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Le PARE, ou comment plier les travailleurs...

Publie le samedi 9 août 2003 par Open-Publishing

in : http://www.humanite.fr/journal/2003-08-08/2003-08-08-376877


Le PARE, ou comment plier les travailleurs aux impératifs de
rentabilité

En vigueur depuis le 1er juillet 2001, le PARE a été signé par le
MEDEF, la CFDT, la CFTC et la CGC, puis avalisé par la ministre des
Affaires sociales de l’époque, Martine Aubry. Le PARE est
obligatoirement signé par le chômeur au moment de son inscription à
l’ASSEDIC. Il repose sur le PAP, le plan d’action personnalisée.
Présenté comme une aide et un soutien à la recherche d’emploi, il
contraint en réalité le chômeur à se soumettre à toute une série de
démarches pour optimiser son retour à l’emploi, mais aussi pour le
culpabiliser toujours davantage. Quant aux formations qui lui sont
proposées-imposées, le plus souvent pour des métiers précaires, le
chômeur est fortement incité à les accepter coûte que coûte, de même
pour les propositions d’emploi. La question de savoir si elles
correspondent à ses aspirations ou ses qualifications ne se pose pas.
Un article du PARE dispose ainsi : " S’il refuse de suivre une
formation qui lui est proposée à l’issue de l’examen de ses capacités
professionnelles pour lui ouvrir l’accès à l’emploi ou s’il ne la
suit pas avec assiduité, il sera considéré comme ayant rompu ses
engagements et les allocations seront suspendues. " Ce dernier doit
en outre justifier de sa bonne volonté tous les six mois au cours
d’un entretien avec les agents de l’ANPE, sous peine de se voir
supprimer les allocations. Véritable clé de voûte de la refondation
sociale du MEDEF, aujourd’hui mise en place avec entrain par le
gouvernement Raffarin, le PARE est accusé de faire endosser la
responsabilité du chômage aux chômeurs eux-mêmes. La pénalisation du
chômeur consiste à dire que l’emploi est florissant mais que le
chômeur est incapable de le trouver, le plus souvent par manque de
volonté. Pour beaucoup, le PARE est un moyen de coercition destiné à
faire pression sur les exclus de la société ultralibérale pour leur
faire accepter les emplois les plus précaires, aux conditions de
travail et aux salaires des plus inacceptables. En effet, il en va du
maintien de leurs rachitiques ressources. En d’autres termes, avec le
PARE, l’assurance chômage n’est plus un acquis.

édition du 8 août 2003.