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La stratégie syndicale macabre de la FSU

Publie le samedi 6 avril 2013 par Open-Publishing
11 commentaires

Aujourd’hui, à Paris, la FSU a fait défiler ses syndiqués, avec ballons, chansons, et ...fort peu de discernement.

Le motif de la manifestation "nationale" ?

 pour une "vraie" refondation de l’école....

La FSU veut calmer le jeu face à la colère des enseignants, parmi lesquels des milliers de ses propres syndiqués. Elle se borne à revendiquer le report de la "réforme" à 2014 !

Cette revendiquation n’a aucun sens : on ne fait pas se déplacer à Paris, pour une manifestation nationale, des milliers d’enseignants (7000 selon la FSU, ce qui traduit un échec -voulu- de la mobilisation) pour demander un simple report d’un an d’une loi qui vise à bouleverser l’école.

 Cette "réforme" Peillon, c’est la mort programmée du service public, la fin du caractère national des enseignements et des diplômes.

 C’est aussi le début du passage des enseignants, toujours fonctionnaires d’Etat, sous la coupe des régions.

 C’est l’école des "compétences", l’école "territorialisée", c’est-à-dire l’école "du socle", celle où l’on n’apprend plus rien, et surtout pas à développer son sens critique.

Si la FSU était un syndicat d’enseignants, elle organiserait les luttes avec la CGT, FO, SUD, CNT, pour le retrait immédiat de la loi Peillon.

Trop liée avec le PS et le FdG (abstention lors du vote de la loi !), la connivente FSU ne peut plus être considérée comme un syndicat d’enseignants.

Messages

  • Le rôle d’un syndicat ce n’est pas de faire des compromis avec le pouvoir. Le syndicat doit être l’expression de l’intérêt des enseignants et des élèves, il ne doit pas être un appendice bureaucratique du pouvoir d’Etat. Ainsi lorsque la FSU milite pour le report de la réforme Peillon, c’est comme si elle disait à demi mot au gouvernement que la situation n’est pas pour l’instant propice au passage de cette réforme, mais qu’il faut être patient et attendre que ceux qui protestent finissent par se fatiguer.

    • La FSU déçoit et démobilise les enseignants, ceux-ci étaient massivement en grève le 12 février pour réclamer le retrait de la réforme sur les rythmes scolaires.
      Pour quelles raisons se seraient-ils déplacés aujourd’hui ?
      La réforme Peillon que nous ne pouvions accepter pour la rentrée 2013 serait plus recevable en 2014 ?
      Le SNUIPP a refusé d’appeler à la grève pour le retrait de la réforme avec les autres syndicats.
      Les circonvolutions oratoires sont significatives de leur volonté de ne pas s’affronter au gouvernement.
      Le syndicat a sciemment organisé le recul des luttes enseignantes.
      Les militants de base auront fort à faire pour imposer un autre tournant.

    • Bof ? Les syndicats enseignants sont morts il y a trente ans, mais c’est comme pour la mort de Franco, personne n’osait le dire en Espagne, personne n’ose le leur dire en France.

      "Des Ballons, des bouteilles, tout ça dans le ciel" -souvenir personnel, d’une gamine de deux ans- pour des prunes.

    • Pas d’accord avec le message précédent.

      La direction de la FSU est en train d’engager le syndicat vers le statut déjà tenu par l’UNSA et la CFDT de syndicat jaune : la FSU programme son propre sabordage, c’est entendu.

       Mais ce n’a pas toujours été ça : l’abruti Allègre avait dû démissionner il y a treize ans, grace à la FSU et aux autres syndicats (hors syndicats jaunes cfdt et unsa). Jospin, ministre de gôche devait le payer très cher peu après...

       Mais, on ne peut pas mettre tous les syndicats enseignants dans le même sace avec ce ton désabusé que vous prenez : SUD, FO, la CGT, et la CNT qui sont des syndicats de gauche et même de gauche radicale combattent le gouvernement de gôche.

    • Mais, on ne peut pas mettre tous les syndicats enseignants dans le même sace avec ce ton désabusé que vous prenez : SUD, FO, la CGT, et la CNT

      Bref, on n’est pas rendu.

      FSU : très implantée, mais stratégie de plus en plus ambigüe, tendances corporatistes parfois (il en faut un peu), très (trop) liée au FdG, partagée entre cogestion et luttes.

      SUD : positions à mon sens parfois "gauchiste", groupusculaire.

      FO : attitude souvent très ambigüe, discours parfois radical quand on parle des statuts, mais comportement souvent inactif (non participation à la plupart des grèves) et sectaire.

      CGT : quasi inexistante dans l’enseignement général, plus que groupusculaire.

      CNT : syndicat anarchiste, groupusculaire.

      Reste l’auto-organisation, les coordinations en cas de lutte longue.

      Quelle qualité première, quelle caractéristique fondamentale attend-on prioritairement d’un syndicat ?

      Pour moi, sa "largeur", son "poids", sa représentativité, sa reconnaissance par la plus grande partie possible des travailleurs concernés, est la première caractéristique nécessaire à un syndicat (sinon inutilité de fait, malgré le plus beau positionnement du monde). Nécessaire ne veut bien entendu pas dire suffisant.

      Il y a quelques années, écoeuré par les grèves de 24H tous les deux mois de mon syndicat Snes-FSU, inutiles mais néanmoins ruineuses, j’ai pris une année sabbatique syndicale, en me demandant à quel syndicat adhérer pour essayer d’être plus efficace. J’ai envisagé Sud et la CGT. Mais ma réflexion m’a amené à revenir à la FSU, qui m’a semblé la moins mauvaise solution. :-(((

      Chico

  • la fsu impulse seule souvent et la première les luttes ,et elle développe aussi une ligne d’unité d’action !
    les résistants italiens dont vous portez le titre"bella ciao"n’auraient sûrement pas suivi votre position défaitiste qui renforce le pouvoir !

    • "impulse" les luttes en refusant aux travailleurs leur seule arme, la grève ?
      "impulse" les luttes en refusant de manifester avec SUD, FO, CGT, CNT qui eux luttent vraiment...
      "impulse" les luttes, en organisant, seule, une diversion du samedi sur des mots d’ordre plus qu’ambigus puisque conseillant au fond au gouvernement de simplement reporter l’application de la "réforme" d’un an ?

      la FSU "impulse" les luttes ?
      C’est un gag d’un permanent X de la FSU ?

    • la FSU organise la démobilisation et la dépolitisation dans les salles des profs. Son poids en a fait un syndicat attrape-tout qui n’a rien gardé des valeurs de gauche. Les enseignants font du reste partie de la bourgeoisie, ils ne visent qu’à passer entre les gouttes de la crise - sauf, bien sûr, quand leur établissement est touché par un gros problème.

    • La campagne d edénigrement des enseignants par les médias du capital n’est pas suffisante ? Fallait-il vraiment s’en prendre aussi aux enseignants sur un forum alternatif ?

      Il est curieux d’affirmer que les enseignants "font partie de la bourgoisie".
      Comment définissez-vous la bourgoisie ? Avez-vous lu les travaux des Pinçon-Charlot ?
      Un travailleur dont le salaire est de 2000 euros par mois ferait "partie de la bourgoisie" ?

      Chico, le terme "gauchiste" est souvent utilisé par la droite pour discréditer toute pensée de gauche. SUD n’est pas un syndicat gauchiste, sauf à vouloir à tout prix attacher à cette organisation un jugement dépréciatif.

      La FSU était le syndicat majoritaire...mais cette struture bureaucratique vient de signer son arrêt de mort, malgré la sincérité et la détermination dans les luttes de certains -trop rares , souvent du NPA ou de LO- militants.

    • Chico, le terme "gauchiste" est souvent utilisé par la droite pour discréditer toute pensée de gauche. SUD n’est pas un syndicat gauchiste, sauf à vouloir à tout prix attacher à cette organisation un jugement dépréciatif.

      Il s’agit effectivement d’un raccourci pas très clair, d’où mes guillemets, d’où "parfois", d’où "à mon sens" (beaucoup de précautions).

      Je partais avec un a priori positif, pour Sud, mais la lecture de quelques journaux m’a donné l’impression que ça s’adressait exclusivement à des "convaincus de la grève générale", sans ponts vers la majorité des collègues.

      Bref, j’ai eu l’impression de lire l’expression d’un parti politique (sympathique à mes yeux) plus que d’un syndicat. C’est ce que j’ai voulu traduire avec ce terme.

      Il faudrait (trop tard pour moi, je décroche... pas du syndicalisme mais du "service actif") un syndicat associant le réalisme de la FSU et le mordant de Sud...

      Chico

    • Ajoutons que le projet de Peillon est de déqualifier les enseignants du second degré en inventant de nouveaux concours de recrutement où la part des connaissances disciplinaires ne représenterait plus que 20% !
      Le reste ? un fatras pédagogiste et managérial...

      Que dit la FSU ?

      — > RIEN !

      Il y a vraiment un problème avec ce "syndicat" !