pourtant des "penseurs syndicalistes" très performants et des propositions très rationnelles pour sortir de la crise du capital. Cette bataille idéologique à la semelle de plomb encourage dans les masses populaires les moins éduquées et les plus fragiles un attentisme pernicieux qui favorisera la montée du fascisme à terme avec la complicité active des couches sociales petites bourgeoises déclassifiées et paupérisées. Nos cerveaux révolutionnaires ,pourtant dopés par le marxisme, sont encore peu influents dans ces couches sociales frappés lourdement par la crise. Même la classe ouvrière, théoriquement la plus révolutionnaire, écoute les Le Pen avec une certaine attention alors qu’elle devrait s’emparer des usines et éjecter les agents du capital . Cette emprise idéologique des penseurs bourgeois sur nos cerveaux par l’intermédiaire des médias est absolument à combattre sur le terrain par toutes sortes d’initiatives dans les entreprises et les quartiers populaires . Les dizaines de milliers de militants ouvriers,syndicalistes et politiques, ne peuvent laisser la bataille des idées aux mains de la bourgeoisie , un penseur bourgeois avec ses longues années d’études à l’ENA ou à Sciences-Po est-il meilleur qu’un syndicaliste comme bernard Thibault ou Olivier Leberquier de fralib ? Je pense que Non car il n’a pas les pieds dans la glaise du réel et qu’il n’a pas la psychologie nécessaire pour comprendre les milieux populaires.

Nos camarades syndicalistes sont des penseurs mille fois plus performants dans l’analyse de cette crise du capitalisme et leurs propositions sont d’une actualité si criante que les médias font tout pour les ignorer comme nous le voyons sur nos écrans toutes les heures. Nos réactions sont-ils à la hauteur des évènements actuels ? Les grèves qui s’accumulent sont-ils les seuls méthodes d’action permettant le succès sur le patronat ? Tous les militants se ressourcent dans les textes de Marx avec le "Manifeste" ou "la lutte des classes" pour trouver confirmation de leur action et de son impact sur les couches populaires .La bourgeoisie et ses valets sont mobilisés au chevet de leur système en fin de vie pour prolonger encore un peu leur pouvoir d’exploitation de l’homme par l’homme et leurs cerveaux sont en ébullition à l’image d’un Henri Guaino ,penseur en chef de Sarkozy.

Certains dirigeants syndicaux et politiques du mouvement ouvrier apportent de l’eau au moulin de ce penseur patenté de la bourgeoisie , ce qui est vraiment très regrettable dans le combat actuel de classe qui exige une unité profonde et efficace des exploités pour abattre le capitalisme . Les mille cerveaux ouvriers ne peuvent accepter d’être dévalués par cette coterie de courtisans qui pensent encore que le capitalisme est encore viable pour longtemps . Face à un penseur bourgeois qui se la joue un Poutou ou un Leberquier le terrasse d’un argumentaire sans appel avec une logique humaine d’une grande sensibilité.Nous sommes plus forts et parfois je regrette notre modestie face à ces puissants au pouvoir . La raison est de notre côté , l’avenir économique et social est entre les mains de tous les salariés y compris des exlus qui se morfondent dans le chômage et la misère des bancs publics. La place tarhir , les indignés nous montrent l’exemple , la classe ouvrière doit être à la hauteur de sa tâche historique comme les Communards en 1871.

Il nous faut démontrer qu’un seul penseur ouvrier est meilleur qu’un seul penseur bourgeois à la henri Guaino . Il ne suffit pas de dire "Prolètaires de tous les pays,unissez-vous" et de chanter "l’internationale" pour justifier notre idéalisme de changer le monde, encore faut-il l’appliquer au plus vite par la pratique malgré nos divisions le plus souvent inutiles que le bourgeois utilise pour rester au coeur de nos pensées. L’idéologie dominante de la classe au pouvoir le reste parce que nous la laissons le plus souvent tranquille par "fainéantise" intellectuelle alors que nous avons le même cerveau façonné de plus par la réalité sociale d’exploité dont nous voulons sortir au plus vite .

Nous avons la responsabilité de changer le monde, il nous faut donc vite le prouver face à cette classe bourgeoise qui terrassa en son temps la noblesse fainéante qu’elle servait depuis Jacques Coeur. La classe ouvrière doit faire de même vis à vis de cette classe bourgeoise devenue fainéante devant son coffre-fort boursier plein à ras-bord.

Bernard SARTON ,section d’Aubagne