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Podemos, rien ne va plus...

par Antoine (Montpellier)

Publie le dimanche 20 janvier 2019 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing

La guerre des chefs est portée à incandescence !

L’aboutissement aujourd’hui de ce processus qu’il n’est plus exagéré de qualifier de décomposition politique (1) est lié à celui qui a longtemps fait figure de numéro 2, derrière Pablo Iglesias, Íñigo Errejón, candidat à la présidence de la Communauté Autonome de Madrid, qui vient de s’émanciper du label Podemos pour intégrer, aux côtés de la maire « convergences municipalistes » de Madrid, Manuela Carmena, la coalition Más Madrid (Plus Madrid) dont la caractéristique est de s’opposer de plus en plus frontalement aux exigences de Pablo Iglesias et de sa fraction dirigeant le parti de prendre la place qu’il juge mériter dans la liste « carméniste » candidatant à conserver la mairie de Madrid aux prochaines municipales.

Manuela Carmena, qui n’est pas membre de Podemos, est une « pièce rapportée » du podémisme par la volonté personnelle de Pablo Iglesias de construire, autour de ce qu’il croyait pouvoir rester son noyau dirigeant l’opération, la formule des convergences municipalistes (il y en aura d’autres dont l’une des plus importantes est celle de Barcelone) avec des "indépendants" permettant d’asseoir la nouvelle stratégie de conquête du pouvoir par le bas, par les villes, puis les Autonomies, avant d’accéder au Congrès des député-es et au gouvernement. La démarche connut un succès marquant à Madrid mais aussi à Cadix, Barcelone, Saint Jacques de Compostelle… Mais le revers de la médaille que n’a pas vu venir le toujours sûr de lui dirigeant de Podemos est que ces espaces municipaux conquis (au demeurant avec l’obligation de compter, pour faire majorité, avec les voix socialistes) ont eux-mêmes favorisé la constitution d’appareils ancrés sur les logiques locales et, par là, capables de défier le pouvoir hors sol d’un parti fonctionnant de plus en plus autour des détenteurs d’un appareil déconnecté radicalement de ses cercles de base. Aujourd’hui, arroseur arrosé, Pablo Iglesias, si dominateur en interne, se confronte à une Carmena ayant goûté elle–même aux plaisirs de la domination dans la gestion d’une équipe municipale où elle n’a pas hésité à neutraliser ses « trublions » fortement connotés indigné-es (Guanyem Madrid et Anticapitalistas) qui vitupéraient ses choix urbanistiques (Operación Chamartín) mais surtout, tout se tient, son refus d’organiser une « démocratie municipale d’assemblées de base ». Plus iglésiste qu’Iglésias lui-même, elle l’a pris à son propre jeu du pouvoir personnel en posant que le choix de reconduire son équipe municipale aux prochaines élections serait de son ressort exclusif. Plus même, elle a refusé net que Podemos revendique la deuxième position sur la liste, place dont le règlement prévoit qu’elle est celle d’un éventuel successeur à la maire dont tout le monde pense que son âge avancé et sa santé précaire ne devraient pas lui permettre d’aller au bout de son mandat. Pire encore pour Pablo Iglesias : alors qu’il reléguait tous/toutes les élu-es podémites de l’actuelle équipe municipale, soupçonnés d’être désormais plus carménistes que podémites, à des places non-éligibles de la liste officielle, iglésiste pour bien me faire comprendre, aux primaires pour la candidature municipale, lesdit-es élu-es, en geste de défi, se sont retiré-es de ces primaires. Ce qui leur a valu d’être illico exclu-es de Podemos, à quoi Carmena a répliqué que, de toute façon, elle les intégrait d’office dans sa propre liste qui, quoi que dise Iglesias, sera la liste définitive ! Mais l’arroseur iglésiste n’avait pas fini d’être arrosé…Le billet intégral

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