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Les 7 théories du complot.

par L’iena rabbioso

Publie le vendredi 1er novembre 2019 par L’iena rabbioso - Open-Publishing
2 commentaires

J’ai l’impression qu’on se moque de moi

Ce qui m’étonne, moi, ce n’est pas la prolifération des thèses complotistes, puisqu’elles sont la résultante logique de la sur-information à caractère immédiate et donc forcément erronée, puisque cela ne date pas d’hier que selon le bon sens populaire les journaux disent n’importe quoi, ce qui ne risque pas de s’arranger puisque bientôt la vérification des sources sera confiée à des algorithmes.

Non, ce qui me chagrine, c’est le manque d’imagination dans les cercles conspirationnistes.

Les juifs, les Francs maçons, les Tziganes, toujours les mêmes.

Je vous propose une nouvelle liste de complots internationaux qui vont vous interpeller au plus haut point sur votre naïveté en ce qui concerne les puissants occultes qui mettent sur écoute Eric Zemmour.

Certains vous paraîtront délirants, et ils le sont effectivement. Mais dans la plupart des cas, une thèse complotiste cache un réel problème de malhonnêteté manifeste, et dans ce cas une explication délirante sera toujours préférable à une réalité pitoyable.

Je vous laisse deviner quels sont les vrais délires paranos et les semis-vrais-complots.

1/ Le complot des appels téléphoniques à caractère commerciaux.

Vous ne l’avez jamais remarqué.
Vous pensez que cela arrive au hasard, que la personne qui vous conseille de changer de mutuelle vous appelle juste parce que c’est votre tour sur son fichier informatique.
Mais réfléchissez !
Vous étiez en train de faire la vaisselle, non ?

Oui, comme par hasard.

Et quand Cindy, la locataire du 5eme (une étudiante norvégienne qui vient d’être engagée comme mannequin par une boite de mode parisienne), vient sonner à la porte pour vous demander de l’aider à changer une ampoule grillée, que fait le téléphone, hein ?

Il sonne, putain.

Le but est de vous priver de tout instant personnel de plaisir, de loisir, et de vous persuader que vous devez être prêt à répondre chaque instant.
Bien sûr, vous pouvez décider de tout débrancher.
Mais dans ce cas, quand Priscilla voudra vous appeler pour l’aider à ranger son armoire à sous vêtements, vous ne pourrez pas répondre.

Ils ont tout prévus.
Ils ne vous laisseront aucun répit.

2/ Le code barre qui ne passe pas au supermarché.

Au début vous supposez que cela peut arriver à tout le monde.
Mais un jour ou l’autre, vous trouverez bizarre que c’est justement quand il y a huit personnes derrière vous qui font la queue avec leurs caddies qui débordent et leurs regards énervés, que votre dernier article que vous avez trouvé par hasard et justement ça tombe bien vous en cherchiez partout sans trouver, ne fait pas bip quand la caissière le passe devant son scanner.
Ah il ne passe pas, dit-elle avec un air (faussement) innocent.
Vous ne le soupçonnez pas, mais vous avez commis l’erreur de mettre la main sur un article normalement strictement réservé à un membre influent du conseil régional.

Et puis il y a le coup du téléphone. La caissière prend son téléphone et dit quelque chose en sourdine, que vous n’entendez pas complètement, mais qui semble être un commencement de réponse à votre problème.

Le téléphone raccroché, le temps passe.

Les regards énervés semblent maintenant braqués sur vous comme un pistolet sur votre tempe.
Même le regard de la caissière change : d’empathique au début, il devient interrogateur.
Vraiment vous désirez faire attendre tous ses pauvres gens qui ont faim alors que vous vous avez juste acheté un pack de bière et une autre connerie qui fait chier tout le monde ?

Vous devenez l’égoïste désinvolte (et si ça se trouve écologiste) qui passe son temps à rien foutre alors que l’Irak et le Syrie sont sous les bombardements.
Combien de temps un individu sain d’esprit tiendrait-il à ce supplice (invention chinoise d’ailleurs) ?

Vous allez renoncer à votre grille pain Wifi Compatible 5G, et c’est un gros ponte de l’administration qui va en profiter.

Le grille pain était bien planqué, mais par malchance vous l’avez déniché en farfouillant dans le rayon des accessoires pour i-phone chinois. Vous avez aussi remarqué que les articles dont la date de péremption était la plus éloignée étaient toujours au fond du rayon.

Vous avez aussi observé que les articles à hauteurs d’homme étaient les plus chers où des marques propriétaires du magasin.
Bon de toute manière vous aviez oublié d’acheter le pain qui va avec le grille pain.
La bière va aussi bien avec des chips.

3/ Le club des C.R.S.

Vous n’en avez jamais entendu parlé, c’est normal.

Comme toute confrérie secrète qui se respecte, le Cercle des Restaurateurs Sournois se complaît dans une opacité depuis plusieurs décennies.
Elle a des ramifications en province, mais son quartier maître est à Paris.
Vous venez directement de la gare de l’est, et vous croyez qu’ils ne sont pas au courant.

Vous n’avez pas suivi les conseils de votre grand père, et vous avez choisi le formule à 15 Euros (SEULEMENT, on est à Paris, réveillez vous, bon sang !!!).
Au bout de vingt minutes, votre ventre fait un léger gargouillis.
Vous tentez alors d’attirer l’attention d’un serveur pour que votre entrée soit servie.

Les erreurs classiques dans ce cas, sont de lever la main en criant « garçon », où de tenter un timide « s’il vous plaît » quand un serveur passe à côté de votre table.

C’est exactement ce qu’ils attendent.

Il est encore temps de fuir mais votre fichue bonne éducation vous en empêche.
Les tables de notables sont régulièrement visitées par des domestiques zélés, et vous restez comme un con à finir le dernier bout de pain du panier.
Il aurait fallu au moins prendre un apéritif, avec en accompagnement trois olives et cinq cacahuètes.

Mais la sanction tombe : le client fauché va payer cher sa tentative de pénétration dans un établissement réservé aux bourgeois de souche.
Et quand vient le terminal de paiement, quand on vous demande si tout c’est bien passé, vous répondez oui, encore une fois par réflexe fraternel.

Pour votre salut, il existe une confrérie du sandwich baguette jambon beurre, qu’on peut confectionner soit même ou commander dans un bar tabac quelconque.Inutile d’acheter des clopes, c’est interdit de fumer sur le comptoir.
Il y a aussi les snack kebab arabes, service impeccable mais pas de bière et frites molles.

4/ Le service de renseignement du PQRLLDVA80KH

La encore, votre nature débonnaire et confiante en l’humanité vous joue un sale tour.

Juste devant vous, la voiture (qui ressemble à un char d’assaut) conduite par un octogénaire, et qui roule à exactement 69,4 Kilomètres/heure, et bien vous vous dîtes que c’est un brave homme qui respecte la loi.
Une exception dans la foule de sur-excités qui maudissent la limitation de vitesse sur les nationales dans les lignes droites.

Erreur fatale.

Vous en réalité pisté par un agent du PQRL80QH (Papy Qui Respecte La Limitation De Vitesse à 80 Kilomètres Heure.)

Trois véhicules l’ont déjà doublé. Des complices évidemment.
Car l’agent est habilement grimé en vieillard, et dans son oreillette les ordres arrivent du centre de contrôle : « radar automatique dans deux minutes, ralentissez ».

Et vous humain, trop humain, une sorte de colère malsaine commence à vous envahir. Car secrètement vous admirez les motards qui vous dépassent à 100 k/m, en tendant la jambe droite pour vous remercier d’avoir serré à gauche, et secrètement aussi vous auriez voulu que cet abruti sénile soit interdit à vie de voiture puissante, et autorisé seulement à conduire des tracteurs ou des tondeuses à gazon.

Alors vous faîte exactement ce que le service avait prévu : Vous appuyez un peu trop fort sur la pédale d’accélérateur, et vous êtes flashé par l’un des derniers radars habilement dissimulés pour échapper aux sabotages des gilets jaunes.

Vous allez recevoir une amende et vous allez écrire une lettre d’insulte à la préfecture.

Des infirmiers vont venir vous chercher pour vous conduire en hôpital psychiatrique.

Là vous rencontrerez des patients qui vous conseilleront de prendre le train dorénavant.

C’est qu’ils n’ont pas lu la liste complète des complots, notamment celle des TGV.

5/ La ligue des PQVILC

Souvent, quand on est perdu dans une ville inconnue, la lubie nous prend de demander son chemin au premier quidam que l’on croise.

Dans ce cas on peut tomber dans le piège démoniaque d’une organisation très perverse :
la Ligue des Personnes Qui Vous Indique Le Chemin.

Il y a une manière simple, pour les initiés, d’échapper au piège.
Il suffit de repérer la phrase : « Ah vous pouvez pas vous tromper, c’est juste à côté ».
Si vous entendez cette phrase codée, fuyez sans attendre, il s’agit d’un membre de la ligue.

Ils ont pour mission de faire s’égarer tout étranger dans les méandres de rues qui mène généralement à des cimetières ou à des chantiers abandonnés.
Ils vous repère grâce au numéro de département sur votre plaque minéralogique.

Quand ils disent : « Vous tournez au rond point et vous passez devant une boulangerie, puis vous prenez la rue à droite juste en face du crédit agricole, et ensuite vous allez tout droit et vous suivez le panneau en face de l’école, et c’est au bout de l’impasse du chardon mais il faut pas tourner à gauche avant le feu rouge ».

quand vous avez fini d’entendre ça, soit vous connaissez le complot et vous souriez en disant merci et au revoir, soit vous êtes un cornichon et vous demandez des précisions car c’est pas tout à fait clair.
Dans ce cas, malheur à vous, car la prochaine description du trajet n’aura rien à voir avec la première version, et le plus simple pour vous sera d’abandonner et de vous résoudre à trouver votre chemin vous même.

6/ L’Enfant du TGV deuxième classe.

Pourquoi croyez vous que les riches ne voyagent qu’en première classe ?
Par soucis du confort, parce qu’il y a toujours des places disponibles ?

Pas du tout, c’est pour éviter comme un poison les acteurs engagés par la SNCF pour justement vous décourager de faire des économies en voyageant en deuxième classe.

La scène est typique, et se répète inlassablement, quelque soit votre trajet.
Une jeune maman (sympathique et souriante, c’est important pour le scénario) est accompagnée de Kevin, son adorable bambin de quatre ans et demi.
Kevin est mignon mais un brin taquin.

Il monte sur son siège et vous regarde par dessus le siège qui vous sépare, et ses yeux semblent dire : on va bien s’amuser tous les deux.
Ce n’est pas que vous détestez les enfants. Ils sont une race simiesque proche de l’homo sapiens, et s’ils sont correctement attachés avec des liens solides, ils ne provoquent pas en général de troubles importants.

Oui mais voilà Kevin semble faire une fixette sur vous, et le journal qui cache votre visage semble l’agacer. Il donne alors un petit coup de main sur votre quotidien, et par malchance la feuille tombe sur le plateau où un gobelet en plastique contenait un café qui maintenant colore votre jean bleu en bleu marron.

La mère s’excuse platement et demande à Kevin de ne plus embêter le monsieur.

Et ainsi commence ce qui pourrait s’appeler le harcèlement juvénile.
Parfaitement conscient de la totale impunité dont il va bénéficier, l’espèce de sale gosse va utiliser toute s les ruses pour mettre les nerfs du monsieur à rude épreuve.
Par exemple il va se mettre à jouer à un jeu vidéo sur son smartphone avec le son à fond.

Inutile de dire que ce n’est, même pas en rêve, la peine d’essayer de faire remarquer à la gentille maman que le gosse commence à faire chier.
Il est évident aussi que toute manifestation d’énervement, voire pire une tapette sur le crâne du petit monstre, serait un crime passible de la désapprobation générale du wagon.

Une seringue remplie d’un sédatif puissant serait une solution tentante, mais il ne faudrait pas sous estimer la vigilance de la gentille maman.

Comme on est en seconde classe, c’est à dire que le wagon est complet, il ne reste plus qu’à aller au wagon bar pour écluser quelques verres, avant de revenir avec le sourire et une collection d’histoires de zombies cannibales mangeurs d’enfants.

7/ La panne informatique.

Tous les professionnels de l’informatique le savent et se désolent, mais le complot de la panne informatique s’est répandue dans le monde entier et pourrit notre quotidien pour le simple plaisir de quelques nantis milliardaires qui se partagent le marché du logiciel.

Encore une fois, vous n’avez pas le sens de l’observation, et vous ne remarquez pas que c’est juste seulement quand vous avez absolument le besoin et l’obligation d’utiliser un appareil automatisé que quelque chose cloche.

Jeu vidéo : pas de problème.

Vidéo porno : aucun soucis.

Commande par internet : trop facile.

Par contre, s’il vous voulez acheter d’urgence un billet SNCF, il est assez probable que vous perdiez votre sang froid au bout du dixième message indiquant que vous n’avez pas tout rempli correctement les zones de saisies, ou bien que la description des correspondances nécessaires soient assez difficile à déchiffrer.

Dans tous les sites à caractère administratif, il y a ce dogme : si ça ne marche pas c’est que vous êtes un gros nul, ou bien un problème technique rend le site momentanément indisponible.

Jamais un site commercial ne devient (même momentanément) indisponible.

Il existe donc une volonté manifeste du pouvoir pour culpabiliser ces anachronismes que sont les usagers peux habitués aux interfaces WEB.
Mais il existe un autre monde, celui des développeurs Unix ou Linux, et dans ce monde il est interdit de traiter l’utilisateur de crétin, et une erreur qui survient est toujours de la faute du système.

Mais visiblement, il faut à tout prix que les formulaires administratifs informatisés soient aussi compliqués et indéchiffrables que leurs ancêtres en papier.

Il y a une explication à cette situation :

Vous ne saviez pas que ce sont en réalité des babouins capturés en Asie du sud qui sont engagés pour coder les programmes destinés à l’administration, et qui tapent au hasard sur le clavier, d’où le comportement parfois erratique de certains sites de pôle emploi, de la CPAM, ou de l’impôt en ligne ?
Ces pauvres bêtes, non seulement ne sont même pas bien traitées, mais sont laissés dans une obscurité totale pour que rien ne filtre de cette réalité sordide.

Portfolio

Messages

  • Et si on prenait un peu de hauteur pour analyser la théorie de la théorie du complot. Apparue depuis quelques années, (après le 11 septembre ?), cette théorie de la théorie sert à faire taire tous ceux qui osent penser différemment.

    Ne pourrait-on pas se mettre d’accord pour dire
    qu’il n’est pas facile, que ça ne l’a jamais été, de faire la part du vrai et du faux,
    qu’il est essentiel pour l’être humain de continuer à se faire sa propre opinion, de continuer à penser
    que la vérité officielle n’est pas LA vérité
    et la mienne non plus…

    C’est l’ordinaire de l’aventure humaine

  • Très drôle ... un peu de fraîcheur tout en étant sérieux ; bravo !!