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L’HISTOIRE DU 1er MAI, JOURNEE INTERNATIONALE DE CELEBRATION DES LUTTES DES TRAVAILLEURS

par Roberto Ferrario

Publie le jeudi 1er mai 2014 par Roberto Ferrario - Open-Publishing
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Le XIXe siècle voit la naissance de la classe ouvrière.

La prolétarisation du travail se développe au fur et à
mesure que la mecanisation industriel vient remplacer les
anciennes formes de production.

Les employeurs sont les maîtres absolus des entreprises et
les conditions de travail sont misérables.

Les journées de travail comportent souvent 15 a 16 heures
par jour sans repos hebdomadaire et encore moins annuel.

Des enfants de 6 ans travaillent souvent dans les usines et
les mines, des femmes sont employées au fond de la mine et
à des travaux pénibles et insalubres. Les ouvriers n’ont pas
le droit de s’organiser.

Le "droit de coalition" est seulement reconnu en 1824 en Grande-Bretagne,
en 1864 en France (mais il faudra attendre 1884 pour le syndicalisme),
en 1869 en Allemagne.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle et jusqu’à la première
guerre mondiale, la population industrielle continue de croître
constamment.

Entre 1895 et 1914, le nombre d’ouvriers passe de 5 à 7 millions
aux Etats-Unis, de 8 à 12.500.000 en Grande-Bretagne, de 3
à 4.500.000 en Russie. En France, la population ouvrière était
en 1866 de 5.575.000 hommes et 3.385.000 femmes.

1831 : la Révolte des Canuts

La révolte des Canuts, à Lyon, en Novembre 1831, fut la première
insurrection sociale caractérisée, au début de l’ère de la
grande industrie.

Elle a pour origine la baisse des salaires depuis les meilleures
années de l’Empire.

Les Canuts (ouvriers de la soie) veulent profiter de la reprise
de la vente des soieries, après 1830, pour obtenir la fixation
d’un tarif minimal pour le prix des façons. Une délégation
de patrons et d’ouvriers, réunie sur la proposition du préfet
le 25 Octobre, établit un tarif et confie au Conseil des Prud’hommes
la charge d’en surveiller l’application.

Mais l’intervention du préfet a été mal vue par un certain
nombre de fabricants, qui tiennent son attitude pour démagogique,
et les concessions de leurs représentants pour des marques
de faiblesse : 104 d’entre eux refusent d’appliquer le tarif,
qu’ils dénoncent comme entrave à la liberté des marchés et
rejettent comme exorbitantes les prétentions des Canuts, en
matière de salaire (10 Novembre 1831).

De là, découlent les colères ouvrières et l’insurrection du
21 au 24 Novembre.

La monarchie française envoie 20.000 hommes de troupe et 150
canons pour réprimer "l’émeute".

C’est à cette époque que le ministre français Casimir Perier
déclarait : "Il faut que les ouvriers sachent bien qu’il n’y
a pas de remède pour eux que la patience et la résignation
 !".

1834 : seconde insurrection des canuts

Ils occupent les hauteurs de Lyon et feront face pendant 6
jours a 12.000 soldats.

En 1840 : grèves

D’mportantes grèves corporatives se déroulent en France.

1848 : les "trois huit"

A partir de 1848, les dirigeants ouvriers axent leurs revendications
sur la journée de 8 heures, comprise dans une perspective
d’éducation ouvrière : huit heures de travail, huit heures
de repos et huit heures pour s’instruire et cultiver son corps.

1848, c’est aussi l’année de la publication du "Manifeste
communiste" de Karl Marx.

Le 22 février 1848 manifestation monstre à Paris, chute de
la monarchie et naissance de la IIe République.

Le 23 juin 1848 sur 120.000 ouvriers licenciés par les Ateliers
nationaux, 20.000 descendent dans la rue. Ils forment jusqu’à
400 barricades.

La Commission exécutive charge le général Louis Eugène Cavaignac
de la répression. Celle-ci est terrible, à la mesure de l’effroi
qu’éprouvent les bourgeois de l’Assemblée.

En trois jours de combat, du 23 au 26 juin, on relève 4.000
morts parmi les insurgés et 1.600 parmi les forces de l’ordre.
Le gouvernement républicain arrête 25.000 personnes et 15.000
déportés et emprisonnes sans jugement.

Troisième insurrection des canuts.

1864 : Premiere Internationale

En 1864, est crée la Première Internationale Ouvrière et dans
les pays industriels, malgré des difficultés énormes, le syndicalisme
commence a s’organiser.

1868 : les huit heures aux Etats-Unis

Le gouvernement américain accorde, en 1868, la journée de
huit heures à tous les journaliers, ouvriers, artisans, employés
par l’administration fédérale. Mais la loi n’est pas appliquée.
Aussi, en 1881, la Fédération américaine du Travail (A.F.L.)
décide de passer a l’action.

1871 : la Commune

Le 18 mars 1871, à la suite de la guerre franco-allemande
de 1870, une révolte populaire éclate à Paris. La Commune
de Paris est crée.

Elle sera écrasée quelques semaines plus tard par l’alliance
des bourgeoisies française et allemande avec Thiers et Bismarck.

25.000 travailleurs parisiens seront massacrés par les forces de répression, les cadavres seront brûlés, 38.500 arrestations seront opérées, 13.700 seront condamnés à des peines allant jusqu’à 90 années de prison, 3.000 mourront dans les pontons, la prison, le bagne et l’exil.

1873-1895 : des grèves violentes

En 1873, en Angleterre et surtout en 1899 à Londres ou les
dockers arrêtent tout travail.

En Allemagne, grèves et manifestations des travailleurs de
la Ruhr.

1884 : congrès de l’American Federation of Labor

Au cours de leur congrès de 1884, les syndicats étasuniens
se donnent deux ans pour imposer aux patrons une limitation
de la journée de travail à huit heures.

Ils choisissent de débuter leur action le 1er mai parce que
beaucoup d’entreprises américaines entament ce jour-là leur
année comptable.

1886 : la grève de Chicago

En 1886, le Congres National du Travail, aux Etats-Unis, marque
la volonté d’obtenir le résultat de : 8 heures de travail,
8 heures de repos, 8 heures d’éducation.

Le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200.000
travailleurs d’obtenir la journée de huit heures.

D’autres travailleurs, moins chanceux, entament une grève.
Ils sont environ 340.000 dans tout le pays.

Le 3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes
de la société McCormick Harvester, à Chicago.

Une marche de protestation a lieu le lendemain et dans la
soirée, tandis que la manifestation se disperse à Haymarket
Square, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant
de policiers.

C’est alors qu’une bombe explose devant les forces de l’ordre.
Elle fait une quinzaine de morts dans les rangs de la police.

Trois syndicalistes anarchistes sont jugés et condamnés à
la prison à perpétuité. Cinq autres sont pendus le 11 novembre
1886 malgré des preuves incertaines.

Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites
les dernières paroles de l’un des condamnés, Augustin Spies :
"Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les
voix que vous étranglez aujourd’hui".

En France, le sang coule à Decazeville.

En 1886 également, en Belgique revoltes populaires et fusillades
à Roux et publication du "Catéchisme du Peuple" d’Alfred Defuisseaux,
etc...

1889 : le congrès de la IIe Internationale

C’est à Paris l’année même du premier centenaire de la Révolution
française que blanquistes et guesdistes tiennent au 42, rue
Rochechouart, salle des Fantaisies parisiennes, le deuxième
congrès de l’Internationale socialiste. Ce congrès décide
qu’il sera "organisé une grande manifestation à date fixe
de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes
à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent
les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit
heures la journée de travail et d’appliquer les autres résolutions
du congrès. Attendu qu’une semblable manifestation a été déjà
décidée pour le 1er mai 1890 par l’Afl, dans son congrès de
décembre 1888 tenu à Saint Louis, cette date est adoptée pour
la manifestation."

1891 : Fourmies

Dans une petite ville du nord de la France, une manifestation
pacifique se rend en cortège à la mairie. La troupe, équipée
des tout nouveaux fusils Lebel et Chassepot d’une portée de
tir supérieure à deux kilomètres, tire à bout portant sur
la foule. Parmi les morts, huit victimes ont moins de vingt
et un ans, dont la jeune ouvrière Marie Blondeau et un jeune
conscrit du nom d’Edouard Giloteaux. Habillée de blanc et
les bras couverts de fleurs, Marie Blondeau restera longtemps
dans l’imagerie populaire comme une sorte de Vierge profane.
Avec ce nouveau drame, le 1er mai s’enracine dans la tradition
de lutte des ouvriers européens.

Quelques mois plus tard, à Bruxelles, l’Internationale socialiste
renouvelle le caractère revendicatif et international du 1er
mai.

1892 : création de l’Inspection du Travail

Le 22 mars 1841, après l’enquête du docteur Villermé, la première
loi limitant le travail des enfants employés dans les manufactures
est adoptée. Elle est à l’origine en 1892 de la création d’un
corps d’inspecteurs du travail pour contrôler l’application
de la réglementation naissante du travail. A partir de 1892-1893
donc, la législation du travail se développe (Code du travail
1900-1912) et l’inspection du travail est chargée de contrôler
l’application des premiers règlements relatifs à l’hygiène
et la sécurité du travail.

1893 : loi sur l’assistance médicale gratuite

Il faut attendre la loi de novembre 1892 pour que la journée
de travail soit fixée à 12 heures pour les hommes et 10 pour
les enfants. Dans de telles conditions les caisses de secours
mutuels sont indispensables à la survie ouvrière. Elles défendent
pied à pied leur autonomie et obligent le législateur à enfin
se pencher sur la protection sociale. En 1893 une première
loi sur l’assistance médicale gratuite est votée. Elle s’applique
aux indigents quelle que soit leur catégorie socio-professionnelle.
Dans la foulée de ce premier acquis, suivent les premiers
régimes d’assurances sociales : dans les mines en 1894, aux
chemins de fer en 1909.

1898 : loi sur les accidents du travail

En 1898 une nouvelle loi précise l’aide de l’État aux sociétés
de secours mutuels. Le 9 avril de la même année le Parlement
adopte un texte sur les accidents du travail. Pour la première
fois l’employeur est responsabilisé. Il doit payer les frais
médicaux à l’ouvrier blessé et en cas d’invalidité, il doit
verser une indemnité allant de 33 à 50% du salaire.

1910 : loi sur les retraites ouvrières et paysannes

Enfin il faut attendre avril 1910 pour voir apparaître une
loi sur les retraites ouvrières, la loi sur les "retraites
ouvrières et paysannes", qui ouvre la possibilité d’une pension
à partir de 65 ans pour ceux et celles dont les revenus sont
inférieurs à 3 000 francs par an, me ne permet pas un véritable
élargissement du droit à la retraite.

1919 : le traité de Versailles

La fin de la Première Guerre mondiale va sonner en deux temps
l’avènement de la journée de huit heures. D’abord la loi du
23 avril sur les huit heures est publiée au Journal officiel
de la République française le 25avril. Ensuite, le 22 juin
est signé (pour la France par Georges Clemenceau, par le président
Wilson pour les Etats-Unis et par Llyod George pour la Grande-
Bretagne) le traité de Versailles qui fixe dans son article
247 "l’adoption de la journée de huit heures ou de la semaine
de quarante-huit heures comme but à atteindre partout où elle
n’a pas encore été obtenue". La fin de la guerre est aussi
l’occasion de mettre en place la Sdn (Société des nations)
ainsi que l’Organisation internationale du travail (OIT).
Si la Sdn a été remplacée, depuis, par l’Onu, l’Oit, elle,
a survécu au second conflit mondial. Dès lors les manifestations
du 1er Mai porteront d’autres revendications que la journée
de huit heures tout en poursuivant ce grand rêve prolétarien
de l’époque : la société libérée du travail contraint. En attendant
que le droit à la paresse revendiqué par le gendre de Karl
Marx soit établi, le mouvement ouvrier va partir à la conquête
des congés payés. A Paris, les manifestants se heurtent à
la police et deux ouvriers sont tues.

1920 : en Russie

En 1920, la Russie communiste décide que le 1er mai sera désormais
chômé et deviendra la fête légale du travail. Son exemple
est suivi dans la plupart des autres pays sous la poussée
des syndicats d’obédience communiste.

1926 : la revendication des congés payés

C’est sans aucun doute à l’occasion du congrès que tient la
Cgt en 1926 (une partie de ses membres est allée fonder la
Cgt- Unitaire) qu’apparaît pour la première fois la revendication
des congés payés pour tous les salariés (certaines professions
les ont déjà obtenus). C’est également en 1926 que la Cgt
prend position en faveur des assurances sociales. Une question
qui n’avait rien de consensuel puisqu’à l’époque des syndicalistes
étaient contre toute cotisation payée par les salariés.

1929 : la montée des périls en Allemagne

Dans l’histoire sociale et politique allemande ce 1er Mai
1929 restera marqué d’une pierre noire. Les manifestations
sont interdites à Berlin par le préfet Zoot Giebel. Les manifestants
passent outre l’interdiction. La répression sera sanglante.
Elle fera trente-trois morts et deux cents blessés. La division
entre les communistes et socialistes est à son comble.

1936 : le 1er Mai du Front populaire

Dans l’histoire du 1er Mai l’année 1936 est certainement une
des plus importantes. Plusieurs événements vont la marquer.
D’abord dès le mois de mars se tient du 2 au 6 mars le congrès
au cours duquel la Cgt se réunifie. Ensuite la manifestation
du 1er Mai tombe deux jours avant les élections législatives
qui vont porter au pouvoir les forces politiques du Front
populaire. Enfin après un mouvement de grève mémorable sont
signés en juin les accords de Matignon qui légalisent la semaine
de quarante heures, les congés payés ainsi que les conventions
collectives. L’année suivante le 1er Mai 1937 aura lieu sans
doute la plus grande manifestation jamais organisée en France.

1941 : la fête du Travail

Le 24 avril 1941, pendant l’occupation allemande, le 1er mai
est officiellement désigné comme la Fête du Travail et de
la Concorde sociale et devient chômé, à l’initiative de René
Belin. Cet ancien dirigeant de l’aile anticommuniste de la
CGT (Confédération Générale du Travail) était devenu secrétaire
d’État au Travail dans le gouvernement du maréchal Pétain.
La radio ne manque pas de souligner que le 1er mai coïncide
aussi avec la fête du saint patron du Maréchal, Saint Philippe
(aujourd’hui, ce dernier est fêté le 3 mai) !

1947 : journée chômée

En avril 1947, sur proposition du député socialiste Daniel
Mayer et avec l’accord du ministre du Travail, le communiste
Ambroise Croizat, le 1er Mai devient dans toutes les entreprises
publiques et privées un jour chômé et payé. Cependant le 1er
Mai ne sera pas assimilé à une fête légale.

1950 : création du SMIG

C’est la Charte du travail promulguée le 4 octobre 1941 qui
a ouvert la voie. Il y est parlé d’un salaire minimum vital
et cette notion a nécessairement un caractère universel :
le minimum vital est le même, pour tout le monde, quelle que
soit la profession. Reste que le coût de la vie n’est pas
partout le même ce qui était beaucoup plus sensible alors
qu’aujourd’hui. On avait donc divisé le pays en une vingtaine
de « zones de salaire », avec chacune un taux différent du
salaire minimum, mais tous les salaires minima procédaient
dégressivement de celui de la zone 0 (Paris) selon un pourcentage
fixé : zone -2,5%, zone -4%, etc. ce qui permettait de maintenir
l’unité tout en respectant la diversité. Ce système des zones
ne devait disparaître qu’en mai 1968 : il n’y avait alors
plus que deux zones. La loi du 11 février 1950 sur les conventions
collectives rendit aux partenaires sociaux la liberté de négocier
les salaires, suspendue dès le début des hostilités en 1939,
mais à la fois pour laisser au gouvernement une flexibilité
d’intervention dans le domaine des salaires et pour rassurer
les syndicats qui craignaient de ne pas être de force, du
moins dans certains secteurs d’obtenir des salaires convenables,
la loi créa un salaire minimum national interprofessionnel
garanti, le SMIG (SMNIG aurait été imprononçable) que le gouvernement
fixerait par décret à partir d’un budget type - celui des
manœuvres célibataires dans la métallurgie parisienne - établie
par une commission paritaire des partenaires sociaux.

1954 : les manifestations sont interdites

Alors que la guerre d’Indochine se termine pour les autorités
françaises avec la partition du Vietnam, une autre guerre,
une guerre sans nom commence en Algérie. Elle va durer huit
ans.
Dès lors les manifestations seront interdites dans Paris.
Celle du 1er Mai 1954 se transformera en un rassemblement
sur la pelouse de Reuilly. Il faudra attendre quinze années
c’est-à-dire 1968 pour qu’à l’initiative de la Cgt, à nouveau,
le monde du travail se donne rendez-vous dans les rues de
Paris pour défiler un 1er Mai. Le cortège partira de la République
pour se rendre à la Bastille, symbole des libertés recouvrées.
Depuis, les cortèges du 1er Mai ont connu des fortunes diverses.
La manifestation la plus importante de l’après mai 1968 fut
probablement celle de 1975, qui fut prétexte à fêter la fin
de la guerre de Vietnam.

1958 : création des ASSEDIC

Création des ASSEDIC et UNEDIC (l’indemnisation du chômage
était assurée depuis 1951 par les communes) L’UNEDIC est une
association, gérée paritairement : elle réunit les syndicats
dit représentatifs (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO) et le patronat
(MEDEF, CGPME, UPA). Les sièges sont répartis à égalité entre
les deux. L’UNEDIC fédère les ASSEDIC, décide de leur implantation
et en nomme les directeurs régionaux. Elle décide des règles
d’indemnisation du chômage, ces règles sont révisées à l’occasion
de la renégociation de la convention.

1967 : création de l’ANPE

Le premier découpage du territoire en zones de compétence
"agences locales pour l’emploi" date de la création de l’ANPE
en juillet 1967. Elaboré avec le ministère du Travail, le
premier zonage prévoyait une implantation progressive du réseau
de 1000 points ANPE.

1970 : création du SMIC

La loi du 2 janvier 1970, présentée

par Chaban-Delmas, remplaça
le SMIG par le salaire minimum de croissance (SMIC), indexé à la fois sur le prix et sur les salaires : l’accroissement
annuel du pouvoir d’achat du SMIC ne peut être inférieur à
la moitié de l’augmentation du pouvoir d’achat des salaires
moyens enregistrés par l’enquête trimestrielle du ministère
du travail. Ce système qui nous régit toujours a entraîné
une hausse considérable du salaire minimum et par voie de
conséquence une multiplication du nombre de smicards, non
par paupérisation, mais par relèvement du niveau de vie de
ceux qui gagnent le moins. Conséquence : un écrasement de
la hiérarchie qui n’est certainement pas propice à l’émulation.
Conséquence aussi : le rétrécissement du champ d’action de
la négociation collective, les gains de productivité et autres
améliorations qui permettaient de satisfaire les revendications
étant absorbés chaque année par la hausse du SMIC. Ainsi le
SMIC est devenu le principal moteur du mouvement

des salaires
au détriment des salaires négociés. Par crainte de leur propre
faiblesse, les syndicats ont demandé à la loi de protéger
fortement les salaires, mais ils ont ainsi réduit considérablement
leurs possibilités d’intervention.

DOCUMENTS ANNEXES

VEILLESSE, RETRAITES

1850 Caisse Nationale des Retraites pour
la Vieillesse, organisée par l’Etat, fondée sur la "prévoyance"
individuelle (rentiers, employés, professions libérales).

1853 Régime des agents de l’Etat.

1890 Loi sur l’homologation ministérielle
des statuts et règlements des caisses de retraite et de
secours des compagnies de chemins de fer (faiblement appliquée).

1894 Loi sur les Caisses de retraites des
ouvriers mineurs. Première brècheau principe de liberté.

1895 Loi "des garanties" : oblige les employeurs
à verser les cotisations (ouvrières et patronales) soit
à la Caisse Nationale des Retraites pour la Vieillesse,
soit à la Caisse des Dépôts, soit à des caisses agréées.

1898 Loi sur la mutualité (maladie et retraites).

1905 Loi "d’assistance" : garantie d’assistance
à tout Français de plus de 70 ans, sans ressources.

1909 Régime de retraite des chemins de
fer.

1910 Loi sur les retraites ouvrières et
paysannes : assurance vieillesse obligatoire des salariés.
Blocage de la mise en oeuvre de l’obligation par la hiérarchie
judiciaire (arrêts de la Cour de Cassation).

1930 Assurance vieillesse obligatoire (les
assurés ont le choix de l’organisme assureur, floraison
d’institutions) pour les salariés de l’industrie et du commerce
dont le salaire est inférieur à une certaine limite (plafond
d’affiliation).

1941 Allocation aux vieux travailleurs
salariés. Système de répartition substitué au système de
capitalisation.

1945 Inclusion de l’assurance vieillesse
à la sécurité sociale ; extension à tous les salariés, sans
limite de salaire (plafond de cotisation). Création d’un
régime général et de régimes spéciaux (régimes anciens garantissant
certains avantages supérieurs à ceux du nouveau régime).

1947 Régime complémentaire des cadres.

1948 Régimes autonomes mis en place pour
certaines professions non salariés refusant d’entrer dans
le régime des salariés (professions commerciales et industrielles ;
artisans ; professions libérales).

1951 Régime autonome agricole.

1956 Fonds national de solidarité (ressources
fiscales) ; minimum vieillesse.

1972 Extension à tous les salariés non-cadres
de l’obligation d’adhérer à un régime complémentaire, par
l’intermédiaire de l’Association des régimes de retraite
complémentaire (ARRCO).

ACCIDENTS DU TRAVAIL

1813 Caisses de secours des mines

1868 Caisse nationale d’assurance contre
les accidents du travail But : encourager les employeurs
et travailleurs à s’assurer individuellement, aucune obligation.
De 1868 à 1898, 99 cas seulement sont soumis. Les travailleurs
ne se sont pas assurés. Les petits patrons n’ont pas assuré
leurs salariés. Les grandes entreprises ont eu recours à
d’autres formes d’assurance].

1898 Loi sur la mutualité ("charte de la
mutualité") : autorisation administrative supprimée pour
la création des mutuelles. Loi sur les accidents du travail
(industrie, commerce), abandon de la notion de stricte responsa8ilité
individuelle de l’article 1382 du Code civil. Ouverture
des hôpitaux pu8lics aux ouvriers et non plus aux seuls
indigents.

1899 Loi sur accidents du travail dans
l’agriculture, ne concerne que les salariés agricoles des
exploitations avec machines mues mécaniquement.

1919 Nouvelle forme reconnue de risque
du travail : les maladies professionnelles.

1923 Extension de la législation sur les
accidents du travail aux gens de maison.

1928 Extension aux salariés de toutes les
exploitations agricoles.

1938 Extension à tous les employeurs.

1945 Inclusion des accidents du travail
au régime général de la sécurité sociale

1966-1972 Lois mettant fin au régime de
la loi de 1899 sur les accidents du travail en agriculture.

MALADIE, INVALIDITE, MATERNITE

19ème siècle La couverture du risque de
maladie relève de la libre adhésion à des mutuelles ; des
associations charitables ; de l’assistance de l’Etat (faible)
et surtout des collectivités locales.

1884 Loi imposant aux communes l’assistance
aux enfants abandonnés et aux aliénés.

1893 Loi sur l’assistance médicale gratuite
(40 % des dépenses à la charge des communes).

1904, 1905, 1913 Lois sur l’assistance
obligatoire certaines catégories de population, enfants
assistés,vieillards, et infirmes, Femmes en couches), financement
réparti entre les collectivités locales et l’Etat.

1921 Début du débat sur les assurances
sociales.

1928- Loi sur les assurances sociales.
Création de l’assurance maladie. Gestion par des caisses

1930 privées, sous tutelle de l’administration.
Affiliation obligatoire pour les salariés ayant un salaire
inférieur à uncertain montant (plafond).Augmentation rapide
des assurés immatriculés (environ 10 millions d’assurésde
professions non-agricoles, 1,5 million d’assurés de professions
agricoles).

1945 Création de la Sécurité sociale (regroupe
les assurances sociales, l’allocation aux vieux travailleurs
salariés : des régimes d’accidents du travail et maladies
professionnelles, les allocations familiales et de salaire
unique ). Elle comprend le régime général et des régimes
spéciaux. Financement par cotisations sur les revenus professionnels
(salariés et employeurs). Gestion du régime général fondée
sur la participation des employeurs et des salariés [proportion
de 1/4 et 3/4 respectivement) aux caisses primaires et régionales
de sécurité sociale.

1949 BAPSA (Budget annexe des prestations
sociales agricoles).

1956 FNS (Fonds national de solidarité).

1961 AMEXA (Assurance maladie des exploitants
agricoles).

1967 Première vague de réformes (séparation
des risques, équilibre financier de chaque risque, parité
des organisations syndicales et professionnelles, suppression
des élections, renforcement du contrôle de l’Etat, création
de trois Caisses nationales : assurance maladie, assurance
vieillesse, allocations familiales).

1974 Deuxième vague de réformes (compensation
financière entre les régimes de base obligatoires à l’exclusion
des régimes complémentaires).

1978 Extension de la couverture à la quasi
totalité de la population.

ALLOCATIONS FAMILIALES

Fin du 19ème siècle Prise de conscience
du déclin démographique ; influence du catholicisme social
 ; Alliance Nationale pour l’Accroissement de la Population,
initiatives du patronat (Harmel, 1891).

1899-1900 Sursalaire familial dans plusieurs
ministères. Décret obligeant les entreprises adjudicataires
de travaux publics à verser des allocations familiales.

1914-1918 Aides de l’Etat et des collectivités
locales aux familles nombreuses nécessiteuses.

1916 Caisses de compensation (Romanet).

1917 Supplément familial de traitement
versé à tous les fonctionnaires.

1918-1919 Primes de natalité et d’allaitement.

1920 Conseil supérieur de la natalité.

1921 Création d’un Comité central des allocations
familiales par les différentes caisses de compensation.

1932 Affiliation obligatoire de tous les
employeurs de l’industrie et ducommerce à des caisses de
compensation avec liberté des prestations au-dessus d’un
minimum, ce qui conduit à de grandes disparités.

1938 Unification par zones des taux de
prestations.

1939 Code de la Famille ; unification des
allocation familiales, relèvementdes taux.

1945 Rattachement des allocations familiales
à la sécurité sociale, mais elles sont dissociées du salaire
et modifiables sur simple initiative des pouvoirs publics.
Jusqu’à cette date, les caisses de compensation étaient
des institutions patronales. Création du ministère de la
population.

1948 Allocation logement, incluse dans
la sécurité sociale. Elle coincide avec la libération des
loyers et a initialement un caractère d’aide familiale.

1971 Extension de l’allocation logement.

SANTE

19ème siècle Les questions de santé publique
ne sont pas séparées de celle de l’assistance. L’assistance
est communale, sans subvention de l’Etat. Leur prise en
charge incombe principalement aux communes et aux départements
(un bureau de bienfaisance obligatoire dans chaque commune
depuis une loi de 1796, obligation demeurée sans effet en
l’absence de subvention de l’Etat).

1852 st 1854 circulaires invitant les conseils
généraux à créer dans leurs départements un service médical
gratuit en faveur des habitants pauvres.

1884 Premier crédit au budget pour l’assistance
médicale dans les campagnes.

1893 Loi sur l’assistance médicale gratuite
(prise en vue de pallier les inégalités entre communes urbaines
et campagnes).

1898 Ouverture des hôpitaux publics aux
non indigents (aux ouvriers victimes d’accidents du travail)

1902 Loi sur la protection de la santé
publique (impose un règlement sanitaire dans chaque commune ;
rend obligatoire la vaccination antivariolique, entre autres).

1905 Loi sur l’assistance obligatoire aux
vieillards, infirmes et incurables.

1916 Loi sur les dispensaires d’hygiène
sociale, lutte contre la tuberculose.

1919 Loi sur les sanatoriums.

1920 Création du Ministère de l’hygiène,
de l’assistance et de la prévoyance sociales.

1930 Création du Ministère de la santé
publique.

1941 Ouverture des hôpitaux à la clientèle
payante. 1944 Le "prix de journée" des hôpitaux publics
est fixé par le préfet. Code de la santé (contrôle des produits
pharmaceutiques).

1958 Réforme hospitalière ; création des
centres hospitalo-universitaires (CHU) ; établissement de
règles de détermination du prix de journée.

1970 Deuxième réforme hospitalière : recherche
d’une plus grande coordination entre établissements publics
et établissements privés ; création d’une carte sanitaire ;
régime de "concession" ouvert aux établissements privés.

1978 Les dépenses d’hospitalisation considérées
comme source importante du déficit de la sécurité sociale.
Recherche d’un nouveau système de tarification.

ORGANISATION DE LA PROFESION MEDICALE

19ème siècle - Hôpitaux réservés aux indigents
jusqu’en 1898. Deux catégories de médecins existent :

1- Les docteurs en médecine ou en chirurgie.
Loi de 1803 leur accorde la liberté d’installation et la
liberté de prescription curative.

2- Les officiers de santé, catégorie inférieure
(études moins longues et moins coûteuses, ne peuvent exercer
que dans le département pour lequel ils sont admis (jury
d’examen départemental).

Une loi de 1892 abolit l’officiat et reconnaît les syndicats
médicaux qui désormais peuvent se porter en justice contre
l’exercice illégal de la médecine. Trois modes d’exercice
et de rétribution de la médecine existent : bureaux de bienfaisance
et service des indigents des campagnes ; sociétés de secours
mutuel (abonnements annuels pour soins) ; paiement à l’acte
pour la médecine "privée".

- Montée de la médecine "libérale" à la fin du siècle :
lutte contre la "concurrence" par limitation du nombre de
médecins, publication de tarifs minima par les syndicats
médicaux ; développement du paiement à l’acte au détriment
des abonnements ; légalisation de la cession de clientèle
(1898) ; développement des cliniques privées à but lucratif
(facilité par les progrès de la chirurgie) ; développement
du thermalisme.

- Affirmation des médecins comme corps organisé de défense
d’intérêts communs et de groupe de pression contre le projet
d’assurances sociales.

1928 Création de la Confédération des syndicats
médicaux français [CSMF], défense de la rémunération à l’acte,
du paiement direct des honoraires par le malade au médecin,
du libre choix par le malade, de la liberté de prescription.

1940 Constitution de l’Ordre des médecins,
suppression des syndicats médicaux, rétablis en 1945.

1945 Création du tarif opposable, dans
le cadre de la sécurité sociale. Forte opposition de la
CSMF.

1960 Nouveau système de tarifs conventionnés
(80 % des médecins sont conventionnés en 1970), double tarif.

1971 Convention nationale, avec dérogations
nombreuses.

LOGEMENT

1850 Loi sur les logements insalubres (pouvoirs
aux conseils municipaux de créer des commissions afin d’assurer
la salubrité ; 520 commissions municipales existent en 1858
 ; 5 en 1862, désuétude de la loi).

1853 Société mulhousienne des cités ouvrières
(fondée par des industriels).

1867 Société ouvrière de Paris fondée grâce
à un don de 41 maisons par l’Empereur. Initiatives patronales.

1894 Habitations à bon marché (HBM) introduites
par la "loi Siegfried" ; sociétés privées bénéficiant d’exemptions
fiscales. La Caisse des Dépôts et Consignations, invitée
par la loi à consentir des prêts à ces organismes, limite
strictement ses concours.

1906 "Loi Strauss" autorise la participation
des collectivités locales au financement des HBM. 

1912 "Loi Bonnevay" : offices communaux
d’HDM, intervention directe de l’Etat.

1914 Délais moratoires accordés aux locataires ;
début du blocage des loyers des immeubles construits avant
1914.

1928 "Loi Loucheur" : augmente la capacité
d’intervention des collectivités locales ; programme de
260 000 logements à réaliser en cinq ans ; accroissement
du rôle de la Caisse des Dépôts.

1930 "Loi Bonnevay" : accroît l’aide de
l’Etat.

1943, 1945 Les CIL (Comités interprofessionnels
du logement), financement par cotisation fondée sur les
salaires (1 %).

1947 HLM (Habitations à layer modéré) remplaçant
les HBM. 

1948 Loi sur les loyers (liberté des loyers
des habitations construites après 1948) - Allocation logement.

1949 "Loi Minjoz" : accroît les possibilités
d’emprunt pour les HLM (initiative reconnue aux caisses
d’épargne pour l’attribution de prêts aux collectivités
locales). En fait financement principal par prêts directs
du Trésor. Reconstruction.

1950 "Primes d’Etat" à la construction
et prêts spéciaux du Crédit Foncier.

1953 "Plan Courant" : naissance d’un secteur
para-public géré par l’Etat et le patronat. Logécos. Contribution
patronale obligatoire, le "1 % patronal", première loi contraignante
sur le patronat, pour le logement social.

1954 Création de la SCIC (Société Centrale
Immobilière de la Caisse des Dépôts).

Années 1960 Développement de la "promotion immobilière".

1964"Débudgétisation"desHLM,charge

transférée à laCaisse des Dépôts et au Crédit Foncier.

1965 Epargne logement.

1966 CPHLM (Caisse des prêts aux organismes
d’HLM ; centralisation des principaux moyens de financement).

1967 Réforme du système bancaire. Création
d’un marché hypothécaire. Accroissement du financement bancaire.

1977 Aide personnalisée au logement.

1979 Libération des loyers.

URBANISME

Fin du 19e siècle Transformations des centres
des grandes villes (Paris, Lyon, Marseille)

Construction
du métro parisien.

1919 Première loi sur les plans d’urbanisme
(villes de plus de 5 000 habitants).Peu appliquée.

1953 Loi foncière pour l’aménagement de
zones d’habitation et de zones industrielles.

1955 Création de la SCET (Société Centrale
pour l’Equipement du Territoire).

1959 ZUP (Zones à urbaniser en priorité).

1962 ZAD (Zones à aménagement différé).

1963 FNAFU (Fonds national d’aménagement
foncier et d’urbanisme) remplace le FNAT (Fonds national
d’aménagement du territoire).

1966 CAECL (Caisse d’aide à l’équipement
des collectivités locales), gérée par la Caisse des Dépôts
et Consignations.

1967 Loi d’orientation foncière, prévoit
l’établissement de SDAU (Schémas directeurs d’aménagement
et d’urbanisme), de POS (plans d’occupation des sols), la
constitution de réserves foncières.

LA FETE DU TRAVAIL DANS LE MONDE

Aujourd’hui, la Fête du Travail est commémorée par un jour
chômé le 1er mai dans la plupart des pays... mais pas dans
tous.

En Belgique (et au Luxembourg)

Le 1er mai est chômé et les partis socialistes en profitent
pour défiler et réaffirmer leur ancrage à gauche. Notons
qu’au milieu du XXe siècle, le 1er mai socialiste fut concurrencé
par les cortèges "Rerum Novarum" de l’abbé Joseph Cardijn,
fondateur de la Jeunesse Ouvrière Catholique (JOC). Ces
cortèges d’ouvriers chrétiens avaient lieu le jour de l’Ascension.

En Allemagne

Le 1er mai est chômé. Il donne aussi lieu à des réjouissances
en l’honneur du printemps selon le rite ancestral de l’arbre
de mai, que l’on retrouve dans différentes régions d’Europe
(on peut lire à ce propos un très joli poème de Victor Hugo).

En certains endroits, comme à Stuttgart, les enfants profitent
de la nuit précédant le 1er mai pour faire des farces d’une
façon qui rappelle Halloween.

Aux Pays-Bas

Le 1er mai reste ordinairement ouvré. Idem en Suisse. Quelques
entreprises et organisations internationales concèdent cependant
à leur personnel un jour de congé en l’honneur de la fête
du Travail. À noter que le canton de Fribourg commémore
le 1er mai... l’arrivée du printemps, avec chants et distribution
de friandises aux enfants.

En Israël

On ne chôme pas le 1er mai, bien que l’État juif ait été
fondé par des militants socialistes.

Au Royaume-Uni

Ce n’est pas le 1er mai qui est chômé mais le premier lundi
de mai... ce qui permet aux salariés de bénéficier chaque
année d’un week-end prolongé.

Aux États-Unis

Le "Labor Day" (ou Jour du Travail) ne doit rien à la fameuse
journée de 1886.

Il tire ses origines d’une grève des cheminots qui, en 1894,
avaient voulu soutenir les ouvriers de l’entreprise Pullman,
eux- mêmes en grève contre leur employeur.

Le président américain Grover Cleveland n’avait pas hésité
à envoyer 12.000 hommes de troupe pour briser le mouvement
et deux hommes furent tués au cours des affrontements, à
Kensington, près de Chicago.

La grève fut déclarée terminée le 3 août 1894, les ouvriers
de Pullman prenant même l’engagement de ne plus se syndiquer.

Les citoyens américains s’étant indignés des méthodes brutales
du président Cleveland, leurs représentants de Washington
réussirent à faire passer la proposition d’un jour chômé
pour honorer les travailleurs.

Le président lui-même signa le projet de loi six jours à
peine après l’intervention de l’armée, dans l’espoir de
se faire réélire la même année... Mais cet espoir s’avéra
vain.

Au Canada

La Fête du Travail est célébrée le 1er lundi de septembre
(les puissants syndicats nord- américains comme l’AFL-CIO
n’ont pas voulu s’aligner sur les syndicats européens d’obédience
communiste).

Quelques syndicats québécois manifestent néanmoins le 1er
mai en solidarité avec leurs homologues européens.

En Australie

Quelques syndicats socialistes ou communistes défilent aussi
à l’occasion du 1er mai. Mais la fête du Travail est officiellement
commémorée à d’autres dates : le 4 mars en Australie occidentale,
le 11 mars dans l’État de Victoria, le 6 mai dans le Queensland
et le territoire du Nord, le 7 octobre à Canberra (la capitale),
en Nouvelle Galles du Sud (Sydney) et en Australie méridionale.

Amérique latine, Brésil compris

Commémore la fête du Travail en chômant le 1er mai. Mais,
comme ailleurs, les défilés syndicaux ont largement cédé
la place à des activités ludiques : pique-niques, football,...

Au Mexique

Dans l’État de Sinaloa, le 1er mai marque la fête de l’été
avec la fin de la récolte des tomates et d’autres produits
agricoles.

Au Paraguay

En 2002, le chef de l’État a tenté de remplacer le 1er mai
par le premier lundi de mai (à la manière britannique).
Mais l’opinion publique a rejeté cette réforme.

En Europe de l’est, en Pologne en particulier

Le 1er mai est toujours chômé mais les défilés, qui étaient
quasiment obligatoires sous le régime communiste, ne font
plus recette.

Au Japon

Ne célèbrent pas la fête du Travail mais la première semaine
de mai, dite dorée, donne lieu à des festivités et des jours
chômés.

En Russie

Le nouveau tsar Yeltsine, marionnette du capitalisme international
et de l’Occident, a transformé officiellement la journée
en "Fête du muguet".

LIBERER LES TRAVAILLEURS

Bien que le 1er Mai ait souvent perdu son caractère
de grève, dans la mesure où ce jour est devenu un jour férié
et payé, les organisations ouvrières ont toujours voulu
lui maintenir son caractère de manifestation pour la libération
des travailleurs.

Ce qui n’empêche évidemment pas les organisations ouvrières
et communistes de poursuivre les manifestations et les mobilisations
pour un nouveau monde et contre le systeme bourgeois.


Article republie par moi même, l’original le 30 avril 2005 ici résultat de une recherche... différent sources internet... (le même article, donc le mien, a été retrouvé sur d’autre site sans aucun référence de l’auteur... pas cool...)

Messages

    • L’aspect transnational ou international des luttes devrait être plus apparent ce jour-là que les autres jours, ou les revendications sont plus recentrées sur les urgences de l’immédiat de telle ou telle catégorie de travailleurs, ce qui recentre aussi sur le cadre national voire local.

      Comme revendications transnationales :

       Suppression des dettes illégitimes,

       RTT sans perte de salaire pour les travailleurs et travailleuses du privé et du public : 32H et même 30 H.

       Augmentation du nombre de services publics distribuant de la valeur d’usage à tarif progressifs (hors prix de marché)

       Augmentation et généralisation du SMIC

       Augmentation conséquente des salaires et traitements à moins de 2500 euros net. Augmentation modérée des autres salaires jusqu’ à 10 fois le SMIC. Etat fiscal contre les riches !

       Refus de l’intensification du travail, de l’exploitation de la force de travail privée ou publique (travaillisme)

       Refus de produire l’obsolescence des biens : durabilité, non productivisme !

       Prise en compte de la carrière : refus de rester collé au smic , notamment pour les femmes (qui n’y sont pas collées par nature)

       etc

  • Toujours ma précision CHAUVINE..
     :)

    LA Fête Internationale du Travail, doit en partie son existence à un Bordelais  :Raymond Lavigne.

    L’Institut d’Histoire Sociale, de la Cégèt - fleurit sa tombe au cimetière de la Chartreuse chaque I mai, le matin
    C’’est la seule "manif" commune (très peu de personnes) :copainsCGT, quelques vieux anars de F.O, des militants socialistes et du PC..Aucun jeune, car à Bordeaux si l’artère la plus longue de la Ville s’appelle avenue THIERS..aucune rue ne porte le souvenir de la Commune..
    On ne va pas , en plus, apprendre à nos gamins que c’est un girondin , né dans la banlieue ouvrière ou j’ai habité jusqu’à mes 24 ans(Le Bouscat) , qui a été auCongrès de 1889 , l’auteur de la proposition d’une commémo du 1 mai

    Article pdf de la plaquette que nous avons édité en 2001à Bordeaux

    http://www.ihscgtaquitaine.org/ihsa/images/stories/origines-du-1er-mai.pdf

    Tant que je suis à "chauviner" peu d’historiens savent ou rappellent que selon les archives nationales le premier DRAPEAU ROUGE de révolte qui apparu ten France fut celui des frondeurs del’ORMEE

    ARTE le rappelait ainsi

    Non, le drapeau rouge n’est pas un signe de ralliement immémorial pour les déshérités, les miséreux, les gagne-petits, les révoltés. Son histoire est toute récente, même : il s’est imposé comme double symbole des révoltés et de l’internationalisme en moins d’un siècle.

    Le drapeau rouge a flotté pour la première fois au sommet d’un beffroi en 1652 et 1653, à Bordeaux. À l’époque, le royaume de France est en pleine fronde : d’un côté, la fronde bourgeoise arbore la couleur blanche ; de l’autre, les nobles en révolte contre Mazarin ont un étendard isabelle. À Bordeaux, naît, en même temps, une fronde populaire, très limitée dans le temps, mais qui réussit à prendre le pouvoir. Ce mouvement, " l’ormée ", a adopté la couleur bleue. Mais leur drapeau est rouge. Pourquoi ? On n’en sait rien.

    Pour jouer encore plus à l’historien, je rappelle que ce n’est pas le MUGUET le symbole dela Journée Internationale de luttes de Classes..c’est l’églantine !
    Suite à unconcours de 1895 organisé par le socialiste Labrousse..
    Mais cette fleur avait été déjàle symbole du I mai, après les massacres de FOURMIES en 1891 , les révolutionnaires choisissant de porter cette fleur rouge du Nord au revers , en souvenir du conventionnel Fabre d’Eglantine !

    Merci Roberto..

    On se la fait ?
    http://www.youtube.com/watch?v=BAO3-h0qtps

    Nostalgie d’un temps ou les faucilles et marteaux effrayaient le bourgeois....
    Avant que chez"toi" et ici, quelques fosssiles devenus totalement marteauxne passent du GROS ROUGE..au p’titrosé...!

    Depuis on trinque...

    Ti bacio compagno e amico

    Alain

    A.C

    • Je suis d’accord que 5 X le smic actuel permet un confort de vie très largement suffisant qui place déjà ces cadres au milieu du dernier décile d’en-haut. D’autant plus qu’ils disposent logiquement d’un patrimoine immobilier et mobilier construit avec l’épargne accumulé si cadre depuis longtemps, pas juste à 55 ans !

      Mais la question est autre : celle de la transition d’abord (comment avancer) et celle aussi de déterminer le niveau à partir duquel certains salariés sont ici et maintenant assimilables à des "quasi-bourgeois" du fait des récompenses financières énormes perçues pour effectuer le "boulot néolibéral" contre les travailleurs salariés du privé ou du public !

      On a eu trop tendance à traiter de "bourgeois" aisément chez les crypto-marxistes ! Cadre = bourgeois pour certains ! Il ne faudrait pas non plus tordre le bâton et n’attaquer que la très haute bourgeoisie, celle qui touche 25 000 euros par jour reflet du patrimoine à l’arrière ! 25 000 euros par mois c’est trop. Il faut le dire en fixant une barre acceptable pour dire grossièrement certes en-dessous de 12 000 euros c’est le peuple-classe, pas au-dessus ; même si ce n’est que l’apparence des choses !
      Comme le dit T Picketty dans le dernier décile et plus particulièrement le 9% sous le 1% il y a les situations mixtes de personnes aisées - pas super-riches - qui travaillent obligatoirement et qui aussi dispose d’un contenu patrimonial conséquent !