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Pour une consommation saine, la ferme des 1000 vaches n’a pas sa place

par Dominique Mourlane

Publie le jeudi 6 novembre 2014 par Dominique Mourlane - Open-Publishing
12 commentaires

La modernisation de l’agriculture a été un véritable enjeu qui a permis d’améliorer les conditions de travail des paysans. Cette modernisation mal contrôlée conduit aussi à l’industrialisation et à l’agrobusiness de l’agriculture.

Les normes sanitaires qui sont imposées au monde agricole éloignent de plus en plus la production de matières premières de la transformation de ces matières. Les politiques agricoles, cherchent à agrandir les exploitations agricoles au détriment de la petite agriculture pourvoyeuse de savoir-faire, de main d’œuvre et d’aménagement du territoire.

La « réalité » économique, à travers en particulier le dernier avatar qu’est la loi d’avenir agricole votée en septembre 2014 va supprimer les quotas laitiers, ce qui entraînera une explosion de la production qui passera par des industries fermières géantes.

Dans la Somme, « la ferme des 1000 vaches » produira à terme 9 millions de litres de lait par an vendus à 250 euros la tonne. Un éleveur commence à s’en sortir à partir de 350 euros la tonne, et sans faire de folies. Ce lait sera racheté par la société Agrial qui fabrique et commercialise des yaourts et fromages frais à la marque de distributeurs sur le marché français.

Pendant ce temps la société Senoble qui s’était dans un premier temps engagée à racheter ce lait, vient de céder sa participation à la société Agrial pour se concentrer au marché haut de gamme. Il y aura donc un marché des produits lactés à base de produits sains à un tarif assez élevé et pour le français avec moins de ressources il y aura un marché des produits lactés à bas coûts.

L’impact social sera très important dans une perspective de développement de ce type d’industrie agricole. Aujourd’hui une ferme sur deux n’a pas plus de 50 vaches laitières sur son exploitation. Si le modèle des « 1000 vaches » devait se développer, le nombre d’exploitations laitières passerait de 60 000 à 2 500 en France à un horizon très rapide. Ce serait une catastrophe sociale, environnementale et économique.

La santé animale ne sera bien sûr pas prise en compte puisque ces vaches seront parquées et n’auront pas le droit de voir les prés. Leur vie dans cette industrie de production laitière est établie sur 4 ans… temps accordé à une vache pour être rentable. Toutefois cette ferme ne produira pas que du lait, et même le lait ne sera qu’un sous-produit de cette unité industrielle, puisque le premier rapport se fera sur l’énergie produite. Le méthaniseur le plus puissant du secteur agricole sera en passe de produire 1,3 mégawatt et recyclera les résidus d’herbes, de céréales, de lisier et de fumier, qui une fois transformés en électricité sera rachetés par EDF.

Les résidus d’azote satureront très rapidement les nappes phréatiques et nuiront à la qualité de vie des habitations environnantes. Il y a enfin de forts risques d’épizootie du fait de la concentration animale dans de tels lieux.

Pour la commission Développement Écologique et Social de l’UFAL ce type de choix économique ne répond en rien à ce que l’avenir de notre alimentation et de notre environnement réclame. Nous sommes dans ce cas solidaires de la lutte que mène la confédération paysanne contre ce projet. Nous nous prononçons pour une agriculture paysanne, écologique et pourvoyeuse d’emplois.

http://www.ufal.org/developpement-ecologique-et-social/pour-une-consommation-saine-la-ferme-des-1000-vaches-na-pas-sa-place/

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Messages

  • Et même le bio est infesté,et il y a une omerta sur les 50 morts de produit bio d’une ferme allemande en 2011 ,avec 800 personnes intoxiquées dont certaines avec des séquelles à vie.
    Et les médias n’en parlent plus !
    pourquoi ?

  • "Le ministre de l’Agriculture de Basse-Saxe (nord), Gert Lindemann, a évoqué « une série d’indices » contre la ferme biologique Gärtnerhof de Bienenbüttel qu’il qualifie d’« araignée dans la toile ». Les quelque 800 analyses autour de la ferme biologique de Gärtnerhof, soupçonnée depuis plusieurs jours, n’ont pas prouvé la présence irréfutable de la bactérie. L’exploitation a été mise sens dessus dessous. Graines germées, engrais, eau, matériel agricole, personnel, animaux : tout a été passé sous le microscope… sans succès."
    http://sante.lefigaro.fr/actualite/2011/06/10/10931-ferme-bio-lorigine-lepidemie-bacterie-tueuse

  • L’article est truffée d’informations insuffisantes et eronées :
    En quoi un lait produit dans un troupeau de 1000 vaches serait moins respectueux de la santé humaine que dans une ferme dite de taille moyenne de 50 vaches par exemple.Les normes sanitaires sont pour tout le monde les mêmes, dans un troupeau de cette taille, la technicité sera un atout indispensable à la réussite économique du projet, et il en ressortira à mon avis des produits peut -être encore plus surs.

    Si Senoble dans sa communication dit vouloir aller vers des produits à forte valeur ajoutée, il ne faut pas entendre que ces produits seront plus sains, les produits à forte valeur ajoutée le sont surtout d’un aspect rentabilité économique pour l’opérateur, évitons les raccourcis. Les produits ultra frais sont des produits surs et sains pour les consomateurs, et que le lait vienne d’un troupeau de 50 vaches ou de 1000.

    Pourquoi le lait serait-il vendu 250€ la tonne dans cette exploitation, vous ne savez pas que le prix du lait est fixé de manière à ce que l’ensemble des producteurs recoit la même rémunération que ce soit un troupeau de 50 vaches ou un troupeau de 1000.

    Enfin, depuis trente ans le nombre de producteurs diminue chaque année de 3,5 à 4% par an, et cette tendance sera probablement la même pour les 20 ans qui viennent, c’est dans la nature des choses. Dans 20 ans, le troupeau moyen aura probablement autour de 120 à 150 vaches, et comme toute moyenne il y aura des écarts importants.

    La diversité vaut aussi pour la taille des troupeaux, pour le mode d’agriculture souhaitée par les agriculteurs, alors soyons respectueux d’un projet qui permet à une région de maintenir une dynamique de production laitière.

    • Tout à fait d’accord avec vous, il faut arrêter la mystification, et l’information partisane.
      Que tout le monde ai de l’objectivité et le respect des autres.
      Kenavo

    • et cette tendance sera probablement la même pour les 20 ans qui viennent, c’est dans la nature des choses.

      Dans la nature des choses ?
      C’est écrit dans le grand livre du destin ?
      TINA (there is no alternative) ?

      Ou bien l’homme peut-il écrire son avenir ?

      Non, ce n’est pas la nature des choses, ce sont des choix.

    • En quoi un lait produit dans un troupeau de 1000 vaches serait moins respectueux de la santé humaine que dans une ferme dite de taille moyenne de 50 vaches par exemple.

      Je n’ai pas d’avis définitif sur ce type d’élevage, je ne suis pas spécialiste de la question, mais l’argument que j’ai entendu à propos de qualité est le suivant :

      Plus le troupeau est gros, plus les risques de maladie (de transmission, d’épidémies) sont grands, donc plus il faut préventivement traiter (en particulier antibiotiques).

      Cet argument est-il faux (et si oui, en quoi) ?

    • ""Plus le troupeau est gros, plus les risques de maladie (de transmission, d’épidémies) sont grands, donc plus il faut préventivement traiter (en particulier antibiotiques).

      Cet argument est-il faux (et si oui, en quoi) ?
      ""
      la crise de la vache folle a touche des petites et moyennes exploitations donc pas besoin d’avoir 1000 vaches pour avoir une épidémie ,avec 50 cela peut suffire,même si la cause est différente .
      en fait peut être est ce du coté de la souffrance de l’animal en batterie dont il faudrait parler et éviter ces douleurs .
      coté valeur nutritionel du lait ,le nombre ne joue pas. et je préfére une ferme de 1000 vaches archi controlée et sécurisée qu’une exploitation de 50 pas aux normes ou mal gérée car pas assez de contrôles.

      ou bien on refuse toute souffrance animal et quand une vache va se fair etuer je suppose qu’elle le"sent" autant que si elles sont mille,et alors on devient végétarien,ou bien on s’arrange avec sa morale et on veut bien juste un quart de souffrance pour la vache,c ’est sympa bien sur ,c ’est écolo,mais assez hypocrite.
      50,100,1000 on tue pour manger .